L’objet de cette conférence, était de proposer un constat des défis auxquels doivent faire face les juristes en entreprise et les avocats ; l’incidence de ces derniers sur les relations entre ces professionnels du Droit.
Les directions juridiques comme les cabinets d’avocats doivent répondre aux enjeux réglementaires croissants, guerre des talents, changements démographiques, pression quant à la performance et la productivité, nouveaux contextes concurrentiels pour les services juridiques, maîtrise de la donnée, maîtrise des coûts etc.
Les métiers du droit ont dû apprendre à s’adapter rapidement à des changements inédits, accélérés par la crise Covid. Ces changements ont, par la même occasion, bouleversé les rapports de force entre les acteurs historiques.
Faire toujours plus avec toujours moins, ainsi pourrait être résumée la situation à laquelle doivent faire face les département juridiques et cabinets d’avocats et en cela comme le précise Didier Lucotte, la robotisation de certaines tâches sans valeur ajoutée va aider le juriste quel qu’il soit et lui libérer du temps pour faire plus de Droit et donc effectuer un travail plus valorisant.
Alan Ragueneau fait le constat suivant pour les services juridiques, avant 2008 et la crise financière ces derniers bénéficiaient de nombreux moyens financiers, humains... après 2008, la situation est plus délicate, les directions juridiques sont tenues de réaliser 5 à 10 % d’économie, et elles ont dû faire face à une plus forte pression, ainsi c’est développé l’internalisation des tâches (« insourcing ») dont les tâches administratives avec une perte de temps pour effecteur du Droit. La solution est donc de réaliser le plus vite possible une cartographie juridique pour apporter de la transparence et de l’efficacité aux services juridiques. Cela permet de créer de la valeur et d’apporter la preuve de cette dernière.
De son côté, Blandine Pellat précise que depuis quelques années, la Direction juridique est plus vue comme un centre de profit pour l’entreprise qu’une source de coût et l’usage des outils numériques participe à cette évolution. La reconfiguration des services juridiques couplée à la robotisation du corporate permet à la direction juridique de recruter des juristes plus généralistes et moins corporates pour avoir une réactivité juridique plus importante, plus variée.
Pour gagner en efficacité, François Guillebaud insiste sur le fait qu’il est nécessaire pour les services juridiques de s’entourer de profils et modes de pensée variés afin de traiter un même problème avec des visions, des compétences et des formations différentes.
Autre constat des intervenants, un moindre recours au cabinet d’avocat pour la réalisation d’un contrat. En effet, si pour un contentieux le recours à un cabinet d’avocats est essentiel, il ne l’est plus pour les contrats, tout d’abord pour une question de coût financier et ensuite car l’avocat n’a souvent pas l’esprit d’entreprise, ne fait pas corps avec elle. Contrairement au juriste d’entreprise qui dispose de cette culture spécifique et d’une pensée business.
Autre point de convergence, désormais il semble très important pour les juristes et avocats de travailler dans un département/cabinet qui utilise pleinement la technologie.
Cette conférence peut-être complétée par la lecture de L’édition 2022 de l’enquête « Avocats et Juristes face au futur » de Wolters Kluwer.
Animateur :
Grégoire Miot (Wolters Kluwer Legal Software).
Les intervenants :
Blandine Pellat, chasseur de têtes (Mind Partners France),
Didier Lucotte, ancien DJ (STMicroelectronics),
Alan Ragueneau, Directeur général (Dentons NextLaw),
François Guillebaud, avocat.
Pour prolonger ce sujet, nous avons édité pour vous un guide sur les moments forts du Congrès RDV Transformations du Droit, ainsi que des adresses de prestataires, des comptes rendus de conférences et des replay audio... à lire ici.
Et bien sûr suivez le site de l’évènement et préparez votre visite pour la 7ème édition en octobre 2023.