Les avocats à Lille
Le Barreau de Lille compte plus de 1 300 avocats. Manon Bernard, Consultante Associée consacrée à la practice Avocats chez Michael Page [1] nous en parle :
- Manon Bernard
Quelles sont les spécificités du monde des cabinets d’avocats de cette agglomération ?
"Les grandes structures d’implantation nationale ont un bureau dans ce Barreau (les Big 4 ou cabinets de réseau tels qu’EY, KPMG, Forvis Mazars, PwC, Grant Thornton, Fidal, Barthélémy, ou encore les cabinets d’affaires français tels que Bignon Lebray, DS Avocats ou Cornet Vincent Segurel…). Elles ne se développent pas davantage à Lille que sur d’autres régions, la tendance est stable.
Les cabinets d’affaires indépendants y sont parmi les plus dynamiques et comptent dans leurs effectifs entre 10 et 30 personnes en moyenne pour les plus importants. Leur activité s’articule généralement autour des grandes matières du droit des affaires.
Enfin on y voit des cabinets « traditionnels » soit généralistes soit très spécialisés sur une pratique en particulier et qui comptent entre 1 et moins de 10 avocats. Ils sont très nombreux et demeurent le mode « commun » d’exercice de la profession d’Avocat à Lille."
Qu’est-ce qui caractérise l’attractivité de Lille pour un avocat selon vous ?
"Lille est une ville dynamique qui rayonne sur toute la région Nord. De nombreux acteurs économiques y sont installés, ce qui représente autant d’opportunités de dossiers pour les avocats. Ceux-ci peuvent donc accéder à de beaux dossiers, d’envergure, tout en bénéficiant d’un cadre de vie agréable et d’un très bon équilibre vie professionnelle/vie personnelle.
La concurrence étant moins importante qu’à Paris, les opportunités, d’association ou d’installation notamment, y sont bien plus accessibles. Il faut également préciser que la culture de la clientèle personnelle y est très ancrée et que les associés respectent volontiers pour la grande majorité le temps consacré par les collaborateurs au traitement de leurs dossiers personnels.
La proximité avec Paris, à 1h de TGV, est également un atout important."
Y a-t-il un bon "matching" entre les offres de postes d’avocats et les candidats disponibles sur place, ou prêts à s’y installer ?
"Les recrutements peuvent être particulièrement difficiles et complexes sur Lille.
En ce qui concerne les candidats disponibles sur place, cela s’explique d’abord par le fait que les compétences recherchées sont souvent très spécialisées (social, immobilier, fusions-acquisitions, contentieux), et que très peu de candidats locaux disposent de ces compétences techniques, de plus en plus spécifiques.
Il y a ensuite peu de profils disponibles : les candidats locaux sont peu enclins à quitter leur structure pour un cabinet concurrent, et s’orientent au bout de quelques années plus naturellement vers une installation ou une réorientation sur l’entreprise.
L’anglais est enfin une compétence de plus en plus demandée qui fait encore défaut à la très grande majorité des candidats locaux.
Les cabinets n’ont donc d’autre choix que d’étendre leurs recherches bien au-delà de la région.
Pour ce qui est des candidats prêts à s’installer à Lille, les cabinets lillois peinent encore à proposer des rémunérations suffisamment attractives pour justifier d’une mobilité, l’écart de rétrocession entre Paris et région étant encore de l’ordre de 30 voire 40%.
Les associés qui recrutent attendent par ailleurs des candidats potentiels qu’ils aient des profils de « développeurs », pour pérenniser ou renforcer l’activité du cabinet. Or les avocats exerçant par exemple à Paris ont souvent moins l’habitude d’entretenir un réseau en début de carrière. "
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Les avocats à Lyon
Le Barreau de Lyon est le second Barreau de France (avant les Hauts-de-Seine et Marseille) au coeur d’une grande agglomération.
Christine Messier (qui intervient depuis plus de vingt-cinq ans pour le recrutement des professions juridiques) connait bien ce Barreau et les différents acteurs du droit, elle nous décrit le secteur :
- Christine Messier
Cabinet "Les Métiers du droit"
Quelles sont les spécificités des cabinets d’avocats de cette agglomération ?
"Lyon est idéalement située géographiquement, cela lui permet de communiquer avec des partenaires de la région Auvergne Rhône Alpes mais aussi PACA et des régions frontalières (Suisse).
Le dynamisme et l’attractivité que représente la région lyonnaise ces dernières années offrent aux cabinets une belle visibilité.
