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MessagePosté: Ven 29 Sep 2006 16:22
de Dams
Cela dit, mon apporteur d'affaires vient encore de me téléphoner car il a une mission pouvant être payée 1800 euros. Si mon entourage était plus confiant, j'accepterais tout de suite :? C'est ça, un stage ou le service civil...

Perso j'ai envie de prendre un emploi alimentaire à temps partiel et faire ce projet en parallèle.

MessagePosté: Ven 29 Sep 2006 16:33
de Me Fabien CAUQUIL
Bravo pour ce post d'une exceptionnelle qualité qui révèle toute votre richesse ! l-o

Peu à peu les professions évolueront face à l'évidence : les techniciens sont de plus en plus pointus et la mise en concurrence a du bon. Les monopoles doivent être limités.

Seul l'avocat généraliste de proximité pourra avoir une place un peu à part dans l'économie de demain. Ensuite resteront les niches face aux multinationales du droit organisées en départements... de consultants ultra-spécialisés.

Je fonce chercher votre mémoire ! :wink:

MessagePosté: Ven 29 Sep 2006 16:39
de Jean Marc Cheze
Intéressant et riche votre post car vous n'êtes pas contre le monopole mais contre la dérive monopolistique qui nuit à la compétence. Ill va enfin y avoir des cabinets interlawyer avec des spécialistes consultants qui donneront le travail tout préparé aux avocats qui n'auront qu'à vérifier la bonne qualification juridique.Un monopole absolu est inconcevable compte tenu de la complexité croissante des affaires.
Cordialement

MessagePosté: Ven 29 Sep 2006 16:45
de Glorund
Fab a écrit :Bravo pour ce post d'une exceptionnelle qualité qui révèle toute votre richesse ! l-o

Peu à peu les professions évolueront face à l'évidence : les techniciens sont de plus en plus pointus et la mise en concurrence a du bon. Les monopoles doivent être limités.

Seul l'avocat généraliste de proximité pourra avoir une place un peu à part dans l'économie de demain. Ensuite resteront les niches face aux multinationales du droit organisées en départements... de consultants ultra-spécialisés.

Je fonce chercher votre mémoire ! :wink:


Encore que pour obtenir de tels postes de consultants ultra-spécialisés en je ne sais tel domaine de pointe juridique et technique, les places seront chères, encore plus que maintenant, tout le monde sachant que ces places sont très confortables financièrement.

De plus, étant donné que seules certaines entités pourront se payer de tels profils et que seules ces mêmes entités permettront à ces profils de devenir encore plus pointus et de se faire un nom, la messe sera dite.

Tous ceux ne possédant pas de telles capacités seront purement et simplement mis de côté.
En ce qui concerne les avocats, surtout les jeunes, hormis certains chanceux, la plupart ne roulent pas sur l'or, loin s'en faut.

Pour ce qui est de la dénomination de "consultant", j'ai également l'impression que l'on utilise ce terme à toutes les sauces.
Un peu de contrôle et de déontologie à ce propos ne ferait pas de mal.

MessagePosté: Ven 29 Sep 2006 16:47
de Erick
Deshayes a écrit :Je regrette que cette discussion devienne un lieu de bataille rangée entre les avocats et les juristes.

Néanmoins j'aimerais apporter des précisions à mon propos.

1°) tout le monde n'a pas les moyens de devenir avocat (moyens financiers j'entends). Sinon, cela fait longtemps que j'aurais tenté le CRFPA.

Perso, j'ai passé le CRFPA en étant salarié et donc auto financé...

Deshayes a écrit :Et il me semble un peu dangereux de dire que le juriste est forcément moins bon que l'avocat .

Personne n'a dit ça il me semble, juste qu'ils avaient un diplôme en plus : le CAPA

Deshayes a écrit :alors que certains avocats n'ont théoriquement QUE la maîtrise (même si cela devient très très rare) et ne connaissent pas souvent le monde de l'entreprise..

Certains juristes d'entreprise n'ont même pas la Maîtrise de droit... Et les avocats spécialistes du conseil connaissent souvent très bien le monde de l'entreprise...

Deshayes a écrit :2°) Encore une fois, la majorité des avocats ne connaissent pas toujours la matière qui fait l'objet de la législation qui est de leur ressort. .

Vous conviendrez que cette phrase est dure à comprendre... QUelle législation est "du ressort" d'un avocat ?

Deshayes a écrit :C''est matériellement impossible lorsque l'avocat est généraliste. Mais très problématique à mon avis..

