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MessagePosté: Lun 03 Avr 2006 12:00
de Cyrus
Jean Marc Cheze a écrit :Il y a très peu de fils d'ouvriers dans les Grandes Ecoles et les salaires des diplômés d'université à niveau égal Bac +5 sont moins élevés 1/ 4 de moins environ à part de rares exceptions(Dauphine DESS des marchésfinanciers) et les moyens ne sont pas les mêmes.


Question tout à fait innocente: y a-t-il vraiment beaucoup de fils d'ouvriers dans les plus grandes universités britanniques que dans les grandes écoles françaises?

MessagePosté: Lun 03 Avr 2006 12:08
de Jean Marc Cheze
d'accord mais comment justement revenir aux idées fondatrices du système qui devait être l'accès à un enseignement supérieur selon le mérite. L'Université a traversé des crises mais elle a su répondre à ce cahier des charges pendant longtemps et elle a été un ascenseur social pendant des genérations.
Cordialement

MessagePosté: Lun 03 Avr 2006 12:39
de Cyrus
Je suis d'accord sur ce point mais je ne comprends pas pourquoi vous réclamez la fin de la spécificité française comme si elle était la cause du mal que vous dénoncez.

L'Université ne remplit plus son rôle, les Grandes Ecoles ne remplissent pas plus mal ce rôle. J'ai fait une école de commerce: il y avait à mon avis autant d'étudiants dont les parents n'avaient pas fait d'étude et avait un niveau de vie assez bas (merci les bourses) que dans les meilleures universités françaises.

Le problème n'est donc pas à mon avis la structure spécifique française de l'enseignement supérieur mais bien un problème plus profond et général de la société française à ne plus faire fonctionner cet ascenceur social correctement. Pensez-vous qu'en supprimant les Grandes Ecoles, toutes choses égales par ailleurs, l'Université française retrouvera cette capacité?

MessagePosté: Lun 03 Avr 2006 12:50
de Bob
Cyrus a écrit :Question tout à fait innocente: y a-t-il vraiment beaucoup de fils d'ouvriers dans les plus grandes universités britanniques que dans les grandes écoles françaises?


La reponse est claire : Non !

http://www.literacytrust.org.uk/Database/univ.html

MessagePosté: Lun 03 Avr 2006 14:12
de Jean Marc Cheze
C'est sûr que supprimer ce qui marche n'est pas une bonne solution mais comment avancer si ce n'est par un rapprochement pour ne faire qu'un bon système.
La solution de Dauphine qu'en pensez vous ?
Les IAE tirent leur épingle du jeu et il y a du très bon à l'Université comme une grande neutralité dans les examens? C'est trop grave cette situation de personnes diplômées qui ne travaillent pas , au Maroc un phénomème similaire avait provoqué une très grande tension et des violences graves .
Cordialement
,

MessagePosté: Ven 07 Avr 2006 7:01
de Jean Marc Cheze
La dévaluation des diplômes universitaires est très grave.
Le présentateur de TF1 et Mme Royale hier indiquaient les Bac +5 se sentent inutiles , ils auraient pu bien renseignés rentrer en apprentissage et seraient au travail. Ensuite vient une discussion sur les métiers du batiment. Enfin il n'est question que des entreprises et de l'Europe de marché.
Il est presque admis qu'un CAP et un DESS n' ont pas la même valeur , le CAP donnant du travail. C'est admettre l'échec du système universitaire du bac au master pro , le doctorat ne donnant que difficilement du travail. Les interlocuteurs du JT sortant de l'Ena ou de Sciences Po ne se sentent pas du même monde ne sentent même plus cette injustice.Nous sommes de plus dans une société où les métiers d'exécution sont les plus nombreux avec un fort profil technologique pour les emplois d'encadrement pourvus par les grandes écoles.
C'est désolant c'est une débacle universitaire qui va entraîner les moins de 35 ans et les plus de 50 ans dans une situation de précarité définitive sur le marché du travail avec une grande frustation.La frustration venant également de la vision du gouffre des demandes vitales non satisfaites par le marché en matière médicale , sociale, judiciaire , économique alors que des personnes sont formées pour.
Qu'en pensez vous ?
Cordialement

