Littérature, politique, société sont présentes dans ces procès imaginaires consacrés à des affaires ou des personnages aussi divers que Pascal, Louis XVI, Baudelaire ou Drieu La Rochelle, et une quinzaine d’autres figures restées célèbres.
Ressuscité ainsi, le verbe démontre qu’il n’est aucune dictature de l’image qui puisse tuer l’art de la parole.
Depuis qu’elle existe, la Conférence ne fait pas qu’enseigner et transmettre l’éloquence : elle pleure sur le déclin du verbe.
L’histoire de notre Conférence, c’est aussi le répertoire d’une multitude de discours analysant la crise de l’éloquence, annonçant son agonie, dénonçant des temps nouveaux qui méprisent ou dénaturent la parole.
Jean-Denis Bredin
Tout est prêt pour découvrir l’orateur, celui qui de trois mots vous fait relever la tête, qui, de sa position de candidat tremblant, se transfigure en chef et vous oblige à le suivre sans perdre un instant, qui, par ses arguments, vous fait ronronner comme un chat, qui, par deux silences, vous étreint et, par son humour, vous laisse des mines à retardement de rires qui sautent en explosions discrètes, irrésistibles, décalées par rapport aux mots qui viennent d’être prononcés.
Extraordinaire sentiment que d’être porté pendant quelques instants par l’éloquence, plaisir presque évaporé dont il est de bon ton de dire qu’on ne le retrouve plus aujourd’hui.
Daniel Soulez Larivière