La sécurité et la prévention des risques professionnels sont fortement évolutifs en termes réglementaires et jurisprudentiels. La couverture médiatique n’est pas en reste.
Un accident du travail ou une maladie professionnelle grave, une tentative de suicide, et c’est une crise réputationnelle qui s’impose. Nous en avons des exemples quotidiennement.
Les données jurisprudentielles mettent en évidence l’exigence sociétale sur le sujet. Tel cet arrêt de cassation qui confirme la condamnation d’un employeur à une peine d’amende de 10 000 € pour un document unique insuffisant ou encore celui qui ouvre la possibilité aux salariés d’obtenir des dommages et intérêts pour manquement à l’obligation d’établir le document unique.
Bien que le législateur ait instauré l’obligation de résultat, la prévention totale des risques professionnels reste utopique. Mais l’inexistence d’une démarche de prévention organisée est désormais excessivement risquée. Le management des risques professionnels ouvre cette voie de la maîtrise, à présent incontournable.
Les risques professionnels sont multifactoriels. Ils sont au cœur de l’organisation de l’entreprise, des processus, des procédés, des pratiques managériales, des relations humaines. Il est aussi question des risques importés, liés au territoire, aux activités et aux infrastructure qu’il abrite. En effet, dans l’entreprise, les collaborateurs peuvent être touchés par un événement climatique ou technologique, par une agression ou par un attentat.
Approcher le management des risques professionnels dans un cadre organisationnel trop indépendant est une démarche, à terme, vouée à l’échec. Un management des risques éclaté par typologie de risques est excessivement inefficient et par conséquent peu durable. A l’heure de la quête de compétitivité, le management des risques professionnels ne peut que s’inscrire que dans une démarche pérenne et globale du management des risques.
Qu’il s’agisse de bâtir un système de management ou d’intégrer les risques professionnels dans un système existant, la démarche nécessite des compétences en management des risques au sens le plus large. Cette démarche impose la connaissance et la maîtrise de référentiels, de méthodologies et d’outils propre aux risques professionnels mais surtout dédiés au management des risques selon une approche large et systémique.
Cette approche du management des risques professionnels est encore trop rare. Comme souvent son application sera une réaction ou une réponse à un événement plus qu’une démarche d’anticipation. Pourtant, dans l’anticipation, sans la pression de l’événement, la démarche est mieux maîtrisée et moins coûteuse.
Des cabinets et des services internes restent positionnés sur des domaines clos de la gestion des risques tels que le Risk management financier, les risques informatiques, les risques environnementaux, ou encore les risques professionnels.
Cette approche du management des risques est à la fois facteur de performance et réponse aux exigences réglementaires.
Discussions en cours :
des compléments sur la gestion des risques professionnels :
la gestion des risques professionnels consiste à la fois à se doter d’une stratégie de gestion des risques, d’une politique de prévention, de méthodes pour identifier les risques, les évaluer et les hiérarchiser, de choix de moyens de maîtrise et de contrôle, d’allocations des ressources budgétaires et humaines correspondantes aux plans d’action à mettre en œuvre, mais aussi de formation, d’information et de sensibilisation aux risques de la structure managériale et de tout le personnel : http://www.officiel-prevention.com/protections-collectives-organisation-ergonomie/document-unique/detail_dossier_CHSCT.php?rub=38&ssrub=199&dossid=474
Bonjour,
En lien avec votre article, je vous recommande la future norme ISO 45001 sur les systèmes de management de la santé et la sécurité au travail. Pour votre information, elle sera prochainement consultable au travers d’une enquête publique AFNOR
Cordialement
Stephane MATHIEU, directeur du réseau régional AFNOR
Bonjour Stéphane,
Je vous remercie pour votre pertinente suggestion. Nous avons effectivement anticipé cette évolution majeure et nous suivons avec attention les travaux d’élaboration de la norme ISO 45001 par le comité de projet ISO/PC 283.
Considérant les publications AFNOR, ISO et BSI sur le sujet, les versions 2015 des standards 9001 et 14001, nous avons, je pense, une assez bonne idée des exigences à attendre de ISO 45001. Nous utiliserons le DIS des sa publication.
Bien cordialement
Jean-Louis BONHOMME
http://www.jelison.fr/