L’industrie de la contrefaçon en ligne est désormais aux mains de véritables réseaux criminels qui ont une capacité d’investissement importante. Ainsi, ils développent depuis quelques années de véritables stratégies marketing et de référencement sur Internet.
Plus attentifs au choix du nom de domaine (URL), les contrefacteurs privilégient les combinaisons simples et “authentiques” telles que (nomdelamarque)sale.net ou encore (nomdelamarque)officialoutlet.com et sont plus attentifs à l’orthographe qui doit être parfaite pour inspirer un maximum de confiance.
Le site, souvent de bonne qualité, utilise le logo ainsi que les images et campagnes publicitaires de la marque.
La mention de conditions de livraison, retour, utilisation du site, protection des données personnelles, moyens de paiement sécurisés ainsi que la présence d’une assistance téléphonique multilingue, d’un formulaire ou de coordonnées de contact sont également incontournables.
Certains sites vont même jusqu’à proposer un abonnement à une newsletter, qu’elle soit fictive ou non, ou encore de “liker” leurs profils sur les média sociaux (Facebook, Twitter, Youtube, Instagram, etc.). Le résultat final est un véritable copier-coller du site officiel de la marque.
Difficile pour l’e-consommateur, même expérimenté, de faire la distinction, car tout a été minutieusement étudié pour le rassurer.
Quant aux prix, ils sont fortement réduits mais toujours suffisamment élevés pour être crédibles, le but étant de faire croire à des soldes, un déstockage ou encore une fin de collection/saison.
Sur les articles très haut de gamme, le prix initial affiché est souvent dévalué par rapport à la réalité afin que le taux de remise reste plausible. Par exemple, un sac de maroquinerie de luxe qui coûte plusieurs milliers d’euros dans la boutique officielle sera affiché à seulement quelques centaines d’euros en prix initial avec une ristourne avoisinant les 25-75%, rarement au-delà.
Pour ces professionnels du faux, exit donc les sites au design douteux, les adresses email de type Gmail ou Hotmail, les termes techniques propres à la contrefaçon comme “replica”, “AAA”, “1:1” ou encore “KW” et les prix cassés qui mettent rapidement la puce à l’oreille de l’acheteur averti.
Si la vigilance est de mise lorsque vous surfez sur la toile à la recherche de bons plans, quelques vérifications simples vous permettront de vous assurer de la bonne foi du vendeur :
La manière la plus simple est de contacter la marque qui tient en principe un registre de revendeurs autorisés ou encore de partenaires/franchisés faisant partie d’un réseau de distribution sélective et peut faire appel à ses experts en cas de doute.
D’autres éléments sont également à considérer, notamment la localisation du site Internet (est-il hébergé dans un pays où la production/vente de faux est prolifique ?), la véracité des informations fournies sur le site (le numéro de téléphone est-il en service ? L’adresse physique correspond-elle ?) ou encore l’existence du produit sur le catalogue en ligne de la marque car les contrefacteurs font parfois preuve de créativité et d’innovation !
Enfin, lorsque vous finalisez votre achat, n’oubliez pas de vérifier que l’URL de la page indique “https”, ce qui signifie que le site est sécurisé au moyen d’un certificat SSL (Secure Socket Layer) et que par conséquent, vos données personnelles et bancaires ne seront pas corrompues durant la transaction.
Victime d’un site de contrefaçon ?
Sachez qu’en cas de non réception du produit facturé et à condition que vous ayez utilisé un service de paiement sécurisé tel que PayPal, vous pourrez être remboursé mais il faudra agir rapidement (45 jours) afin que la somme due au vendeur soit gelée. Par ailleurs, certaines marques pourront vous proposer de leur renvoyer le produit contrefait pour destruction car en droit français, le seul fait de détenir un produit contrefait expose à des sanctions douanières voire pénales importantes.