Avec l’ouverture des professions juridiques, les cabinets se diversifient et sont en recherche pour beaucoup d’interprofessionalité (Lyon n’est pas en reste par rapport au niveau national et cela crée des opportunités intéressantes)."
Qu’est-ce qui caractérise l’attractivité de Lyon pour un avocat selon vous ?
"Les cabinets lyonnais sont aussi dynamiques que les cabinets parisiens.
La qualité de vie lyonnaise est indéniable, il y a aussi la possibilité pour un avocat de créer un réseau professionnel plus facilement qu’en région parisienne.
Pour développer les équipes, il faut parfois penser à des offres de rachats de cabinets ou des rapprochement de structure, un bon moyen de développer équipes et activité."
Et voici le regard d’un autre Recruteur, Xavier Simon, du cabinet Granit RH :
"Le barreau de Lyon compte plus de 3800 avocats ce qui en fait le deuxième barreau français. Son attractivité est historiquement très forte :
D’abord par sa taille et sa proximité avec les villes de la région : Valence, Saint- Etienne, Annecy, Grenoble. Le barreau bénéficie de l’activité d’un bassin économique aussi dynamique que varié. Cette situation centrale permet le développement parallèle de cabinets d’affaires de tailles importantes et de cabinets spécialisés : immobilier, construction, fiscalité, droit social, droit public...
Ensuite, il est attractif par son équilibre entre qualité de vie, le volume et la variété de l’activité. La métropole lyonnaise offre des perspectives fortes tant pour le développement des cabinets et que pour l’épanouissement des personnes qui y travaillent. L’équilibre entre les rétrocessions proposées et le coût de la vie lyonnaise est un facteur important de cette attractivité.
Pourtant, le recrutement y reste difficile. Deux facteurs principaux se distinguent :
D’abord la démographie : le nombre d’élève-avocats et de jeunes collaborateurs est en diminution. Là où plus de 530 candidats se présentaient à l’examen du C.R.F.P.A à Lyon en 2017, c’est seulement 312 étudiants qui ont tenté leur chance en 2023. Un chiffre en baisse continuelle depuis plusieurs années.
Ensuite, le rapport à la pratique évolue : par le passé, les jeunes avocats démarraient avec une collaboration avec l’envie et l’espoir de devenir associé. Aujourd’hui, une partie d’entre-deux, après avoir prêté serment et assouvie leur passion pour les voyages, préfère travailler en sous-traitance pour leurs confrères afin de garder plus de liberté et d’indépendance."
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Les avocats à Rouen
Avec 531 avocats inscrits, la Barreau de Rouen est le 19è barreau de France en effectifs. Bastien Masson, Directeur associé du cabinet Fidal Rouen, nous en parle :
Quelles sont les spécificités du monde des cabinets d’avocats de cette agglomération ?
- Bastien Masson
Directeur associé du cabinet Fidal Rouen
"Le Barreau de Rouen comprend à ce jour 531 avocats en exercice et 80 avocats honoraires, soit un Ordre de 611 avocats. 63 % sont des femmes et la moyenne d’âge se situe aux environs de 45 ans. Le Barreau est en croissance régulière de son effectif.
L’agglomération rouennaise compte une grande majorité d’avocats exerçant en structure libérale individuelle ou en société unipersonnelle. Les trois premiers secteurs d’activité sont le droit des personnes, le droit pénal et le droit des étrangers.
Les grandes structures d’implantation nationale ont un bureau dans ce Barreau et certains cabinets individuels interviennent également du droit des affaires."
Qu’est-ce qui caractérise l’attractivité de ce barreau pour un avocat selon vous ?
"Tout d’abord l’attractivité de la ville et de la Région : proche de Paris, de la mer, de la campagne et bénéficiant d’un patrimoine historique et culturel fort.
Au-delà, le tissu économique local, caractérisé par un grand nombre de TPE et PME, offre de nombreuses opportunités pour les jeunes avocats. Ceux-ci peuvent accéder à de beaux dossiers tout en bénéficiant d’un cadre de vie agréable et d’un équilibre vie professionnelle/vie personnelle.
Le potentiel de développement dans le domaine du droit des affaires et de spécialités de niches est réel. La concurrence étant moins importante qu’à Paris, les opportunités, d’association notamment, y sont bien plus accessibles.
Les confrères apprécient enfin le fonctionnement de leur Barreau, l’offre de formation, la convivialité, les innovations ordinales."