Et quand c'est le juriste d'entreprise qui est généraliste, il se passe quoi ? Libre aux entreprises d'avoir recours a des avocats spécialisés... Je vous assure que le niveau des avocats titulaires d'un certificat de spécialité ordinal est excellent dans la matière concernée !


Deshayes a écrit :L'un d'entre vous me demandait si je sous-entendais que ces avocats ne connaissent pas l'édition et la production musicales? Entendons-nous bien: les avocats ont une connaissance économique de l'édition et de la production et des contrats qui régissent la profession musicale. ..


Pourquoi l'aurait-il moins que les juristes ?


Deshayes a écrit :Seulement si un artiste vient vous voir et vous demande: puis-je protéger le symbole du Bartok pizz? Puis-je protéger un accord de quinte diminuée sur lequel on aura ajouté deux quinte superposées et une quarte (...)et vous explique comment avec un filtre coupe haut, un filtre coupe bas réglé à telle L'avocat comprend-t-il ce langage? Non. Le musicien oui. Et le juriste musicien, qui a le temps de développer les deux connaissances, est le mieux placé pour proposer une solution à la fois compatible avec la loi et avec la pratique musicale. ..


Ah bon ? Parce que l'avocat, à la différence du juriste ne pourrait pas être musicien ? Je connais un avocat musicien connu : Paolo Conte... Pas un seul juriste musicien connu !



Deshayes a écrit :C'est pourquoi je me demande si le juriste ne gagnerait pas à étudier à fond la matière qui fait l'objet d'une législation. Le juriste en immobiler s'intéressait à la construction, le juriste en droit financier s'intéresserait aux mécanismes boursiers... Un de mes professeurs en droit civil à Poitiers avaient d'ailleurs annoncé devant tout un amphi qu'elle était incapable de comprendre la loi sur la signature électronique parce qu'elle faisait appel à des connaissances informatiques très poussées. Vous trouvez cela normal?

C'est parce que les avocats sont parfois trop généralistes que les consultants commencent à émerger, afin de simplifier des questions extrêmement complexes où la polyvalence est nécessaire...


"Consultant" est un terme générique, un avocat peut être un consultant. Il esiste des avocats dits de niche qui traitent de matières très pointues. Les problèmes que vous évoquez me semblent relever de la compétence d'une autre profession règlementée proche des avocats : les Conseils en propriété industrielle...

Quoiqu'il en soit, je pense que votre postulat de départ selon lequel seuls les juristes ou consultants, par opposition aux avocats, pourraient être des spécialistes est faux...

Deshayes a écrit :Autre chose avant de terminer: une anecdote. L'autre jour un musicien avait écrit sur un forum que son avocat lui avait demandé d'acheter un contrat-type (50 euros) et qu'il le validerait. Signe d'incompétence - c'est ce que j'ai dit au musicien, change d'avocat? Ou signe que certains avocats se sentent mal à l'aise lorsqu'il s'agit de contractualiser des situations qu'ils ne comprennent pas toujours?


Si vous saviez le nombre d'inepties que j'ai vu écrites par des juristes, des consultants, ou des experts... Le fait que cet avocat soit incompétent dans ce domaine n'apporte que peu au débat... Votre ami aurait dû consulter un avocat spécialisé.

Si je dois me faire opérer d'un genou, je ne vais pas voir un gynécologue !

Deshayes a écrit : le rôle du consultant ne serait-il pas de prémâcher le travail de l'avocat, de soulever les problèmes juridiques, avant que l'avocat valide le tout? Pourquoi ne pas penser "complémentarité" au lieu de penser "concurrence"?


Prémacher le travail oui. En droit de la concurrence, qui fait appel à des connaissances très pointues en économie, nous avons fréquemment recours à des consultants économistes. Parfois à des spécialistes de tel ou tel secteur d'activité. Mais ils se contentent de répondre aux questions que nous leurs posons. Nous gardons la main sur l'analyse juridique.

Cdt

MessagePosté: Ven 29 Sep 2006 16:48
de aiki
Deshayes a écrit : L'avocat comprend-t-il ce langage? Non. Le musicien oui. Et le juriste musicien, qui a le temps de développer les deux connaissances, est le mieux placé pour proposer une solution à la fois compatible avec la loi et avec la pratique musicale.
.


