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Développer son cabinet d’avocats en mettant le client au coeur du métier, exemple avec le réseau Avoxa.
Parution : jeudi 11 juin 2015
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Si la relation-client est au coeur des préoccupations de nombreux avocats, encore faut-il savoir l’associer au développement et aux réalités concrètes. Nous avons choisi de vous présenter le "cas pratique" du cabinet Avoxa, dont Florian Bachelier est président.

Avoxa est un réseau de quatre cabinets "full services" [1] en droit des affaires, ayant également deux bureaux à Paris et Lyon. Le réseau pratique environ 75% de conseil et 25% de contentieux, et est organisé en "départements d’activité". 20% de l’activité se fait à l’international, et le cabinet compte 80 collaborateurs (dont 50 avocats et juristes).

Village de la justice : Florian Bachelier, comment fonctionne votre réseau vis-à-vis de ses clients ?

Florian Bachelier : "Notre fonctionnement est de ne pas se contenter d’aligner des compétences, mais de mettre en place un coordinateur de projets (NDLR : le cabinet fonctionne donc en "mode projet"), lequel est un référent qui est la porte d’entrée pour le client et organise le travail des équipes. Ce n’est selon nous pas au client d’avoir la maîtrise de toutes ses problématiques (NDLR : qui sont souvent complexes dans un cabinet "full services"), mais c’est au cabinet de structurer l’accompagnement. Les arbitrages sont aussi plus faciles si on a un seul responsable.

" Ce n’est pas au client d’avoir la maîtrise de toutes ses problématiques..."

Cela se matérialisera sur notre prochain site internet : Nous y parlerons moins de nous et plus de ce que l’on peut faire pour nos clients et de ce que l’on propose, pour remettre le client au coeur du site internet, comme c’est le cas pour notre organisation.
Autre mise en pratique, nous avons développé des blogs d’équipes, par domaine du droit, pour mettre en lumière notre orientation centrée sur les métiers du client, et travailler le dynamisme global du cabinet.

Entre les cabinets du réseau, il n’y a pas de segmentation dans l’activité juridique, les collaborateurs des différents cabinets peuvent intervenir sur des dossiers et compétences diverses (en fonction des spécialités ou langues étrangères maîtrisées par exemple). Nous pouvons même faire intervenir d’autres professions que les avocats (CPI, notaires, experts...) à chaque fois que nécessaire, en fonction des besoins du client."

Quelle est l’importance du recrutement dans tout cela ?

"Le recrutement nous permet d’acquérir des compétences..."


"D’abord il y a un constat, notre organisation évolue vers une organisation orientée "métiers clients", avec des domaines de prédilection (TIC, énergie, économie sociale et solidaire...). Le recrutement nous permet donc d’acquérir des compétences, par exemple lorsque nous avons recruté l’ancien Directeur juridique de Hop pour développer le domaine des contrats à l’international."

Oui mais en régions, il n’est pas facile de recruter des compétences précises, n’est-ce pas ?

"La relative petite taille de nos cabinet régionaux n’est pas un inconvénient : la taille de 80 collaborateurs à l’échelle nationale fait suffisamment "effet masse" pour attirer, et une ville comme Rennes par exemple est dynamique et attractive, assez proche de l’Ile de France pour que ce soit facile de travailler aussi sur Paris.

Nous recrutons essentiellement par le Village de la justice et le site internet du cabinet, parfois par cabinets de recrutement."

Appartenez-vous à un réseau plus large ?

"La notion de réseau fait partie de notre développement, en interne (réseau de cabinets, de bureaux, de partenaires dans d’autres métiers du droit) et en externe : nous adhérons au réseau international Advoc. C’est incontournable, car même à Rennes le marché est international !"

Pourquoi ces implantations régionales ?

"C’est un choix historique car nous sommes issus de la fusion de trois cabinets régionaux, puis nous nous sommes renforcés sur des villes identifiées (Nantes, Paris, Lyon) par leur côté incontournable et dynamique, ou pour le développement de domaines, comme la biotechnologie à Lyon. Il fallait y être ! On sent un frémissement sur ce domaine en Bretagne, mais la référence de nos clients est à Lyon, nous voulions montrer notre implication locale et accompagner au mieux nos clients."

Et demain, comment imaginez-vous le développement de votre réseau ?

"Nos métiers changent, donc nous devons nous interroger sur ce que l’on proposera demain ; nous pensons par nouveaux secteurs d’activité pour le cabinet, ainsi que par packages associant de nouvelles compétences et offres.
En interne nous réfléchissons aussi à nos façons de travailler, sur l’automatisation, le numérique...
Enfin nous accompagnons des pôles d’innovation (nous avons un projet d’accompagnement de start-up par exemple) ; nous sommes donc dans une dynamique de partage multi-disciplinaire sur l’évolution de notre métier."

Tout cela nous pousse à l’innovation : nos clients trouvent ça naturel, mais pour les avocats c’est parfois plus compliqué, question de culture... Nous avons donc mis en place des système d’alertes, d’échanges internes, d’outils de suivi de temps, de management innovant.
Cela n’a pu se faire avec toute l’équipe de départ, le recrutement a dû évoluer pour servir les objectifs. Certaines équipes sont parties, d’autres sont arrivées pour nous aligner sur les nouvelles méthodes, avec une nouvelle maturité qui a dû être trouvée en lien avec notre modèle et l’évolution que nous envisageons."

Rédaction du village

[1Cabinet aux larges domaines de compétences.