Lu dans the economist

MessagePosté: Ven 07 Avr 2006 21:28
de Jean Marc Cheze
"L'une des caractèristiques du mouvement étudiant actuel est qu'il n'a guère touché les grandes écoles.
Là les étudiants , formés aux derniers enseignements , formés aux derniers enseignements en matière financière et économique,comprennent que , si la France refuse le changement , elle en paiera le prix.Voilà des diplômés bien formés qui ne tardent pas à être recrutés par les banques de Londres et de New York , ravies de bénéficier des atouts de la France , ou par les sociétés françaises qui vivent la mondialisation avec bonheur.
Ces deux visages de la France sont séparés de très bonne heure par un système éducatif à deux niveaux . Au sommet , les grandes écoles accueillent une petite minorité et sont on ne peut plus sélectives: les candidats passent au moins un an en classe préparatoire uniquement pour pouvoir passer le concours d'entrée. Si l'Ecole nationale d'administration (Ena) est la plus connue (et peut -être la moins bien adaptée à l'économie mondiale), elle ne recrute qu'une infime partie de cette élite.
Les autres écoles sont autonomes et très spécialisées: écoles d'ingénieurs, de gestion , etc. Et les employeurs sont prêts à payer très cher pour embaucher les diplômés issus de ces établissements.
Une récente étude montre que 96% des diplômés des grandes écoles décrochent un emploi stable deux ans après l'obtention de leur diplôme et qu'ils gagnent environ 30400 euros par an. Par comparaison 45% des diplômés en psychologie ont trouvé des emplois stables après le même délai , leur revenu moyen étant de 19000 euros.
La majorité des étudiants fréquentent des universités non sélectives et pour ainsi dire gratuites (les frauis de scolarité n'atteignent pas 200 euros par an).
Y sont admis les titulaires du baccalauréat.
Les étudiants s'entassent dzans des amphis bondés: la France dépense moins chaque année par étudiant de premier cycle que par lycéen"
Le système Français de coexistence apparait bien comme une inégalité. Inégalité d'autant plus injuste qu'en ce qui nous concerne le Droit il n'existe pas de vraie formation par les grandés écoles et que la sélection à Bac +4 est loin d'être négligeable
exemple au DESS Paris 1 Panthéon Sorbonne de Droit des Affaires 372 présents et 50 admis alors qu'à HEC 2959 candidats et 380 admis.
En plus notre système universitaire est plus juste dans l'accès.
Qu'en pensez vous ce système à deux vitesses ne me semble pas viable?
Cordialement .

MessagePosté: Ven 07 Avr 2006 22:05
de Jean Marc Cheze
Cette période fait penser que jusqu'à la fin de la 3 ème république et je cite Georges Duby , seules les facultés de droit et de médecine conduisaient à des professions pécises , étaient bien organisées et possédaient des étudiants. Le but unique des facultés des lettres et des sciences était la collation des grades et en particulier , la constitution des jurys de baccalauréat.
La licence ès lettres n'était qu'un baccalauréat supérieur , sans préparation particulière , qui se passait en un an; et la véritable formation scientifique , se donnait dans les classes préparatoires des lycées puis à Polytechnique.
Pasteur , Berthelot , Claude Bernard , depuis longtemps s'indignaient de la médiocrité des moyens mis à leur disposition.
au temps de Victor Duruy , une enquëte montra la justesse de ces plaintes; le ministre , pour faciliter la recherche , créa alors l'Ecole pratique des hautes études , en 1868.
Mais l'essentiel des réformes coincide avec l'avènement des républicains.
Les transformations se font sous l'influence d'un groupe universitaires de toutes les disciplines regroupées dans la société pour l'étude des questions d'enseignement supérieur et s'exprimant dans la Revue internationale de l'Enseignement ; on rencontre là des historiens -Lavisse,Monod , des juristes et des économistes Lyon Caen , Emile Boutmy fondateur de l'école libre de sciences politiques , des scientifiques Pasteur et Marcellin Berthelot ; les liens avec l'Administration et les milieux politiques sont permanents ; et la presse s'y intéresse de près..
C'est la création des bourses de licence avec l'obligation pour les bénéficiaires de suivre les cours, on spécialise encore plus le doctorat en droit se divise en sciences juridiques et en économie politique (1895) et on sélectionne. D'où la création d'un parti intellectuel de l'égalité une république des professeurs stricte. Un modèle culturel et social pour la France bourgeoise des notables qui commence à reconnaitre la notion d'intérêt général à côté de son intérêt propre strictement matériel.
Il y a un renouveau des idées républicaines et la France saura sans doute réformer son université.
Cordialement

La position de jacques Marseille

MessagePosté: Dim 09 Avr 2006 9:50
de Jean Marc Cheze
Bonjour,
jacques Marseille le 3 février 2006 :" Le système universitaire Français pose de réels problèmes.
-Tout d'abord l'absence totale de sélection àl'entrée , bien conforme à notre tradition , mais qui se revèle aujourd'hui une hypocrisie , à mon avis un peu criminelle ,puique la moité de ceux qui entrent à l'université en sortent sans diplôme , malorientée , découragée ...
-Deuxième problème : notre pays est le seul de l'ensemble des pays industrialisés à consacrer par étudiant un budjet moindre 6000 euros que par exemple pour un collégien , et plus de 8000 euros pour un lycéen. On marche sur la tête et pourquoi?
Parce que notre pays , ou du moins ses élités , a favorisé les filières prestigieuses à une très faible partie de la population, le système des classes préparatoires, grandes écoles, qui , elles , coütent aux contribuable 12000 euros par étudiant, alors que ce sont les enfants des milieux les plus aisés qui les peuplent "

MessagePosté: Dim 09 Avr 2006 11:26
de fc
Bonjour,

Il faudrait mettre en place dès l'obtention du bac un BAP : bilan d'aspirations professionnelles ( copyright)

Apprentissage de l'anglais intensif au même titre que le droit civil en première année pour les Facultés de Droit, idem pour les autres Facultés.

de nouvelles matières en option dont le Marketing ( car à mon sens, le rôle primordial d'un juriste d'entreprise ressemble à celui du marketeur: anticiper)

Une sélection dès la première année et développer "l'esprit de corps" ( donc plus de reconnaissance pour les associations d'étudiants) afin de réduire l'individualisme présent en début de cursus.

Favoriser davantage les échanges multiculturels d'étudiants. ( cf en aval la pratique des cabinets anglo-américains)

Plus abstraitement, développer un vision "out of the box "dans les enseignements.

Bon dimanche,