Avant votre lecture, nous vous transmettons le "disclaimer" de Raphaël Petit : "Je considère que la pratique de ce métier est fortement conditionnée par l’entreprise dans lequel il est exercé. Je pense d’ailleurs que ce serait intéressant de faire l’exercice avec une directrice/ un directeur des affaires publiques d’une entreprise différente. Les réponses seraient sûrement tout autre..." (à suivre donc ;)
En attendant, selon lui, son métier en 5 points clefs, c’est...
1) Un enjeu.
« Porter la voix, défendre les intérêts et les valeurs du projet pour lequel on s’engage, auprès des décideurs politiques, des institutions et du grand public.
Faire en sorte que la cause que l’on porte devienne centrale dans le débat public.
En l’occurrence, pour C’est qui le Patron ?! : rémunérer au juste prix ceux qui nous nourrissent, les agriculteurs. Redonner au citoyen une place centrale dans le débat public. »
2) Une compétence.
« Savoir traduire une idée en des propositions très concrètes qui vont s’insérer dans un cadre juridique et politique préexistant, et surtout apporter une solution aux problèmes de société visés.
À ce titre, il faut savoir à la fois mobiliser des connaissances techniques sur le fond des sujets, et opérer cette traduction aussi bien sur le plan du droit que dans la communication que l’on va en faire.
Nous sommes un collectif de 16 000 citoyens, il est également primordial pour nous de savoir réunir, convaincre autour de notre cause les différents acteurs de notre secteur d’activité et par-dessus tout, nous, consommateurs, qui sommes à la base de la démarche. »
3) Une tech’.
« Les outils de suivi législatifs et règlementaires peuvent être utiles pour suivre les actualités autour d’un projet de loi par exemple. Mais, je dirais que ce n’est pas forcément primordial. La tech n’est pas vraiment au centre de ma pratique. »
4) Une bonne pratique.
« Parler, débattre de ses propositions à de nombreux acteurs, aux profils variés. Ils vont nous permettre d’affiner nos positions et comprendre les potentiels points de blocage ou opportunités qui se présentent. Cela permet aussi de faire connaître son combat au plus grand nombre.
Toujours avoir en tête la mission que l’on s’est fixée. Nous concernant, il est fondamental de se demander au quotidien, de quoi ont besoin les producteurs pour mieux vivre ? »
5) Un terme juridique.
« La légistique : assez peu enseignée dans les facs de droit, mais qui s’avère essentielle quand on cherche à faire évoluer le cadre juridique. Il s’agit des méthodes et principes qui permettent de concevoir des lois efficaces et cohérentes. »
La question bonus : votre pire cauchemar ?
« À mon sens, le manque de transparence sur les logiques et intérêts qui concourent à la prise de décision de certains de nos représentants, ainsi que le manque de prise en compte de la parole des citoyens dans le débat public. Tout cela suscite une logique défiance vis-à-vis des affaires publiques. »



