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Question sur la possibilité de contestation d'un article 700

MessagePosté: Mar 01 Nov 2011 16:06
de Fredo_L
Bonjour,

Supposons qu'un Bâtonnier est saisit par un avocat pour régler un contentieux d'honoraires qu'il a avec son client, et que les 2 parties demandent une indemnité au titre de l'article 700 du NCPC. Le Bâtonnier déboute l'avocat de toutes ses demandes, mais décide également de débouter le client de sa demande d'indemnité au titre de l'article 700 du NCPC.

Le client trouve injuste de n'avoir pas été indemnisé pour ses frais de justice (lettres recommandées, perte d'une journée de congé pour assister à l'audience avec le Bâtonnier, etc.) et décide de saisir le président de la cour d'appel.

Ma question est de savoir si le client a le droit de faire appel uniquement au motif que sa demande d'indemnité au titre de l'article 700 du NCPC a été rejetée par le Bâtonnier ?

Merci d'avance.
Frédéric

Re: Question sur la possibilité de contestation d'un article

MessagePosté: Mer 02 Nov 2011 8:38
de Camille
Bonjour,
Ben quoi ? Son avocat devrait pouvoir lui répondre... :winkL:
Avant de se poser ce genre de question, ne vaudrait-il pas mieux se demander si ça vaut le coup et quelle chance d'obtenir gain de cause ? D'autant que s'il fallait porter l'affaire devant un tribunal, ça signifierait un "article 700 à double détente"...

Re: Question sur la possibilité de contestation d'un article

MessagePosté: Mer 02 Nov 2011 20:45
de Fredo_L
Camille a écrit :Ben quoi ? Son avocat devrait pouvoir lui répondre... :winkL:

Personnellement, je trouverais ça périlleux pour le client de demander des conseils à son avocat alors qu'il est en contentieux avec lui. (si ta remarque se finissant par un smiley était de l'humour, il ne faut pas tenir compte de ma réponse).

Sinon, en poursuivant mes recherches sur Internet, je pense avoir trouver ce que je cherchais. Merci pour votre aide.

Re: Question sur la possibilité de contestation d'un article

MessagePosté: Mer 02 Nov 2011 22:08
de aiki
Bonjour,

Et donc ?

Re: Question sur la possibilité de contestation d'un article

MessagePosté: Mer 02 Nov 2011 22:16
de Fredo_L
Il semblerait qu'il n'y ait aucune loi qui interdise de faire appel pour contester la décision du Bâtonnier concernant un article 700 du CPC. Cependant, il semble que la jurisprudence fait que ce type de demande soit généralement rejeté.

Re: Question sur la possibilité de contestation d'un article

MessagePosté: Jeu 03 Nov 2011 8:34
de Camille
Bonjour,
Compte tenu de la rédaction judicieuse de l'article 700...
Le juge tient compte de l'équité ou de la situation économique de la partie condamnée. Il peut, même d'office, pour des raisons tirées des mêmes considérations, dire qu'il n'y a pas lieu à cette condamnation.

... on a déjà vu le cas d'une cour d'appel qui aurait "légitimement" remis en cause la décision d'un premier juge sur ce sujet ?
Par "légitimement", je veux dire, remise en cause non cassée après pourvoi...
l-o

Re: Question sur la possibilité de contestation d'un article

MessagePosté: Jeu 03 Nov 2011 8:38
de Camille
Re,
Fredo_L a écrit :Personnellement, je trouverais ça périlleux pour le client de demander des conseils à son avocat alors qu'il est en contentieux avec lui. (si ta remarque se finissant par un smiley était de l'humour, il ne faut pas tenir compte de ma réponse).

Moi, je parlais de l'avocat que le client aurait pu/dû prendre (ou au moins, consulter) pour se défendre contre son premier avocat...
:ange:

Re: Question sur la possibilité de contestation d'un article

MessagePosté: Jeu 03 Nov 2011 23:33
de Fredo_L
Camille a écrit :Bonjour,
Compte tenu de la rédaction judicieuse de l'article 700...
Le juge tient compte de l'équité ou de la situation économique de la partie condamnée. Il peut, même d'office, pour des raisons tirées des mêmes considérations, dire qu'il n'y a pas lieu à cette condamnation.

... on a déjà vu le cas d'une cour d'appel qui aurait "légitimement" remis en cause la décision d'un premier juge sur ce sujet ?
Par "légitimement", je veux dire, remise en cause non cassée après pourvoi...
l-o

N'étant pas juriste, je ne peux malheureusement pas répondre à ta question. Si quelqu'un ici a la réponse, je serais très intéressé de la connaître, avec si possible les références des affaires.

Dans ton texte parlant de l'article 700, tu fais référence à une décision prise par un juge. De mon côté, je parle d'une décision prise par le Bâtonnier. Est-ce qu'un jugement de Bâtonnier a la même valeur que celui d'un juge ?

En tout cas, la conclusion est que l’'article 700 du CPC n'est pas une condamnation comme les autres, et donc, ne donne pas droit aux mêmes voies de recours que les autres condamnations.

Re: Question sur la possibilité de contestation d'un article

MessagePosté: Ven 04 Nov 2011 8:02
de Camille
Bonjour,
C'est surtout qu'un juge n'a absolument pas à justifier/motiver sa décision sur son application personnelle de cet article dans les circonstances examinées. Donc je ne vois pas trop bien le mécanisme d'un appel sur la seule base de l'article 700 (surtout sur la base des frais de lettres recommandées et de perte d'une journée de congé et quand on voit ce que les tribunaux accordent généralement à ce titre, on peut se demander si le jeu - risqué - en vaut la chandelle).
Fredo_L a écrit :N'étant pas juriste...

