Le pré-contentieux, comment s'armer face aux personnes toxiques : école, famille, travail. Par Tristan Berger, Avocat et Christel Petitcollin.

Le pré-contentieux, comment s’armer face aux personnes toxiques : école, famille, travail.

Par Tristan Berger, Avocat et Christel Petitcollin.

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Explorer : # harcèlement psychologique # pré-contentieux # violence psychologique

Ce que vous allez lire ici :

La manipulation mentale, insidieuse et dévastatrice, touche tous les aspects de la vie. Ce phénomène entraîne isolement et souffrance. En identifiant et documentant les comportements toxiques, il est possible de recourir à des outils juridiques pour se défendre et commencer une reconstruction, même dans des contextes difficiles.
Description rédigée par l'IA du Village

Les situations de manipulation et de violences psychologiques se multiplient dans les sphères privées comme professionnelles. Que faire avant d’en arriver au contentieux ? Comment utiliser le droit avant même qu’une procédure soit engagée ? À la croisée du droit et de la psychologie, cet article propose des outils concrets pour se défendre dès les premiers signes d’emprise.

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La manipulation mentale ne laisse pas de bleus visibles. Pourtant, ses ravages sont bien réels. Ils s’infiltrent dans toutes les sphères de la vie : couple, famille, école, entreprise, institutions… Et lorsqu’on ouvre les yeux, il est souvent trop tard : les liens sont distendus, les repères effacés, le harcèlement ancré, la parole confisquée.

Si je m’implique dans ce sujet, c’est aussi parce que je l’ai vécu de l’intérieur.

Après huit années d’emprise dans une relation marquée par la double contrainte, l’humiliation, la culpabilisation, l’isolement et la violence psychologique, j’ai dû fuir de chez moi. Je me suis retrouvé sans domicile fixe, sans ressources mentales, financières, physiques, et sans amis. Ceux que je croyais "proches" ne répondaient plus. Ils croyaient les propos diffamatoires de mon ex-compagne sans m’adresser la parole ni vérifier. J’étais muré dans un silence imposé, tant la manipulation avait déjà contaminé mon entourage. C’est d’une violence inouïe, poussant certain·es au suicide.

Mais l’emprise ne se limite pas au couple. Je l’ai aussi rencontrée dans ma vie d’avocat et dans mon engagement de sapeur-pompier : abus de pouvoir, chantage, menaces, humiliations, déni de reconnaissance, etc. C’est le droit, et les écrits de Christel Petitcollin, qui m’ont aidé à resituer et comprendre. Ensemble, nous avons décidé de rédiger une série d’articles croisant droit et psychologie, pour offrir des outils concrets à celles et ceux confrontés à ces mécanismes.

Car le pré-contentieux, bien qu’absent de nombreux manuels, est une réalité quotidienne. C’est cet entre-deux flou et douloureux, entre le trouble subi, la naissance du préjudice, et l’ouverture d’une procédure formelle. C’est là que le droit peut déjà être mobilisé, notamment à travers les dispositifs d’alerte, la saisine du Défenseur des droits, le recours aux syndicats, aux associations, aux ordres professionnels.

C’est un espace stratégique, mais encore trop méconnu.

Depuis la loi n°2024-247 du 21 mars 2024, l’article 222-33-2-2 du Code pénal sanctionne plus clairement les violences psychologiques. Il réprime les propos ou comportements répétés altérant les conditions de vie et la santé mentale, même sans incapacité de travail. L’infraction est aussi constituée en cas de harcèlement collectif, successif ou numérique, avec des peines pouvant aller jusqu’à trois ans d’emprisonnement. Cette avancée permet enfin de nommer et punir les formes d’emprise insidieuses longtemps ignorées, ouvrant la voie à une meilleure reconnaissance des victimes, y compris hors du cadre conjugal.

Relevons également la brillante décision-cadre n° 2025-019 du 5 février 2025 [1] du Défenseur des droits, qui pointe une recrudescence des alertes liées au harcèlement, à la discrimination, et à l’absence de protection des lanceurs d’alerte. Ils révèlent des mécanismes de disqualification de la parole, d’inversion des rôles, et de solitude institutionnelle qui recoupent très exactement les dynamiques d’emprise que nous allons analyser ici. Ces constats récurrents, documentés par le Défenseur des droits [2], mettent en lumière les violences psychologiques et l’isolement social qui découle de ces situations.

Dans cet article, nous aborderons trois étapes fondamentales de cette phase pré-contentieuse si délicate et méconnue :

  • Identifier la toxicité… et la documenter ;
  • Évaluer les possibilités de médiation, sans tomber dans les pièges de la manipulation ;
  • Se défendre, en mobilisant les outils juridiques disponibles dès cette phase pré-contentieuse.

Notre ambition est claire : vous aider à poser les premières pierres de votre défense… et de votre reconstruction.

1. Identifier la toxicité… et la documenter.

Tristan Berger :

Première étape : documenter. Tenir un journal de bord (factuel, daté) - mission difficile mais absolument nécessaire, ne serait-ce que pour conserver la chronologie des faits et prendre conscience de la manipulation -, conserver les messages, mails, certificats médicaux, recueillir des témoignages, formaliser (par message ou mail) ce qui s’est passé.

En effet, la personne toxique est experte en inversion des rôles et des situations : elle paraît charmante, alors qu’elle est destructrice ; elle se fait passer pour une victime alors qu’elle se comporte en bourreau dans l’intimité, etc. La véritable victime, elle, doute et se remet en question. L’emprise psychologique génère un brouillard cognitif, où les mots perdent leur sens et les limites leur consistance. Les preuves sont nécessaires pour rétablir les faits.

