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"Sciences-Po arrache à l'Etat le concours du barreau&qu

MessagePosté: Ven 20 Avr 2007 9:56
de Herminejov
Libération
Par Jacqueline COIGNARD
QUOTIDIEN : vendredi 20 avril 2007

Dans le genre arrêté publié en catimini pendant que tout le monde regarde ailleurs, il en est un qui provoque la colère des professeurs de droit : celui qui permet aux diplômés de l'Institut d'études politiques (IEP) de Paris de présenter l'examen d'entrée du barreau pour devenir avocat, jusqu'alors réservé aux diplômés en droit.
Jean-Marc Monteil, ex-directeur général de l'enseignement supérieur, l'a signé le 21 mars, jour de son départ. L'autre signataire, Marc Guillaume, directeur des affaires civiles et du sceau à la chancellerie, aurait forcé la main du ministre Pascal Clément. Le texte a atterri ensuite à Matignon. Pour être publié au Journal officiel... le week-end de Pâques.
Dans une pétition, les professeurs des facultés de droit dénoncent le «coup de force» de l'IEP Paris, réussi après plusieurs tentatives. Pour les universitaires, les écoles de commerce (HEC, ESSEC, ESCP...) ne vont pas manquer de s'engouffrer dans la brèche. «Est-ce que notre système universitaire doit définitivement être écarté au profit d'un élitisme assuré par les grandes écoles ?» demandent-ils.
Richard Descoings, le directeur de l'IEP, explique que cet arrêté n'est que le retour à une situation qui prévalait jusqu'en 1994. «Et encore!», regrette-t-il, à l'époque, tous les diplômés avaient accès au concours, alors qu'il est désormais réservé à deux sections. Il reproche aux signataires de faire de son école un «bouc émissaire», alors que lui plaide pour une augmentation du budget des facs. Le professeur Frédéric Rolin regrette que cette «plaidoirie» porte moins que celle «touchant à l'élargissement des prérogatives de l'IEP de Paris» .

MessagePosté: Ven 20 Avr 2007 10:23
de Jean Marc Cheze
On parle d'élitisme des grandes écoles , il faudrait mieux parler des élus des grandes écoles et d'élus sans ballotage.Le cas est ici un peu différent car il s'agit d'un grand établissement réputé.
Le rapport de force politique a été pour les GE car on s'est méfié de l'université et de son esprit critique et universel tourné vers la connaissance pas forcément matérielle .C'est la fameuse formule de Blaise Pascal "Ne pouvant faire que ce qui juste fût fort, on a fait ce qui est fort fût juste".Pourquoi Sciences Po et pas l'ENS Ulm par exemple cette école d'exception à qui nos politiques reprochent de ne s'être pas transformée au marché.Derrière toutes ces manoeuvres précipitées , il y a bien une volonté de recrutement par mimétisme et l'idée d'une centurie prérogative ,d'une synarchie, d'une enarchie.
La formation au droit par l'université doit être comme le point indivisible car le juste (une vraie formation au droit et à l'égalité non une initiation) doit l'emporter sur le fort.
Cordialement

MessagePosté: Sam 21 Avr 2007 11:39
de Jean Marc Cheze
Voir ci dessous

MessagePosté: Dim 22 Avr 2007 13:31
de Jean Marc Cheze
Avec ce type de réforme on va arriver à ce que la conception du droit soit changée et que le droit ne soit plus obligatoire et pas le même pour tous.
Si on adopte la politique des GE on retourne à la conception sociale de la société avec de nouveau les ordres de la République aristocratique de Platon .Celui des producteurs et des commerçants qui s'occupent de la partie matérielle de la vie collective, celui des gardiens qui assurent la défense de la cité , celui des dirigeants qui exercent le commandement. Ce sont les laboratores , bellatores et oratores de l'ancienne France.
Platon aristocrate se moquait des présocratiques sophistes mais ils étaient des démocrates.Les démocrates croyaient sincèrement que n'importe quel citoyen pouvait accéder aux plus hautes charges de la cité comme accéder au savoir le plus noble.Ce n'est pas la conception élitiste et hiérarchique de la connaissance et du pouvoir qui est celle des GE.
Des idées démocrates sont appliquées à Sciences Po grand établissement avec la discrimination positive.On en fait rentrer un petit nombre qui n'ont pas le niveau selon des critères incontrôlables .Mais ce n'est pas la vraie démocratie.
Ceux qui rentrent dans l'école sont bien chanceux mais il y en combien qui souhaiteraient dans les couches sociales défavorisées y rentrer..
Alors qu'avec l'université c'est possible de réussir avec plus de chances surtout avec des tuteurs bénévoles avec plus de justice et des bourses et des critères d'égalité et de mérite.
Cordialement