Et l'avocat musicien ne le comprend il pas :wink: :?:

Il ne faut pas faire de hiérarchisation entre juriste/avocat si j'ai bien compris le message mais le paragraphe cité en fait une

MessagePosté: Ven 29 Sep 2006 17:07
de Me Fabien CAUQUIL
ça y est : on se croirait au prétoire !

Une chose est passée sous silence : le métier d'avocat est par principe généraliste. La formation au crfpa l'est également et ne confère aucun compétence technique sur ces aspects de spécialité.
Donc un avocat n'est pas supérieur : il agit sur d'autres aspects sur lesquels le juriste ne souhaite pas s'investir (lui connait souvent mieux le terrain de l'entreprise vue de l'intérieur).

Un avocat qui a le temps de faire de la musique ? Impossible, pas le temps ! :lol:

MessagePosté: Ven 29 Sep 2006 17:07
de Erick
aiki a écrit :
Deshayes a écrit : L'avocat comprend-t-il ce langage? Non. Le musicien oui. Et le juriste musicien, qui a le temps de développer les deux connaissances, est le mieux placé pour proposer une solution à la fois compatible avec la loi et avec la pratique musicale.
.


Et l'avocat musicien ne le comprend il pas :wink: :?:

Il ne faut pas faire de hiérarchisation entre juriste/avocat si j'ai bien compris le message mais le paragraphe cité en fait une


Entièrement d'accord, c'est aussi ce que j'ai relevé 1 minute avant vous :wink: :wink:

MessagePosté: Ven 29 Sep 2006 17:17
de aiki
ça y est : on se croirait au prétoire !


Il faut bien que tout le monde s'y habitue

Une chose est passée sous silence : le métier d'avocat est par principe généraliste. La formation au crfpa l'est également et ne confère aucun compétence technique sur ces aspects de spécialité.:


Ces deux phrases me suggèrent que vous ne connaissez pas la réforme du crfpa

MessagePosté: Ven 29 Sep 2006 17:18
de Erick
Fab a écrit :ça y est : on se croirait au prétoire !

Une chose est passée sous silence : le métier d'avocat est par principe généraliste. La formation au crfpa l'est également et ne confère aucun compétence technique sur ces aspects de spécialité.
Donc un avocat n'est pas supérieur : il agit sur d'autres aspects sur lesquels le juriste ne souhaite pas s'investir (lui connait souvent mieux le terrain de l'entreprise vue de l'intérieur).

Un avocat qui a le temps de faire de la musique ? Impossible, pas le temps ! :lol:


La profession d'avocat, comme de nombreuses autres, peut être généraliste. Contrairement à ce que vous écrivez, les CRFPA et l'EFB délivrent des certificats de spécialité. Pour les obtenir, il faut justifier de plusieurs années de pratique de la matière concernée et passer un examen très difficile...

Par ailleurs, ce n'est pas parcequ'on voit une entreprise de l'intérieur qu'on la connait mieux ! Souvent le juriste en entreprise est mal perçu, mal positionné... Combien de juristes sont membres des comités de Direction des grandes entreprises ? ILs sont bien souvent considérés comme du "support staff" "personnel administratif" ou autres qualificatif qui en tout cas les opposent, dans l'esprit des dirigeants d'entreprise, au personnel "opérationnel".

Car dans l'entreprise, très souvent, il y a ceux qui ramènent l'argent et les autres. Et les juristes font souvent dans l'esprit des dirigeants - malheureusement j'en conviens - partie des autres.

L'avocat aura lui, bien souvent, des interlocuteurs de haut niveau, et la confidentialité inhérente à sa fonction lui facilitera l'accès aux informations les plus stratégiques de l'entreprise.

J'ajoute, puisqu'il est aussi très souvent question des "consultants", que bien souvent la raison qui pousse une entreprise à faire appel à un consultant, c'est parcequ'elle accorde a priori davantage de pertinence à l'analyse qui peut être faite de tel problème...vu de l'extérieur...

Pourquoi ? Parceque le conseil extérieur à l'entreprise - avocat ou consultant - ne pourra pas être taxé d'avoir tranché tel problème de telle façon pour des raisons de politique, afin de satisfaire tel ou tel "barron"… ou par ambition personnelle. Souvent, le recours à un avis extérieur est un moyen de mettre tout le monde d'accord.

Encore une fois, votre opposition entre un juriste "qui connait le terrain et l'entreprise" et l'avocat scribouillard complètement déconnecté des réalités économique, et non spécialiste ne correspond absolument pas à la réalité.

Cdt