Aujourd’hui, le témoignage de Julie Holzem, Conseiller au Tribunal administratif de Grenoble [2]
"Des plans de continuité d’activité ont été activés dans les tribunaux administratifs et Cours administratives d’appel dès le début du confinement impliquant le télétravail des magistrats et des agents qui le peuvent et la mise en congés des personnels ne pouvant pas télétravailler. Seules quelques personnes dont la présence au tribunal est strictement nécessaire sont restées dans les locaux.
Pour nous, magistrats, ce plan d’activité nous permet d’assurer des permanences pour les urgences. Mais au-delà de cette activité réduite au strict minimum comment donner du sens à ce télétravail en confinement ? Difficile de répondre à cette question. Difficile de se projeter sans audience collégiale.
En ce qui me concerne, j’ai toujours travaillé au tribunal, préférant le contact de mes collègues aux longues journées isolées. L’adaptation n’est donc pas si simple. Un bureau aménagé à la va-vite dans un coin de mon appartement, et quelques dossiers papiers que j’ai pu emporter pour éviter le travail sur écran, sont mon lot. Mais l’adaptation se fait, le lien se recrée à travers nos écrans, par les messageries instantanées, par des réunions en visio-conférence.
Je découvre chaque jour de petites nouveautés de la vie de mes collègues en confinement. L’Humain s’adapte mais dans cet isolement forcé les liens amicaux et de solidarités sont renforcés. Le retour au tribunal est attendu par tous. Il ne se fera évidemment pas sans assurer la sécurité du public et des agents."