MessagePosté: Dim 22 Avr 2007 21:43
de Jean Marc Cheze
François Bayrou a pris soin de donner son commentaire sur
http://frederic-rolin.blogspirit.com/ ce jour le 22/04/2007 suite à la signature de nombreux professeurs de droit contre cet arrêté . Il avait pourtant fort à faire aujourd'hui, Il parle de l'élitisme des GE et de l'opportunisme . L'importance de cette mesure anodine pour certains ne lui a pas echappé.
Cordialement

MessagePosté: Mar 15 Mai 2007 15:11
de Jean Marc Cheze
Richard Descoings responsable de Sciences Po Paris favorable à la discrimination positive pour l'entrée dans les Grandes Ecoles va sans doute faire partie du gouvernement .NS est favorable à ce système pour les GE.
Cordialement .

Louis voguel plaide pour la suppression

MessagePosté: Ven 08 Juin 2007 20:58
de Jean Marc Cheze
Bonjour,
Louis Voguel prend position http://www.u-paris2.fr/archives/fichier ... 5mai07.pdf
Cordialement

MessagePosté: Sam 09 Juin 2007 9:01
de Jean Marc Cheze
Sur la place publique , j'ai pu parler longuement de ce sujet à la candidate UMP en campagne aux législatives qui est titulaire d'un mandat européen.(Mme françoise Grossetête).
Bien que juriste elle n'était pas au courant de cet arrêté .Par contre elle semblait très consciente qu'on était le seul pays à connaître la dualité université , GE.
Que leur politique était au rapprochement Université GE pour faire des Universités d'excellence pratiquant une politique autonome pour favoriser le mérite.Sur la discrimination positive ce serait simplement la volonté démocrate d'ouverture des GE et d'insérer une mixité sociale.
Revenant sur l'arrêté, elle m'a proposé de lui écrire ou de la rencontrer car elle m'a indiqué qu'il ne devrait s'agir que d'une exception strictement bornée .Elle est d'ailleurs venue sur l'idée qu'on ne pouvait apprendre le droit en trois semestres et que NS avait une formation de juriste.
Qu'en pensez vous ?
Cordialement

MessagePosté: Sam 09 Juin 2007 10:54
de Jean Marc Cheze
Rebonjour, :)
la réponse d'un étudiant sur cette affaire.
http://www.impulsionleblog.com/?p=186 qui commente la position de M.Vogel
Cordialement

MessagePosté: Mer 27 Juin 2007 19:26
de apokrif
gilbert1 a écrit :Dès lors, soit le candidat IEP n’a pas le niveau juridique suffisant, et il se fait retoqué ; soit il l'a. Dans cette dernière hypothèse, je ne vois pas pourquoi lui interdire l'accès à la profession sous prétexte qu'il n’a pas sué sous les néons vacillants des facs…


C'est vrai, cependant on se demande pourquoi dans ce cas l'examen n'est pas ouvert à tout personne ayant un diplôme contenant quelques cours de droit, comme un diplôme d'AES (voire à toute personne tout court): si un diplômé d'IEp ayant obtenu le CAPA n'a pas les aptitudes nécessaires, c'est que la sélection et l'enseignement au CRFPA ne sont pas bons, et cela, ce n'est pas de la faute de l'IEP !

Par ailleurs, je ne comprends pas qu'on critique cette voie d'accès sous prétexte qu'on n'aime pas le système des grandes écoles: il n'est pas étonnant qu'une personne ayant un bon niveau réussisse l'examen du CRFPA, il n'est pas surprenant non plus qu'un étudiant riche et en bonne santé de grande école réussisse mieux que l'étudiant pauvre et malade de la fac ! Curieusement, les profs de droit qui protestent contre l'arrêté ne semblent pas vouloir interdire l'accès au CRFPA (ou à l'ENM) aux étudiants qui ont suivi des prépas privées, ni l'accès à l'agrég du secondaire aux normaliens (ce qui serait pourtant dans la logique des protestations contre l'inégalité des moyens). On va finir, sous prétexte d'égalité, par mieux classer aux concours les candidats qui ont obtenu les plus mauvaises notes (mauvaises notes qui prouvent qu'ils n'ont bénéficié ni des écoles chères ni des tuyaux pour entrer dans les bons lycées).