Qu’est-ce qui a incité des professionnels expérimentés comme vous à reprendre le chemin de l’école ?
Deborah Vaussy : Je voulais prendre de la hauteur par rapport à l’exercice quotidien de mon métier. J’exerce la profession d’avocat depuis 11 ans, et il me paraît essentiel de regarder autour de nous : comment travaillent d’autres professionnels du droit, et comment s’adapter aux nouveaux enjeux qui touchent nos professions.
Stéphane Alaphilippe : Je souhaitais pour ma part surtout pouvoir réfléchir sur le rôle évolutif confié aux directeurs juridiques. C’est un exercice très enrichissant, d’autant plus dans un contexte qui change rapidement !
Parlez-nous de ce contexte. En quoi a-t-il changé ?
D. V. : Les métiers du droit sont en train de muter. De nombreuses raisons l’expliquent : l’évolution technologique, l’accès à l’information, l’arrivée de nouveaux acteurs sur le marché du droit, la métadonnée et l’utilisation qui en est faite ou qui peut en être faite, le développement de l’intelligence artificielle, etc. Ces changements sont très rapides. Ils nous imposent de réfléchir à l’exercice du droit et de travailler au redéploiement de notre valeur ajoutée.
S. A. : La question de notre valeur ajoutée est en effet centrale. Être là pour seulement dire le droit, c’est l’assurance d’avoir une valeur ajoutée faible. Le juriste et l’avocat doivent donc aussi faire le droit et être dans l’anticipation. On ne nous demande plus seulement de dire si telle clause est bien rédigée mais de travailler au déploiement d’outils permettant de mieux maîtriser les risques juridiques. Règles internes, cartographies des risques, automatisation de contrats, etc., sont autant d’outils qui nous permettent de devenir pleinement acteurs de la stratégie de l’entreprise.
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