Avocat.fr, la plateforme de consultation juridique des avocats.
« Enfin cette plateforme arrive, nous l’attendions depuis si longtemps » a annoncé Didier Adjedj, président de la commission de l’exercice du droit du CNB. Le Conseil a ainsi présenté, le 3 juin, sa plateforme officielle de consultation juridique. Les avocats pourront s’y inscrire gratuitement dès le 7 juin et le site ouvrira le 15 juin prochain. Ce nouveau projet répond aux attentes « des avocats de se rendre sur une plateforme qui respectent les règles déontologiques », du public, et des pouvoirs publics « qui veulent une diffusion plus grande du droit ».
« Cette plateforme, adossée à l’annuaire de la profession, présentera toutes les garanties en matière de sécurité informatique et assurera aux avocats un vecteur de promotion de leurs compétences auprès des clients et prospects, en tant que praticiens fournisseurs d’un service juridique de qualité et adapté à la demande » a souligné Pascal Eydoux, président du CNB.
Comment ça marche ? L’utilisation a l’air, à la démonstration, très simple. L’inscription est gratuite et ouverte à tous les avocats de France. Chacun est identifié grâce à sa clé RPVA. « Ce sera la seule plateforme qui pourra attester que celui qui est derrière le clavier est un avocat » a confirmé Didier Adjedj.
Le profil de l’avocat comporte de nombreuses informations : ses coordonnées et sa spécialisation (récupérées directement de l’annuaire centrale des avocats), ses domaines de compétences, ses prestations et surtout, ses honoraires.
Le client aura le choix entre quatre prestations : questions simples (moins de 10 lignes), questions complètes (avec la possibilité de joindre des documents), consultation par téléphone ou rendez-vous en cabinet. Pour ces deux derniers services, l’avocat déterminera des plages horaires de disponibilité et le client pourra choisir directement un créneau.
L’internaute pourra rechercher un avocat par son nom, par domaine de compétence, secteur géographique, prix … A lui de faire son choix dans les profils qui lui seront proposés. Les coordonnées bancaires sont récupérées dès la demande de prestation, mais le paiement n’est effectif qu’une fois qu’elle sera définitivement terminée. Quant à la question de la sécurité des données, textes et fichiers associés à la consultation seront supprimés 72 heures après la clôture.
L’avocat, sur son tableau de bord, pourra ensuite retrouver ses factures, un récapitulatif des prestations réalisées, le nombre de visites de son profil, … Et pourra également créer un blog, pour générer plus de trafic.
Attirer ces internautes en quête d’avocats est bien évidemment l’enjeu majeur. Le CNB a ainsi lancé une campagne de communication sur le web, avec de courtes vidéos, et comptent aussi sur le référencement naturel. De l’information juridique va également être prochainement proposée sur le site, pour faire d’avocat.fr une plateforme incontournable. Une expérience inédite pour les avocats puisque, comme l’a rappelé Didier Adjedj, « nous sommes les premiers en Europe à proposer une telle plateforme ».
Un guide de l’avocat numérique, pour « rassurer » les avocats.
Cette seconde journée des États généraux a également été l’occasion de présenter le Guide de l’avocat numérique, élaboré par le CNB en collaboration avec LexisNexis. Ce guide a un double objectif : « répondre à un besoin d’information juridique urgent des avocats dans un contexte de mutation numérique et proposer un ouvrage pratique de référence. Le guide rassemble 20 contributions d’avocats ou de personnalités du monde judiciaire et universitaire, pour proposer une vision à 360° des enjeux et des opportunités nés du numérique » explique Sophie Coin-Deleau, directrice de l’activité Avocats chez LexisNexis.
« Nous avons essayé de doter les avocats d’un certain nombre d’idées qui vont leur permettre d’aller vers l’utilisation du numérique, en partant de l’état des lieux de la procédure dématérialisée jusqu’à la prospective envisagée pour les avancées au niveau de la profession », confirme Patrick Le Donne, président de la commission nouvelles technologies du CNB.
« Les avocats sont passés à l’offensive. »
Ces nouveaux outils s’ajoutent encore à ceux déjà mis en place par la profession depuis le début de l’année, comme le cloud privé ou le vade-mecum de la communication. Un point qu’a relevé Axelle Lemaire, secrétaire d’État chargée du numérique, invitée aux États généraux : « J’ai compris que les avocats étaient passés à l’offensive, et je m’en réjouis. La question qui se pose aujourd’hui est de savoir s’il ne faut pas aller plus loin. La déontologie est le socle de votre profession, comme le processeur d’un ordinateur, mais peut-être faut-il l’adapter au numérique. Il faut se doter de moyens qui vont plus loin encore pour assumer totalement ce pari de l’innovation ». La secrétaire d’État a néanmoins souligné que le droit – et les avocats - n’étaient pas un produit comme les autres : « Allons-nous avoir les avocats ’as a service’ ? Je ne le crois pas et je ne l’espère pas. Parce que les avocats n’ont pas uniquement des consommateurs en face d’eux, ils ont des clients ».
Les avocats se voient ainsi tracer les chemins (de l’innovation) à suivre pour évoluer tout en respectant leurs principes fondamentaux. Mais les nouvelles technologies ont toujours un train d’avance : le big data, la blockchain ou l’intelligence artificielle sont déjà arrivés et doivent être apprivoisés.