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L’Intelligence Artificielle au service des avocats : retour sur la Nuit des Legaltechs 2024.
Parution : jeudi 29 février 2024
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Dans la continuité de ses activités en lien avec la transformation numérique de la profession d’avocat, l’Incubateur du Barreau de Paris a organisé, le 8 février 2024, une nouvelle édition de la « Nuit des LegalTechs » intégralement dédiée au sujet de l’Intelligence Artificielle.
L’ambition de cette rencontre ? Permettre aux participants d’avoir une vision concrète des potentialités de l’Intelligence Artificielle (IA) dans l’exercice de la profession d’avocat. Si vous n’avez pas pu y assister, voici la synthèse de la conférence et des mini-hackathons (IAckathons) !

Helena Christidis et Amaury Sonet, membres du Conseil de l’Ordre, ont d’abord rappelé, au nom du Bâtonnier et de la Vice-Bâtonnière de Paris, les ambitions fortes du Barreau en la matière, ainsi que son souhait d’accompagner l’ensemble des avocates et avocats dans cette transition imminente et nécessaire, et ce dans le prolongement des annonces faites par le Bâtonnier de Paris au démarrage de son mandat et de l’organisation du Paris Legal Makers en 2023.

Le décor était planté…

Temps 1 : table-ronde sur les applications concrètes de l’IA dans la pratique des avocats.

Les débats ont débuté à l’occasion d’une table-ronde animée par Juliette Halbout et Jean Petreschi, intitulée « L’Intelligence Artificielle au service de l’avocat : découvrez les applications concrètes de l’IA dans votre pratique ». Elle a permis d’exposer les initiatives et applications déjà à l’œuvre au sein de certains cabinets, au détour de propos tenus par les membres du panel réuni pour l’occasion :

Le constat a été dressé que les avocats sont de plus de plus enclins à utiliser l’IA afin d’améliorer :

Cependant, comme cela était souligné par un des membres du panel, Monsieur Jean-Paul Vulliety, l’IA doit seulement être considérée comme une assistance pour l’avocat, rappelant à très juste titre que « le dernier kilomètre reste toujours humain ». L’accompagnement du client sera toujours le fait d’un avocat, et non d’une machine incapable de ressentir la moindre émotion.

Temps 2 : les ateliers.

Le deuxième temps fort de cet évènement a consisté en la tenue d’ateliers pratiques consacrés à la place de l’IA dans les différentes spécialités (droit du travail, droit des affaires, droit pénal, etc…) au cours desquels les participants ont pu partager leurs expériences, aspirations, accomplissements ou difficultés rencontrées.

Ces ateliers pratiques ont offert un espace de discussion convivial et ont été l’occasion de réfléchir à des solutions IA qui pourraient être développées dans les différentes spécialités.

À titre d’exemple, dans l’atelier dédié à la propriété intellectuelle et aux nouvelles technologies, les participants ont échangé sur les opportunités qu’offre l’IA dans le cadre du contentieux.
L’utilisation de cette technologie permettra de rendre l’information massive plus intelligible et d’optimiser le temps des avocats sur des sujets plus stratégiques. Toutefois, se pose naturellement la question de la fiabilité et de la confidentialité de ces outils.

S’agissant de l’atelier consacré au développement de son réseau et de sa communication, la mise en pratique a été très active puisque l’un des participants s’était déplacé avec un outil d’IA générative que les autres ont fini de paramétrer pour obtenir un assistant précieux pour concevoir du contenu pour alimenter la communication de l’avocat, quel que soit son domaine d’activité et dans le respect de la déontologie.
Pour cela, il a suffi que cet outil ait accès au RIN, RIBP et aux avis publics rendus tant par le CNB que par le Barreau de Paris.

Les avocats férus de droit du travail ont, quant à eux, envisagé la création d’une IA qui leur permettrait d’établir elle-même le rappel des faits de manière chronologique à la seule lecture des pièces produites. Elle serait aussi paramétrée pour identifier au plus simple les questions de droit soulevées, par mots clés.

Les artisans du droit de la famille ont réfléchi à une IA qui générerait les clauses des conventions de divorce, adaptées aux situations spécifiques de leurs clients.

Dans l’atelier consacré aux M&A, levées de fonds et à la fiscalité, les avocats ont montré un réel intérêt pour ce sujet innovant et ont réfléchit à une solution qui pourrait suivre les discussions à l’Assemblée Nationale sur la loi de finances et enverrait des résumés en temps réel au client.

À noter : la soirée était sponsorisée par mes aides publiques Infogreffe, représenté par Michel SITRUK, entrepreneur, qui a profité de cet événement pour officialiser son partenariat avec le Barreau de Paris et qui participait justement à l’atelier « M&A, levée de fonds et fiscalité ».

Prix de la soirée des legaltechs 2024

Le prix de la soirée est finalement venu récompenser la meilleure idée développée lors des ateliers.

Il a été remis aux participants de l’atelier consacré aux procédures collectives dont le projet était bien entendu pertinent, mais dont la présentation a surtout fait une forte impression au jury, composé des membres de la table-ronde.
Nommée « Click DCP », cette IA a pour finalité d’établir la déclaration de cessation des paiements, afin de permettre aux dirigeants d’anticiper leurs difficultés, de maintenir leur activité et surtout éviter les pertes d’emploi !
Elle rendrait le chef d’entreprise pro-actif sur sa gestion de l’activité en surveillant au plus près sa situation financière exacte.

Cet évènement, qui a réuni près de 200 avocats, a permis une nouvelle fois au Barreau de Paris de réaffirmer son engagement en faveur de l’innovation et la modernisation de la profession d’avocat.

Innovation et modernisation sont portées par le Bâtonnier du Barreau de Paris, Monsieur Pierre Hoffman, et la Vice-Bâtonnière, Madame Vanessa Bousardo qui mettent la question de l’Intelligence Artificielle au centre de leur Bâtonnat : appréhender et maîtriser l’Intelligence artificielle, former l’ensemble des avocates et avocats aux outils de demain, proposer des solutions accessibles à toutes et tous pour permettre à l’ensemble de la profession d’être efficace et compétent.

Mathieu Bui, Helena Christidis (MCO), Juliette Halbout, Arnaud Jambon, Sandy Mockel (AMCO) et Jean Petreschi Pour l’Incubateur du barreau de Paris