L’article 371-2 du Code civil dispose en effet que « Chacun des parents contribue à l’entretien et à l’éducation des enfants à proportion de ses ressources, de celles de l’autre parent, ainsi que des besoins de l’enfant.
Cette obligation ne cesse pas de plein droit lorsque l’enfant est majeur. »
Pour les parents mariés, l’article 203 du Code civil dispose que : « Les époux contractent ensemble, par le fait seul du mariage, l’obligation de nourrir, entretenir et élever leurs enfants ».
Toutefois, la loi n° 2002-305 du 4 mars 2002 a supprimé la distinction entre enfant naturel et enfant légitime de sorte que l’obligation d’entretien telle qu’elle découle de cet article s’applique aux enfants issus de couples mariés ou non.
Enfin, l’article 27 de la Convention internationale des droits de l’Enfant précise que : « Les Etats-parties reconnaissent le droit de tout enfant à un niveau de vie suffisant pour permettre son développement physique, mental, spirituel, moral et social.
C’est aux parents qu’incombent, au premier chef, la responsabilité d’assurer, dans les limites de leurs possibilités et de leurs moyens financiers, les conditions de vies nécessaires au développement de l’enfant ».
L’obligation d’entretien, qui est aussi qualifiée d’obligation alimentaire, s’entend dès lors des besoins matériels essentiels de l’enfant (nourriture, vêtements, chauffage, logement, soins médicaux & chirurgicaux..) et des besoins d’ordre moral et intellectuel (frais de scolarité, de formation…).
Le but de l’obligation alimentaire est finalement de donner à l’enfant une autonomie lui permettant de s’assumer financièrement.
L’obligation d’entretien du parent à l’égard de son enfant est uniquement fondée sur l’existence d’un lien de filiation. Elle n’est donc pas liée à l’autorité parentale ni à la résidence ou au droit de visite.
Ainsi, même le parent déchu de l’autorité parentale est titulaire d’une obligation envers son enfant dans la mesure où la filiation est établie.
Si à l’origine, l’obligation d’entretien a été conçue pour l’enfant mineur, la loi du 4 mars 2002 est venue insérer une disposition dans le Code civil qui prévoit que l’obligation parentale ne cesse pas de plein droit à la majorité de l’enfant.
Toutefois, le législateur est resté silencieux sur les conditions dans lesquelles cette obligation subsiste après la majorité de l’enfant ; la jurisprudence a alors dû fixer les modalités pratiques concernant l’obligation après la majorité de l’enfant.
- Les conditions de l’obligation d’entretien à l’égard de l’enfant majeur
Si l’enfant mineur dispose d’un droit absolu à être aidé financièrement par ses parents, le majeur n’a qu’un droit conditionnel, lié au fait qu’il ne peut subvenir lui-même à ses propres besoins.
Avant 2004, la jurisprudence imposait des circonstances de nature à justifier la continuité du devoir d’entretien des parents à l’égard de leur enfant devenu majeur et notamment la poursuite d’études afin d’obtenir une qualification professionnelle.
Toutefois, la loi du 4 mars 2002 a modifié l’article 371-2 du Code civil en précisant que la majorité n’était pas une condition de la cessation de l’obligation mais sans limiter pour autant le maintien de cette obligation aux seuls enfants majeurs poursuivant des études.
Néanmoins, selon une jurisprudence constante, l’obligation d’entretien des parents à l’égard des enfants majeurs apparaît limitée aux enfants encore étudiants.
Le caractère réel et sérieux des études est pris en compte, c’est-à-dire l’assiduité de l’étudiant, ses aptitudes, la qualité de son travail mais également ses échecs.
Enfin, la Cour de cassation, dans un arrêt de la 2e Chambre civile, rendu en date du 27 janvier 2000, a précisé que l’obligation devait perdurer jusqu’à ce que l’enfant ait un emploi régulier lui permettant d’être autonome.
- La mise en œuvre de l’obligation d’entretien à l’égard de l’enfant majeur
L’obligation d’entretien à l’égard de l’enfant majeur a vocation à être demandée par l’enfant lui-même, par le parent qui assume la charge de cet enfant à l’autre parent ou bien encore par un tiers ayant subvenu aux besoins de l’enfant.
Mais l’enfant majeur qui réclame une aide alimentaire doit être dans le besoin, c’est-à-dire dans l’impossibilité de pouvoir subvenir à sa subsistance par ses biens personnels ou par le travail.
Il appartient ainsi au créancier d’aliments (l’enfant majeur) de rapporter la preuve de ses besoins.
L’obligation d’entretien peut se mettre en place par la voie amiable ou bien suite à la saisine du Juge aux Affaires Familiales.
