(Célébration / Nouvel an) : Voyage autour du monde avec les réveillons les plus surprenants.

Par Jean-Louis Roux-Fouillet

Quel que soit le pays, la célébration de la nouvelle année est synonyme de tradition. C’est l’empereur romain Jules César en 46 avant notre ère qui a fixé la date de la nouvelle année. Il s’agissait alors du calendrier Julien.
À l’époque des rois capétiens, la nouvelle année débutait le jour de Pâques ; sous Charlemagne, elle commençait le jour de Noël. C’est en 1622 qu’elle a de nouveau été fixée, et cela définitivement, au 1ᵉʳ janvier par le Pape Grégoire XV qui avait pour volonté de simplifier le calendrier des fêtes religieuses et corriger la dérive séculaire du calendrier Julien. Le calendrier Grégorien était né.
Le 1ᵉʳ janvier marque donc le début de la nouvelle année pour de nombreuses cultures, bien que sept pays utilisent leur propre calendrier à des fins religieuses, tout en gardant le calendrier grégorien à des fins civiles.

Si le réveillon de la Saint-Sylvestre, du prénom du prêtre Sylvestre, un pape romain mort le 31 décembre 335, après avoir occupé le Saint-Siège pendant 22 ans, est une coutume désormais installée et bien établie en France, elle est tout aussi répandue et festive dans le monde entier.

Que ce soit à Londres, Montréal, ou Buenos-Aires, tout le monde a sa propre manière de fêter le passage à la nouvelle année, de la célébrer et de la rendre inoubliable. En raison des fuseaux horaires, le changement d’année dure 24 heures !

Passons en revue, de façon non exhaustive, quelques traditions séculaires à travers le Monde.

Réveillon en Nouvelle-Zélande : attention aux oreilles !

Les Néo-Zélandais sont toujours les premiers, avec nos compatriotes de la Nouvelle-Calédonie, à ouvrir les festivités, environ 12 heures avant les Français. À minuit pile, pour respecter la tradition, les Néo-Zélandais sortent des casseroles et tapent dessus sans retenue, créant ainsi un vacarme collectif. 

Réveillon au Japon : cartes de vœux, décoration, grand ménage et gong sonore.

Le Nouvel An est certainement la fête familiale la plus importante dans la société nippone. Durant les derniers jours de décembre, la tradition est de nettoyer sa maison de fond en comble, un rite de purification appelé « ôsôji ». On s’adresse les vœux par carte postale, dite « nengajô , pour qu’ils arrivent au plus tard le 1ᵉʳ janvier, une tradition qui perdure depuis la fin du XIXe siècle. On installe également à l’entrée de la maison un « kadomatsu », littéralement « pin du seuil », une couronne faite de bambou, de pin, et de fleurs pour être brûlés à la mi-janvier, pour apaiser et libérer les dieux. On accroche aussi un « shimenawa » sur sa porte, une corde sacrée, tressée de paille de riz en torsades, pour protéger les maisons des démons.
Passage obligé, la visite du temple bouddhiste, ou d’un sanctuaire shintō pour la première prière de l’année et pour assister à la frappe des 108 coups de gong annonçant l’année suivante. On savoure ensuite des « kuromames », haricots sucrés censés donner bonne santé et on boit un « toso », le premier saké de l’année…

Carte postale, dite « nengajô » © DR

Lanternes célestes en Thaïlande.

En Thaïlande, les gens célèbrent le Nouvel An en lançant des lanternes célestes dans le ciel, symbolisant la libération des malheurs de l’année passée et l’accueil de la chance pour l’année à venir.

Réveillon en Afrique du Sud : attention aux chutes !

Les Sud-Africains célèbrent surtout le 2 janvier en hommage aux esclaves noirs qui ne pouvaient participer aux festivités réservées aux blancs. Appelé « Kaapse Klopse » anciennement « Coon Carnival » qui signifie « Carnaval noir », ce second nouvel an voit des milliers de ménestrels déguisés descendre dans les rues vêtus et munis d’objets de couleurs vives et diverses. Les parades dans des costumes extravagants et colorés s’enchaînent ainsi dans les rues jusqu’au bout de la nuit. Il est aussi de coutume de se débarrasser de son mobilier usé… en le jetant par la fenêtre !

Comment fête-t-on le réveillon en Grèce ? 

En Grèce, lors du repas du 31, il est parfois de coutume, que la maîtresse de maison place ses plus beaux bijoux dans une assiette, au centre de la table. Ainsi, la famille et les convives vivront dans la prospérité et la joie pour l’année à venir. 

Réveillon en Norvège : riz au lait !

Un peu comme notre galette des rois, les Norvégiens ont l’habitude de partager et de savourer un délicieux gâteau de riz au lait dans lequel ils ont caché une amande. Celui ou celle qui trouve l’amande est alors assurée de vivre une belle année ! 

