Comment votre direction juridique est-elle organisée ?
La Direction juridique, fiscale et conformité est composée de son directeur auquel sont directement rattachés les juristes. Trois d’entre eux interviennent sur les activités « métiers » et un juriste est en charge du droit des affaires et de la conformité. Un poste de fiscaliste complète le dispositif.
Nous intervenons auprès de toutes les directions et équipes opérationnelles, pour l’ensemble des activités du groupe (assurances de personnes, assurance IARD , épargne, médical, retraite complémentaire…). Nous gérons également les aspects « corporate », fiscaux et contractuels.
Cette centralisation des sujets juridiques est un atout indéniable car elle permet une approche très transversale de la gestion des risques juridiques. Si chaque juriste est autonome dans la gestion de ses dossiers, le travail en binôme est fréquent lorsqu’il s’agit de dossiers complexes et stratégiques.
A quels enjeux spécifiques à votre groupe, le juridique doit-il répondre au quotidien ?
La stratégie d’Audiens vise à faire de ce groupe un prestataire de services incontournable dans le monde de la culture et du numérique. Les activités ainsi développées ont des fondements juridiques très variés et nécessitent, de la part des juristes, une approche pointue, polyvalente et transversale.
Par ailleurs, nous nous trouvons dans une période de concurrence exacerbée sur certaines de nos activités, notamment l’assurance de personnes avec la généralisation de la complémentaire santé pour tous les salariés. La recomposition du marché nous conduit donc à faire preuve de créativité et de rigueur pour accompagner la direction générale dans la définition de solutions pertinentes pour nos clients.
Quel est votre rôle au sein de la direction juridique ?
Il s’agit plus précisément d’une Direction juridique, fiscale et conformité. J’en suis le directeur depuis 2008. A ce titre, je contribue à la définition des orientations stratégiques définies par la Direction générale et prends en charge un certain nombre d’opération de restructurations du groupe.
En termes d’organisation interne, mon rôle est « classique » : je prends en charge les dossiers stratégiques, définis les prises de position juridiques sur tous sujets et supervise les différentes actions de mes collaborateurs.
Comment valorisez-vous votre direction juridique au sein de votre groupe ?
Tout d’abord, la valorisation de la direction s’est traduite, deux ans après mon arrivée, par un rattachement à la direction générale, gage de reconnaissance de la fonction et de la qualité du travail fourni par mon équipe.
Je pense également que les démarches engagées auprès des parties prenantes de l’entreprise, visant à faire connaître nos compétences et notre valeur ajoutée dans les dossiers, produisent leurs effets. En effet, j’accorde une grande importance à ce que la direction apporte une vision « business » centrée sur la gestion des risques. Cela implique non seulement de maîtriser la « technique » juridique, mais aussi de la mettre en perspective avec d’autres risques. Je demande ainsi aux membres de mon équipe de privilégier ces modalités d’intervention dans le cadre de leur participation aux projets du groupe.
Quel est impact de l’inflation législative pour votre direction juridique ?
Il est vrai que, depuis plusieurs années, nous devons faire face à un environnement législatif particulièrement évolutif. Eu égard à la grande diversité des activités du groupe, la tâche est particulièrement ardue. Or, nous nous devons d’être pointus. Nous avons donc mis en place un dispositif de veille particulièrement volontariste : chaque juriste se charge de disséquer l’actualité légale qui le concerne et toutes les semaines, nous nous réunissons afin d’identifier les nouveautés impactant le groupe. De ce « comité de réaction » découle la diffusion de « flash infos juridiques » et de notes d’impact qui, bien souvent, servent de lancement à des projets opérationnels de mise en conformité de nos activités.
Par ailleurs, nous essayons de faire connaître notre vision pragmatique et constructive lorsque les Ministères nous transmettent leurs projets de textes, directement ou à travers les organisations professionnelles qui nous représentent.
A propos de Pierre-Emmanuel Chalvin :
Pierre-Emmanuel Chalin est titulaire d’un DESS Droit des Affaires et Fiscalité obtenu à l’université Lyon II en 1997. Il a travaillé en tant que juriste d’affaires ( Groupe Camif, SFR), responsable juridique (Groupe Camif, Groupama Centre Atlantique) avant d’intégrer le groupe Audiens en 2008 où il est actuellement le directeur juridique, fiscal et conformité.
A propos d’Audiens :
Acteur de l’économie sociale et solidaire , Audiens est le groupe de protection sociale des secteurs de la culture, de la communication et des médias. Il accompagne au quotidien les employeurs, les créateurs d’entreprise, les salariés permanents et intermittents, les journalistes, les pigistes, les retraités et leur famille.
Audience possède un effectif de 850 collaborateurs pour un chiffre d’affaires de 1,5 Milliards d’euros. Sa clientèle est constituée de 500 000 particuliers et 43 000 entreprises.