L’obligation d’entretien peut être versée peut prendre la forme soit d’un versement mensuel d’une somme d’argent, soit d’avantages en nature (logement, nourriture…).
L’article 211 du Code civil dispose en effet que : « Le juge aux affaires familiales prononcera également si le père ou la mère qui offrira de recevoir, nourrir et entretenir dans sa demeure, l’enfant à qui il devra des aliments, devra dans ce cas être dispensé de payer la pension alimentaire ».
Il convient de préciser que, pour se voir condamné à verser une obligation alimentaire à son enfant, le débiteur d’aliments doit avoir des revenus suffisants. Sa situation financière est donc examinée par le Juge aux Affaires Familiales.
- Les motifs d’extinction de l’obligation d’entretien à l’égard de l’enfant majeur
Le parent condamné à verser une pension alimentaire pour son enfant ne peut cesser de sa propre initiative tout versement sous prétexte que l’enfant est devenu majeur.
Il faudra en effet qu’il saisisse le Juge aux Affaires Familiales afin de se libérer de son obligation, en apportant la preuve que ses enfants ne sont plus à la charge de l’autre parent et donc qu’il parvient seul à subvenir à ses besoins [1].
Si le débiteur d’aliments cesse de son propre chef de verser la pension alimentaire pendant plus de deux mois, il pourra être poursuivi pour abandon de famille et encourt alors 2 ans d’emprisonnement et 15.000€ d’amende.
Il est donc préférable de prendre toutes les précautions utiles et de saisir le Juge aux Affaires Familiales pour faire constater l’extinction de l’obligation alimentaire.
Discussions en cours :
Je trouve cette article très intéressant, mais moi j ai encore une petite question qui n est pas développer, ma situation étant que je rentre a l’université a dans 10 jours, mais ma mère a décédé il y a déjà 5 ans du coup mon père est seule avec un salaire de 1800 euros au mois et qu il ne veut pas ( et il dit qu il ne peut pas ) me donner 50 euros au moins par mois alors qu est ce que cette lois s’applique aussi car l’un de nos deux parents est parti ?
Cordiale
Suffit-t-il que les parents donnent 3 euros à leurs enfant pour qu’ils soient exempt de tout problèmes ?
Cette loi démago ne peut être respectée, et cet article reste trop vague. Donnez des tableaux, parlez chiffres parce que le mot "entretient" reste beaucoup trop vague.
Je suis étudiant non boursier et je vis sous le seuil de pauvreté depuis plus de 3 ans, encore une loi de plus qui ne sert à rien, encore une preuve de l’inefficacité de la justice française au seins d’une population dans le besoin. Pour condamner les plus démunis les rouages fonctionnent mieux que pour les aider...
Bonjour,
Je loge dans un appartement que ma mère paie avec les apl que je lui reverse. En contrepartie je paye tous le reste. Alimentation, internet, formation etc..
Cependant, je suis souvent en proie à des menaces de sa part quant à la cessation complète de payer l’appartement.
Je travaille chez Mc Donald’s à côté pour pouvoir subvenir un minimum à mes besoins mais ça ne suffira pas à tout payer.
Comment réagir légalement ?
Je vous remercie de votre compréhension
Le père de ma fille vit en Suisse et gagne 600 000 euros/an... pourtant le tribunal aux affaires familiales s’est prononcé incompétent et ne lui a jamais demandé ses bulletins de salaire.
Ma fille, qui parle 7 langues, vit en squat aujourd’hui après avoir eu son Bac avec 15.89 de moyenne... elle a tout lâcher !
LA JUSTICE EST effecivement INCOMPETENTE !!!!!!!!!!!!!!!
Messieurs,
Une de mes parentes est en difficulté, voici le cas : son fils, âgé de 18 ans à dater du 07 mai 1997, est apprenti pâtissier -première année de C.A.P.- ; celui-ci, actuellement en congé de maladiel par suite d’une fracture au bras, lui déclare :
"tu dois m’entretenir jusqu’à ma majorité, et je dois te demander les allocations familiales que tu reçois pour moi."
L’adolescent est buté, ne recule devant rien, ne bouge pas de la maison sauf pour sortir avec ses copains... Il y a là, d’après moi, quelque chose qui ne va pas...
ma parente est sans profession, ne travaille pas, seul son mari travaille. Elle a un fils de dix ans, scolarisé, une fille, indépendante, qui subvient à ses besoins par des travaux saisonniers, pas moyen de trouver un C.D.D. (ce serait dérisoire de dire "trouver un C.D.D.) ; la jeune fille a un bac pro, un B.P. Technique, est âgée de vingt ans. Il s’agit d’une chose sérieuse, sinon je ne serais pas venue vous importuner. Une réponse par un mail est possible : voici le mien :
caroline.loubet chez free.fr