Y a-t-il un bon "matching" entre les offres de postes d’avocats et les candidats disponibles sur place, ou prêts à s’y installer ?
"Dans le cadre de leur développement, les cabinets de la place sont régulièrement en recherche de collaborateurs. Le marché reste en tension en termes de recrutement.
Le fait que le centre régional de formation professionnelle d’avocats ait son siège à Lille rend parfois difficile un lien efficace avec les élèves-avocats. Les formations universitaires ne sont pas toujours en adéquation avec les besoins des cabinets, notamment pour les hyper-spécialités recherchées par des cabinets pluridisciplinaires.
Il y a ensuite peu de profils disponibles : les candidats locaux sont peu enclins à quitter leur structure pour un cabinet concurrent, ou s’orientent au bout de quelques années vers une installation ou une réorientation sur une autre activité.
Les associés qui recrutent attendent par ailleurs des candidats potentiels qu’ils aient des profils de « développeurs », pour pérenniser ou renforcer l’activité du cabinet, ce qui reste une qualité encore rare alors qu’il existe des opportunités de créer un réseau professionnel."
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Les avocats à Marseille
3è Barreau de France que celui de Marseille, avec plus de 2 500 avocats. Ian De Bondt, Directeur Associé du cabinet Fed Legal, nous en parle :
Quelles sont les spécificités du monde des cabinets d’avocats de cette agglomération ? (Aix-Marseille)
- Ian De Bondt
Cabinet Fed Legal
"Le marché des avocats sur Aix-Marseille reste un marché local avec une fluidité relative. La fidélité des collaborateurs à leurs structures est beaucoup plus importante qu’à Paris où les cycles sont désormais de 2-3 ans."
Qu’est-ce qui caractérise l’attractivité de Marseille pour un avocat ?
"C’est une région qui se développe indéniablement au niveau industriel, mais l’attractivité principale pour les candidats restent la qualité de vie et d’éventuelles attaches familiales. C’est cliché, mais c’est la réalité du terrain. Les candidats qui se délocalisent le font d’abord pour des raisons personnelles précises.
Un avocat qui quitte Paris pour Marseille doit aussi avoir en tête que la structure de sa rémunération y sera très différente. Sa rétrocession sera très fortement affectée (25 à 50% de baisse) mais il aura en revanche une très grande latitude pour développer de la clientèle personnelle. Assez rapidement de jeunes collaborateurs peuvent doubler leur rétrocession cabinet grâce à ce développement personnel. C’est une vie de véritable avocat libéral en somme !"
Y a-t-il un bon "matching" entre les offres de postes d’avocats et les candidats disponibles sur place, ou prêts à s’y installer ?
"Il y a très clairement un déséquilibre et beaucoup plus de candidats potentiels que d’offres aujourd’hui. C’est vrai dans d’autres grandes métropoles comme Lyon, Bordeaux, Nice ou Nantes..."
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Les avocats à Bordeaux
5è Barreau de France que celui de Bordeaux, avec plus de 2 000 avocats. Xavier Simon, du cabinet de recrutement Granit RH, nous en parle :
Quelles sont les spécificités du monde des cabinets d’avocats de cette agglomération ?
"Le Barreau de Bordeaux est un barreau singulier par de nombreux aspects. Inclus dans le cercle sélectif des barreaux de plus de 1 000 avocats (moins de 6 % des barreaux français), c’est un barreau qui souffre presque de son succès.
Le barreau jouit d’une attractivité forte, offrant un cadre de vie parmi les meilleurs en France et une activité économique de grande qualité. C’est le second barreau français en plus forte progression, avec une augmentation de 57 % de son effectif entre 2010 et 2020. C’est également le premier barreau français pour l’installation de cabinets secondaires. Le TGV Ouest, les belles appellations et le charme de la région n’y sont pas pour rien.
Pourtant, le barreau se positionne tout juste dans la moyenne nationale du nombre d’avocats par habitants. Les cabinets ont parfois du mal à soutenir la croissance de leur activité, d’abord par l’inégale représentation des pratiques. Ensuite, par l’afflux important d’avocats parisiens seniors, qui complique l’accès rapide à la stabilité pour les élèves avocats.
Le Barreau de Bordeaux est un barreau qui se transforme et se structure, contribuant notamment à une décentralisation de l’activité juridique française, déjà bien entamée, au profit de la région Aquitaine."
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