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La CNIL se penche sur l’expérience émotionnelle de Facebook ! Par Alexandra Charnois, Elève-Avocate.
Parution : mercredi 9 juillet 2014
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Suite à une expérience psychologique menée par le géant des réseaux sociaux auprès d’environ 700 000 utilisateurs, à leur insu, la Commission Nationale de l’Informatique et des Libertés (ci-après « la CNIL ») mène son enquête afin de savoir, notamment, si les profils d’internautes français seraient impliqués.

L’étude initiée par Facebook, en partenariat avec l’université de Cornell à San Francisco, consistait à manipuler les émotions des utilisateurs du célèbre réseau social en modifiant les flux d’actualités et leurs publications, dans le but de démontrer que les états émotionnels peuvent être communicatifs et se transmettre par contagion aux « amis » facebook, de façon inconsciente.

C’est l’Information Commissioner’s Office (l’ICO), l’équivalent anglais de notre CNIL, qui a été le premier régulateur à s’inquiéter de ce phénomène.

Pour cause, sans avoir recueilli le consentement éclairé de ses utilisateurs, Facebook a pu enfreindre la loi protégeant leur vie privée.

C’est pourquoi des investigations devrait être menées afin de découvrir si le groupe de Mark Zuckerberg a pu influer sur l’état psychologique des utilisateurs, ce qui constituerait une infraction pour manipulation à leur insu.

Si Facebook argue du fait que l’étude n’a été menée que sur des utilisateurs dont le compte est consulté en langue anglaise, cela n’empêche pas la CNIL française de s’intéresser de très près à cette histoire.

En effet, bien que la majorité des français utilise la version du réseau en langue française, certains peuvent avoir modifié la langue affichée sur le site dans les paramètres afin d’opter pour la langue anglaise, pour des raisons très diverses.

Néanmoins, la défense du groupe peut s’avérer payante, ce dernier indiquant que ses Conditions Générales d’utilisation prévoient que les données des utilisateurs peuvent être utilisées pour des recherches et que, de surcroît, la confidentialité des données de ses utilisateurs aurait été respectée.

Affaire à suivre...

Alexandra Charnois, élève-avocat
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