Le décret du 26 juin 2013 qui vient d ’être publié au Journal Officiel du 28 juin, ainsi que ses deux arrêtés d’application du même jour, institue une nouvelle expérimentation sociale : "les emplois francs".
Ce dispositif d’aide de l’Etat dénommé « emplois francs » est institué à titre expérimental, pour une durée de trois ans, au bénéfice des employeurs mentionnés à l’article L. 5134-66 du Code du travail qui embauchent, en contrat à durée indéterminée et à temps complet, un jeune résidant dans une des zones urbaines sensibles de certaines communes (Amiens, Lille, Perpignan, Fort de France, Montfermeil, Clichy-sous-bois, Marseille, Sarcelles, Toulouse ; Grenoble etc.) et rencontrant des difficultés particulières d’accès à l’emploi.
La liste des communes concernées est fixée par arrêté conjoint des ministres chargés de l’emploi, de la ville et du budget.
Le bénéfice de l’aide est ouvert pour l’embauche d’un jeune en recherche d’emploi remplissant les conditions cumulatives suivantes, appréciées à la date de demande de l’aide :
1° Être âgé de moins de trente ans ;
2° Être résident depuis au moins six mois consécutifs dans une zone urbaine sensible ;
3° Faire état d’une durée de douze mois minimum de recherche d’emploi au cours des dix-huit derniers mois.
L’octroi de l’aide est subordonné au respect par l’employeur des conditions suivantes :
1° L’employeur est à jour de ses obligations déclaratives et de paiement à l’égard des organismes de recouvrement des cotisations et des contributions de sécurité sociale ou d’assurance chômage ou a souscrit et respecte un plan d’apurement des cotisations restant dues ;
2° L’employeur n’a pas procédé, dans les six mois qui précèdent l’embauche, à un licenciement pour motif économique sur le poste pourvu par le recrutement ;
3° Le titulaire du contrat n’a pas appartenu à l’effectif de l’entreprise au cours des six derniers mois précédant la date d’embauche ;
4° L’employeur ne bénéficie pas, pour l’emploi du même salarié, d’une autre aide de l’État à l’insertion, à l’accès ou au retour à l’emploi, à l’exception des aides liées aux contrats de professionnalisation.
Le bénéfice de l’aide est subordonné au maintien du jeune dans les effectifs de l’entreprise dans les deux ans suivant le premier jour d’exécution du contrat de travail.
Le licenciement du jeune pour un motif autre que la faute grave ou lourde ou l’inaptitude entraîne l’interruption du versement de l’aide et l’obligation pour l’employeur de rembourser les montants déjà perçus.
Le licenciement du jeune pour faute grave ou lourde ou pour inaptitude, ou le départ du jeune pour tout autre motif, entraîne l’interruption du versement de l’aide.
L’aide est attribuée par Pôle emploi pour le compte de l’État dans la limite de l’enveloppe financière que celui-ci lui notifie annuellement.
L’aide fait l’objet de deux versements dont les montants sont fixés par arrêté conjoint des ministres chargés de l’emploi, de la ville et du budget. Le premier versement est dû au terme de la période d’essai. Le second versement est dû au terme du dixième mois d’exécution du contrat de travail.
L’employeur adresse à Pôle emploi une déclaration d’actualisation attestant du maintien du jeune dans les effectifs de l’entreprise, dans des conditions fixées par arrêté conjoint des ministres chargés de l’emploi et de la ville. Chaque versement est conditionné à l’envoi dans les délais fixés par cet arrêté de la déclaration d’actualisation.
Pôle emploi contrôle l’exactitude des déclarations de l’employeur. Ce dernier tient à sa disposition tout document nécessaire à l’exercice de ses missions. Il adresse à Pôle emploi les documents demandés par celui-ci dans un délai maximum d’un mois suivant la demande de leur communication. Cette demande est adressée par tout moyen permettant d’établir une date certaine.
L’absence de réponse de l’employeur dans ce délai interrompra le versement de l’aide sur laquelle porte le contrôle, sans préjudice du recouvrement par Pôle emploi des sommes indûment versées.
Un comité d’évaluation, rattaché à l’Observatoire national des zones urbaines sensibles, conduira l’évaluation de l’expérimentation. Il comprend notamment des représentants des ministres chargés de l’emploi et de la ville, de Pôle emploi et des missions locales pour l’emploi ainsi que des personnalités qualifiées dont la compétence est reconnue en matière d’évaluation des dispositifs d’aide à l’emploi. Sa composition est fixée par arrêté conjoint des ministres chargés de l’emploi et de la ville.
Les ministres chargés de l’emploi et de la ville rendront public le rapport d’évaluation de l’expérimentation au plus tard trois mois avant son terme.
Le montant de l’aide a été fixé par l’arrêté du 26 juin 2013 à 5.000 €, versé en deux fois 2.500 €.
Espérons que ce dispositif permettra l’embauche de nombreux jeunes.