Diplômée d’une double maîtrise en droit français et en droit espagnol des Universités Paris I Panthéon Sorbonne et Complutense de Madrid, Valérie Duez-Ruff a aussi un DESS de Gestion des Industries du Luxe et des Métiers de l’Art. Après plusieurs expériences dans des cabinets internationaux tels que Simmons & Simmons ou dans des petites structures, elle s’est installée en février 2011, principalement en droit social, à la fois en conseil et contentieux.
Un jeune cabinet donc, très prenant car elle exerce seule, et pourtant, elle se porte candidate aux élections ordinales à Paris. Il y a quelque chose d’étonnant, elle n’a pas un profil classique pour cela, ou pas encore disons...
C’est que "l’envie de servir les autres a toujours été le fil rouge de ma vie" déclare-t-elle facilement. Et c’est facile à vérifier tant elle est active, en associations (bénévole Initiadroit, associations Moms à la barre et Femmes & Droit, membre des commission Femmes au Barreau et Qualité de Vie... mais aussi très active sur les réseaux sociaux et publiant des articles notamment sur le Village de la justice, Valérie Duez-Ruff est typiquement de cette génération d’avocats qui veulent réussir leur métier mais en réfléchissant aux conditions ; Tout n’est pas acceptable, la vie ne se résume pas au travail, et cela vaut la peine de se battre pour améliorer les choses. Cela apporte du sang neuf à la profession, c‘est certain ! La société change, la profession d’avocat doit suivre.
Mais avec cette candidature, elle ajoute une tâche difficile et chronophage (rappelons au passage que les élus au Conseil de l’ordre ne sont pas rémunérés), ce qui est particulièrement prégnant pour une avocate exerçant seule. Qu’est-ce qui l’a alors motivée ?
“Cette candidature me permettra de pousser mes actions plus loin au lieu d’être seule, et constitue pour moi une étape obligatoire car fait partie de mon engagement auprès de la profession.
C’est un engagement personnel avant tout donc. Pour mon cabinet et ma vie personnelle, la campagne est très prenante certes, l’éventuel mandat aussi, donc j’ai mis en place une organisation, notamment en famille avec mon époux.”
Mais quel est l’intérêt pour “un jeune” d’aller “s’embêter” au Conseil de l’ordre, qui a une moyenne d’age assez élevée, avec des membres plutôt issus des cabinets d’affaires ?
“Au début de ma carrière, j’étais la tête dans le guidon, isolée, et les confrères étaient un peu distants. On est tous des individuels, et je pense que les échanges sont primordiaux. Dès qu’on s’intéresse vraiment à la profession, on trouve des confrères géniaux, qui donnent envie de s’investir. C’est mon tour.
Ça ne rapporte pas de dossiers ! C’est un engagement complètement opposé au caractère individuel que l’on attribue à l’avocat”.
Qui dira ensuite que les jeunes n’ont pas d’ambition ?