Les confinements et la Covid ont-ils changé la vision du sujet des métiers du droit ?
A cette question que nous avons posée à la moitié des répondants, 48% répondent que non, et 36% que oui...
Y-a-t il une différence entre l’avis des juniors et les plus expérimentés ?
Oui, et principalement sur 3 critères : le cadre de travail encore plus important pour les seniors, tout comme l’éthique de l’entreprise et le sens de la mission sociétale de l’entreprise (des critères que l’on dit pourtant en général prépondérants pour les jeunes générations...).
L’analyse de Marie Hombrouck, Fondatrice d’un cabinet de recrutement [3].
"Cette étude est qualitative avec 140 réponses de juristes dans un contexte atypique. La tendance qui se dégage pour les juristes aujourd’hui est le besoin de donner du sens à leur travail.
Il y a 10 ans la priorité des juristes juniors était de rejoindre un "grand groupe" pour "faire son CV" mais comme le révèle l’étude, aujourd’hui ce n’en est plus une. Les juristes choisissent leur job non plus sur le nom des entreprises, mais sur les personnes qu’ils vont rencontrer, l’environnement de travail et le secteur d’activité.Avec les réseaux sociaux, les conditions de travail dans les entreprises sont de plus en plus transparentes. Les candidats en 2021 sont très sensibles à l’éthique et la raison d’être de l’entreprise.
En tant que recruteurs, nous voyons émerger ces dernières mois (post-confinement) deux grandes tendances : la première, c’est que la mobilité des juristes est étendue et qu’ils sont de plus en plus favorables à quitter les grandes villes.
La seconde c’est que si pour beaucoup le télétravail s’est totalement banalisé (alors qu’il faisait figure l’exception il y a quelques mois), désormais (en mai 2021) on sent un besoin de rééquilibrer la balance vie privée-vie professionnelle et peut-être de recloisonner, ce que permet mal le télétravail complet. Les managers aspirent aussi à une communication plus directe et plus facile.
A mon sens d’ailleurs, le 100% télétravail n’est pas souhaitable, sauf si nous n’avons pas d’autre choix. La cohésion d’équipe et la communication est plus compliquée à maintenir. Sur le long terme il y a un risque de délocalisation du travail. Il me semble raisonnable de garder un mixte présentiel et télétravail...Je termine en soulignant que le marché du travail pour les juristes n’est pas à l’arrêt, les recrutements sont bel et bien repartis, mais qu’il y a des difficultés, notamment car les compétences ont peu évolué depuis un an, alors que les besoins des clients eux ont changé..."