Réveillon en Allemagne : deviner ce qui va se passer lors de la nouvelle année !

Le nouvel an allemand c’est feux d’artifices, « Bleigießen » et dégustation d’un vin mousseux « Sekt », ou du champagne mais également la « Feuerzangenbowle », une sorte de punch. Le Bleigießen consiste à verser du plomb fondu dans un saladier d’eau froide pour ensuite analyser la forme obtenue et prédire les événements heureux ou malheureux de l’année qui commence. Des kits divinatoires sont même disponibles avec des petits livrets explicatifs !

Nouvel an en Allemagne © DPA

Réveillon au Danemark : mieux vaut éviter d’être guindé !

Après le discours de la Reine, au moment où l’horloge sonne 12 coups, sautez d’un canapé ou d’une chaise et si vous n’en avez pas, sautez en l’air ! Puis jetez-vous sur une tranche de « Kransekage », une délicieuse "pâte d’amande" avant de casser toute la vaisselle ébréchée pendant l’année, jetée au sol dans la maison et le jardin. Un bon moyen d’évacuer le stress accumulé !

Nouvel an au Danemark Nyhavn © Daniel Villadsen

Réveillon en Espagne : 12 grains de raisin pour les 12 mois de l’année.

En Espagne, il est de coutume, de gober douze grains de raisin, dits « de la chance », au rythme des douze coups de l’horloge, pour espérer prospérité et réussite chaque mois de l’année. Cette coutume ancestrale espagnole remonte au début du XXe siècle et n’a rien de religieux, mais est dû plutôt à des petits malins, des producteurs de raisins qui réussirent ainsi à écouler un excédent de production en inventant cette tradition. Celle-ci se perpétue chaque année et s’est même étendue à certains pays d’Amérique latine.

Nouvel an en Espagne © DR

Réveillon en Écosse : « first footing ».

À minuit, les invités apportent un cadeau symbolique, comme de la nourriture ou des boissons le plus souvent, sel, shortbreads (biscuits sablés), gâteaux aux fruits et bien sûr du whisky... La croyance veut que ce don porte chance et bonheur pour la nouvelle année. On croit aussi que la première personne passant le seuil de la porte symbolise l’année à venir. Il vaut mieux qu’elle soit jeune et bien portante...

Réveillon au Québec : familial !

Au Québec le Nouvel An est un évènement qui se fête habituellement en famille. On demande à l’ainé des enfants ou au père de faire la bénédiction du repas. Le menu traditionnel est composé de dinde farcie et sauce canneberge, pâtés de viande, ragout de pattes de cochon, des pâtés, gâteaux aux fruits et bien sûr une bonne tarte au sucre.

Réveillon à Cuba, il pleut par les fenêtres.

À minuit le 1ᵉʳ janvier, de nombreux Cubains déversent une bassine d’eau par la fenêtre afin d’éliminer toutes les mauvaises choses de l’année passée. Aucun risque de verglas : la température moyenne en cette saison y est de 24 degrés.

Réveillon en Colombie et au Mexique : la valise !

Il semblerait que ceux qui espèrent voyager au cours de l’année fassent, le premier janvier, le tour de leur quartier, une valise vide dans une main. Je ne suis pas allé vérifier...

Réveillon au Pérou : les couleurs !

Le soir du réveillon, chacun porte un vêtement ou un sous-vêtement dont la couleur symbolise ce qu’il souhaite pour l’année à venir : le rouge pour l’amour, le jaune pour l’argent, le vert pour le calme, la recherche de protection et l’espoir.

Réveillon en Équateur : l’année écoulée part en fumée.

Dans tout le pays, des poupées de taille humaine, confectionnées en papier mâché ou en tissu, avec éventuellement des pétards à l’intérieur, de la sciure de bois ou de la paille, voire du papier journal, parfois à l’effigie satirique de célébrités de la politique, sont brûlées pour symboliser la fin de l’année. On laisse ainsi derrière soi tout ce qui a été négatif pour démarrer la nouvelle année du bon pied. Tout un symbole…

Pensons à nos compatriotes de Tahiti et de la Polynésie Française qui sont parmi les derniers à fêter la nouvelle année, 11 heures après Paris.
Où que l’on soit, la célébration du Nouvel An témoigne de la diversité culturelle et de la richesse des traditions. Bien que les coutumes puissent varier, l’esprit commun de renouveau, d’espoir et de célébration unit les peuples du monde entier dans un élan collectif de positivité pour l’année à venir. Que ces diverses traditions inspirent et rappellent à tous la beauté de la connectivité mondiale dans cette période festive.

Les équipes de Liberalis et du Village de la justice vous souhaitent une année 2024 olympique !

2024 année Olympique © Paris 2024