Le tribunal administratif de Paris vient d’annuler l’une des demandes de restitution formulée par Pôle Emploi en matière d’allocation spécifique de solidarité (ASS) : TA Paris 19 décembre 2017, n°1604198.
Alors qu’elle avait été admise au bénéfice de l’allocation spécifique de solidarité (ASS) à compter du mois d’octobre 2009, la requérante avait reçu, en janvier 2016, un courrier de Pôle Emploi lui réclamant une somme de près de 20.000 euros correspondant, selon Pôle Emploi, à un indu d’ASS en raison d’un cumul avec l’exercice d’une activité salariée.
Conformément à ses obligations en pareil cas, la requérante avait présenté un recours gracieux pour contester ce prétendu indu, notamment parce qu’elle n’avait jamais exercé d’activité salariée.
Mais Pôle Emploi avait confirmé ce trop perçu en arguant cette fois d’un cumul d’une activité non salariée avec le versement de l’ASS pendant une période supérieure à 12 mois. Dans la foulée, Pôle Emploi avait adressé à la requérante une mise en demeure de payer ladite somme.
Le tribunal administratif a, à bon droit, annulé cette décision de trop perçu et, par conséquent, la mise en demeure de restituer la somme de près de 20.000 euros.
En effet, le Code du travail prévoit que, lorsque le bénéficiaire de l’allocation de solidarité spécifique (ASS) reprend une activité professionnelle salariée d’une durée de travail au moins égale à soixante-dix-huit heures par mois ou une activité professionnelle non salariée, le nombre des allocations journalières :
n’est pas réduit pendant les trois premiers mois,
du quatrième au douzième mois d’activité professionnelle, le montant de l’allocation est diminué des revenus d’activité perçus par le bénéficiaire.
Il est prévu que, si au terme de cette période de versement, le nombre total des heures d’activité professionnelle n’atteint pas 750 heures, les conditions de versement précitées sont maintenues jusqu’à ce que le plafond des 750 heures soit atteint.
En d’autres termes, contrairement à ce que soutenait Pôle Emploi, si le bénéfice de l’allocation spécifique de solidarité est compatible avec la reprise d’une activité professionnelle dans la limite d’une durée de 12 mois, ce cumul peut être prolongé au-delà des 12 mois prévus initialement en cas de durée de travail réalisée inférieure à 750 heures durant cette période, jusqu’à ce que ce maximum
de 750 heures soit atteint.
En l’espèce, la requérante, qui avait créé une auto-entreprise et qui avait enregistré son activité auprès de l’URSSAF à compter d’août 2010, n’avait jamais atteint le plafond de 750 heures de travail jusqu’à la fermeture de son auto-entreprise en 2015.
Pôle emploi avait tenté de soutenir que la requérante avait bénéficié de l’aide aux demandeurs d’emploi créant ou reprenant une entreprise (ACCRE).
Le tribunal a balayé l’argument en considérant que la circonstance que le bénéfice cumulé de l’ACCRE et de l’ASS soit limité à une durée d’un an ne faisait pas obstacle à ce que la requérante continue de percevoir l’ASS au-delà de cette période dès lors qu’elle n’avait pas atteint le plafond de 750 heures de travail.
Discussions en cours :
bonjour et merci pour cet article....je suis clerc de notaire au chomage.. (mais plus pour très longtemps). le pole emploi m’a saisi sans me prevenir directement sur mes allocations le tiers de celles-ci au titre d’un trop perçu... j ai fait ma déclaration comme a mon habitude avant de recevoir mon bulletin de salaire, or mon employeur, m’a versé, à ma grande surprise une prime... je demande des explications au pole emploi ... saisir ainsi sans prevenir un tiers des ressources ...et sans proposer d’échancier... je trouvais cela un peu limite... ils me repondent ce matin qu’il ne s’agit pas d’un trop perçu mais d’une régularisation sur avance, de sorte qu’Aucune des règles prévues pour les trop-perçus ne s’applique : pas de lettre amiable, de mise en demeure, d’échéancier ou de récupération de la quotité saisissable possible.
et que l’avance peut ainsi être récupérée sur la totalité de tous les paiements à venir (ARE, AREF, ARCE, ADR, ASP et ASP ARE). ». ils cherchent à contourner leurs propres régles ou je rêve ? merci. cordialement. helene dorenlot
Bonjour
Après l’ouverture de droit ass en 2017 Pôle emploi me réclame un trop perçu de 3800€ à ce jour le 27/05/2019
Je perçois une pension d’invaliditée 695€ / mois
Et un complément AAH
De 160€/mois
AAH que je perçois depuis 2004 .
Est ce légal de la part de pole emploi .
Cette situation m’angoisse
Merci pour l’attention que vous voudrez bien me Porter.
Bonjour, en effet il semble bien que depuis 2017 il n’est plus possible de cumuler ASS et pension d’invalidité.
c’est inexact : la pension d’invalidité catégorie 1 ou 2 peut être cumulable avec les ASS sous certaines conditions ; tout dépend du montant de la pension qui ne doit pas dépasser un plafond de ressources. En effet le plafond des revenus en 2019 à ne pas dépasser pour se voir allouer l’ASS est de : 1153,60 € par mois pour une personne seule ; 1812,80 € par mois pour un couple.
exemple : si êtes seul et que vous percevez une pension de 1000 euros, vous pouvez percevoir 153,60 euros d’ASS en complément de votre pension d’invalidité (soit un total de 1153,60 euros). si votre pension dépasse 1153,60 euros les ASS seront réduites à 0 euros.
Depuis le 1er janvier 2017, il n’est plus possible de toucher à la fois l’AAH (Allocation adulte handicapé) et l’ASS (Allocation de solidarité spécifique) qui est attribuée aux demandeurs d’emploi ayant épuisé leurs droits aux indemnités chômage. Mais cette mesure ne concerne que les nouveaux inscrits à Pôle emploi après le 31 décembre 2016 ; car ceux qui cumulaient les deux allocations avant cette date peuvent continuer à percevoir l’ASS durant encore dix ans, jusqu’au 31 décembre 2026 (article en lien ci-dessous). Cette dérogation est écrite noire sur blanc à la fin de l’article 87 de la loi de Finances 2017 : « Par exception, les ouvertures de droit au titre de l’AAH au 1er janvier 2017 faisant suite à des demandes déposées au mois de décembre 2016, ne sont pas concernées par la mesure de non cumul, dès lors que l’intéressé est en cours de droit ASS avant le 1er janvier 2017 ».
j ai des problèmes de top perçus ils m’avais avertie il devait me prendre sur mes allocations chômage et pendant casi 3 ans ils ne mon rient pris dessus ,après avoir repris un travail qui a durée 3 ans encore ,Jai repris directement un travaille et la pole emploi se réveilles et m’envoies des lettres de trop perçus datant de 2015 a 2017 étant actuellement en 2021
d’où ma question sur la prescription ?
cordialement