Alors étudiant en quoi ? Ce n'est un cas pratique ?

Re: Question sur la possibilité de contestation d'un article

MessagePosté: Sam 05 Nov 2011 1:04
de Fredo_L
Camille a écrit :Alors étudiant en quoi ? Ce n'est un cas pratique ?

Oups, mon profil n'était pas bon, et je viens de le corriger.
Je travaille dans un secteur qui est sans rapport avec le droit, mais à titre personnel, le droit est un sujet qui m'intéresse énormément et j'aime lire des articles dessus. Cependant, comme ce n'est pas quelque chose que j'ai étudié, cela fait que j'ai des lacunes sur certains sujets.

J'ai mené seul 2 procédures au tribunal administratif (contre le Premier Ministre et le Ministère de la Défense), qui m'ont permis d'apprendre beaucoup de choses sur le fonctionnement de la justice.
A ce propos, j'aurais une autre question qui n'a rien à voir. Au cours des audiences publiques, j'ai vu que la greffière prenait des notes (je crois que l'on appelle cela les minutes). Est-ce qu'elle note absolument tout ce qui se dit, ou bien, a-t-elle uniquement noté les choses les plus importantes ? Est-ce qu'il est possible d'obtenir une copie de ces minutes ?
Merci d'avance à celui qui saura me répondre.

Comme mes proches savent que je m'intéresse au droit et au fonctionnement de la justice, cela fait que fréquemment, ils me demandent des conseils. Cependant, comme je ne sais pas tout, je préfère me renseigner avant de leur répondre. Ma question sur la contestation d'un article 700 fait suite à une demande sur un cas réel et actuel.

Camille a écrit :Bonjour,
C'est surtout qu'un juge n'a absolument pas à justifier/motiver sa décision sur son application personnelle de cet article dans les circonstances examinées. Donc je ne vois pas trop bien le mécanisme d'un appel sur la seule base de l'article 700 (surtout sur la base des frais de lettres recommandées et de perte d'une journée de congé et quand on voit ce que les tribunaux accordent généralement à ce titre, on peut se demander si le jeu - risqué - en vaut la chandelle).

Je vais essayer de donner davantage d'explications sur ce qui s'est passé, et cela permettra, je le pense, de mieux comprendre le choix de faire appel.

Le client dont je parle est quelqu'un qui n'est pas riche et qui donc, a pu obtenir l'aide juridictionnelle totale, et un avocat lui a été attribué. L'avocat n'a pas fait son travail, ce qui a obligé le client à se débrouiller seul. Au final, le client a gagné son procès et a obtenu 1000 euros. Alors que l'avocat n'avait jamais écrit à son client au cours des 4 ans de procédure, il lui a envoyé un courrier dans lequel, il exige que son client lui verse les 1000 euros que le juge lui a accordé. Le client refuse en rappelant qu'une personne bénéficiant de l'aide juridictionnelle totale n'a pas le droit de payer d'honoraires à son avocat. Son avocat lui a répondu qu'il est au courant des textes de l'aide juridictionnelle totale, mais qu'il s'en moquait et qu'il voulait être payé. L'avocat a saisi le Bâtonnier pour lancer une procédure de contentieux d'honoraires. Le client a envoyé au Bâtonnier un mémoire de défense dans lequel, il se plaint du travail de son avocat.
L'audience avec le Bâtonnier a été mal vécu par le client, car le Bâtonnier avant de démarrer l'audience, a tenu à s'entretenir avec l'avocat pour lui dire qu'il avait trouvé très intéressante l'affaire traitée par l'avocat, que le jugement rendu ferait sans doute jurisprudence, et qu'en tout cas, cette victoire prouvait qu'il avait fait du très bon travail. Le client a trouvé que c'était un peu abusé de la part du Bâtonnier de féliciter l'avocat pour son travail, juste avant de démarrer une audience pour contentieux d'honoraires. Tout au long de l'audience, le client a trouvé que le Bâtonnier ne se montrait pas neutre et avait tendance à favoriser l'avocat. Au final, le Bâtonnier a tout de même expliquer qu'il était impossible de demander à un client bénéficiant de l'AJ totale, de verser des honoraires à son avocat, et a donc rejeté l'ensemble des demandes de l'avocat. Le Bâtonnier a également rejeté la demande d'indemnisation du client, ce que je n'arrive pas à comprendre. L'avocat dispose de gros revenus et il a donc les moyens d'indemniser son client. De plus, les frais indiqués par le client étaient réels (il a facilement vérifiable par exemple que le client a envoyé pour 50 euros de courriers en recommandé, ou qu'il a posé une journée de congé pour se rendre à l'audience) et facilement chiffrable.

Cela fait que la décision rendue par le Bâtonnier a semblé très injuste au client et s'il désire faire appel de la décision, ce n'est pas pour s'enrichir, mais juste par envie de justice. Si le Bâtonnier, au lieu de rejeté totalement sa demande d'article 700, le lui avait accordé mais en mettant un montant faible/symbolique, cela aurait convenu au client. C'est un peu comme ceux qui font des procès pour demander 1 euro de dommage et intérêt, l'objectif de ce type de démarche n'est pas le gain financier.

Sinon, tu dis "un juge n'a absolument pas à justifier/motiver sa décision" mais à ma connaissance, le Bâtonnier n'est pas un juge.