Les réalisations ont été tout d’abord l’association au sein de SPFL (participations financières) puis, plus intégrantes, via les SPE (sociétés d’exercices encore aujourd’hui peu nombreuses du fait de réticences voir de la résistance de la part de certains organes professionnels).
Les opérations les plus réussies, sont celles ou les professionnels des différents métiers ont sus mettre l’accent sur leurs complémentarités et le développement des compétences et des offres interdisciplinaires, essentiels pour tirer pleinement partie de l’interprofessionnalité.
Bien que les cultures soient différentes, il faut se nourrir de cette diversité pour apprendre à travailler ensemble au service et au bénéfice du client. Les rapprochements qui ont été couronnés de succès, sont ceux dans lesquels la personnalité et la différence ont pu être préservées.
Il est conseillé aux professionnels de rester ouverts d’esprit, de partager leurs savoir-faire, et de définir clairement les objectifs communs dès le début de la collaboration pour assurer son succès.
Quels sont les apports de l’interprofessionnalité ?
Une offre globale et intégrée.
L’objectif est de simplifier les démarches et de capter toute la chaîne de valeur des opérations complexes (cession d’entreprise, gestion patrimoniale…)
Elaboration de nouvelles offres concurrentielles.
En permettant une collaboration interprofessionnelle renforcée, ces structures peuvent mieux adapter leur politique tarifaire, ce qui est un avantage concurrentiel face à l’émergence des legaltechs et de la pression concurrentielle.
Attractivité auprès des jeunes talents.
L’interprofessionnalité attire les jeunes professionnels séduits par la diversité des expériences et les parcours professionnels enrichis, limitant ainsi le cloisonnement des carrières.
Cependant le chemin est encore long et cette interprofessionnalité n’est pas un long fleuve tranquille. Les difficultés sont de plusieurs ordres :
Difficultés culturelles et organisationnelles.
Il faut absolument éviter les risques de cloisonnement, de développement en « silos » et de manque de communication interne entre professions aux pratiques et cultures différentes, nuisant à l’efficacité de la collaboration.
Perception différente de la patrimonialité et des rémunérations.
Alors que les experts-comptables et les notaires pratiquent très largement la patrimonialisation de leurs activités et les investissements dans leurs structures, une tendance forte à la dé-patrimonialisation a cours dans les cabinets d’avocats dont les associés tablent essentiellement sur des rémunérations plus importantes liées à l’industrie.
Complexité réglementaire et déontologique.
L’obligation de respecter les règles déontologiques distinctes pour chaque profession réglementée peut entraîner des freins juridiques et organisationnels significatifs exigeant des mécanismes précis et complexes pour assurer la conformité réglementaire.
Résistances internes et externes au changement.
Résistance au changement par les professionnels qui voient leur autonomie et leurs habitudes remises en cause, limitant ainsi la fluidité des échanges et des collaborations efficaces au sein des équipes interprofessionnelles.
En conclusion, l’interprofessionnalité apparaît clairement comme une réponse pertinente à l’évolution des attentes des clients et du marché. Elle offre de réelles opportunités en termes de valeur ajoutée, de compétitivité et d’attractivité pour les cabinets. Cependant, pour transformer l’essai, elle exige une vigilance particulière sur les aspects organisationnels, culturels et déontologiques, qui peuvent constituer des barrières importantes si elles ne sont pas correctement anticipées et gérées.
Dans un contexte de complexité croissante des problématiques juridiques et financières, l’interprofessionnalité semble vouée à prendre une place croissante, à condition que les professionnels sachent véritablement jouer le jeu de la coopération interdisciplinaire.