Et un corpus permet de constituer ce faisceau d’indices, indispensable pour espérer déclencher une enquête ou une procédure (disciplinaire, pénale, judiciaire, et/ou déontologique), mais aussi pour ne pas se retrouver accusé à tort de choses que l’on n’aura pas faites (car le mensonge, la diffamation, la calomnie sont l’apanage des manipulateurs).

Certaines personnes toxiques sont d’ailleurs capables de se réapproprier ce type d’article pour mimer la posture de victime. C’est pourquoi seule une analyse rigoureuse, fondée sur des faits recoupés et des éléments objectifs, permet de faire la part des choses. D’où l’importance de ne jamais se contenter d’un discours émotionnel sans faits. Le droit repose sur des preuves, pas sur des impressions.

Christel Petitcollin :

« Le texto où il me menace de mort ? Je l’ai effacé ! Je ne vais pas garder de telles horreurs dans mon téléphone. Je suis sûr(e) que ses mots ont dépassé sa pensée et qu’il regrette déjà ».

Bienveillantes, conciliantes, humanistes, les victimes de manipulation mentale croient trop longtemps qu’il ne s’agit que de malentendus et que le dialogue finira par tout arranger.

C’est pourquoi, comme Maître Berger, je recommande avec insistance aux victimes d’accumuler et de conserver les preuves de ce qui se passe et de communiquer par écrit. Effectivement, la malveillance et les contradictions apparaissent dans le continuum.

Dans le brouillard mental de l’emprise, dans cet océan de subjectivité et de mensonges, les faits sont les seuls repères tangibles.

Je recommande aussi, en vue de l’expertise psychologique d’établir un résumé chronologique écrit, contenant les dates clés et les faits les plus marquants de leur histoire depuis la première rencontre jusqu’à ces derniers jours. Dans l’état émotionnel où sont les victimes lorsqu’elles passent l’expertise, elles vont oublier des points importants, ou masquer des faits graves par peur d’un côté, de ne pas être crues par l’expert et de l’autre, d’avoir des représailles si leur manipulateur vient à apprendre qu’elles ont « cafté ».

Enfin, je prends en compte le devoir de mémoire. L’être humain est programmé pour oublier le négatif et c’est tant mieux : cela nous évite de ruminer aigrement sur des années. Pourtant, lorsqu’il s’est passé des choses horribles, à titre collectif, nous savons que nous avons un devoir de mémoire. Nous commémorons les faits graves : guerres, génocides, catastrophes… avec l’idée de ne pas oublier pour ne pas recommencer.

À titre individuel, le devoir de mémoire est nié : « C’était l’année dernière ! Tourne la page ! » Le manipulateur d’ailleurs compte bien sur cette amnésie naturelle. Il attend un peu, puis surgit par surprise dans votre vie avec son masque jovial : « Quel plaisir de te voir ! Comment vas-tu ? On boit un café ? ». Si la victime a oublié ses griefs, elle replonge. On lui fera remarquer que c’est elle qui y est retournée de son plein gré.

Alors, je fais écrire aux victimes un pense-bête intitulé : « Le best off du pire », ou le « top five des pires vacheries » que leur a faites le manipulateur. Je leur dis de l’avoir toujours sur elles et de le relire régulièrement. Bizarrement, dès qu’on autorise ce devoir de mémoire individuel, les victimes cessent de ressasser et sont beaucoup plus affirmées.

2. Envisager la médiation : outil ou piège ?

Tristan Berger :

En droit de la famille, à l’école ou dans le travail, la médiation est encouragée. Elle peut désamorcer les tensions… à condition que toutes les parties soient de bonne foi. Mais face à une personne toxique, la médiation peut devenir un terrain de manipulation, où l’apparence d’ouverture cache une stratégie d’influence.

Le médiateur doit être formé à ces dynamiques, et il est important d’être bien préparé soi-même (idéalement en sollicitant avocat, psychologue, coach, en amont). Il peut suspendre la procédure si les rapports de pouvoir sont déséquilibrés. Dans les conflits familiaux, notamment avec enfants, une vigilance particulière s’impose.

Christel Petitcollin :

Avec un manipulateur, la médiation est au mieux inutile, au pire dangereuse. Effectivement, il est de mauvaise foi et il n’y aura aucune remise en cause de sa part. En trente ans d’exercice, je ne compte plus les cas où j’ai vu la médiation devenir un extraordinaire moyen de continuer le harcèlement et de finir de détruire la victime. Celle-ci va souvent en médiation avec beaucoup d’attentes et d’espoir.

Au début, elle a l’impression de pouvoir commencer à dire. Dans quelques cas, le manipulateur se fait d’ailleurs recadrer quand il hausse le ton, quand il coupe la parole ou quand il dit des énormités. C’est encourageant.

Mais très vite, il arrive en avance, reste après la médiation, copine avec le médiateur. Et le vent tourne. Les médiateurs peuvent involontairement valider son discours s’ils ne perçoivent pas les subtilités de sa stratégie. La victime entend alors les mots de son manipulateur dans la bouche du médiateur qui commence à la trouver persécutrice et psychorigide avec son conjoint et possessive avec ses enfants. Les victimes reviennent dans mon bureau, dévastées.

Parfois, avec un coaching serré et énergique, j’arrive à leur faire considérer cet espace comme une occasion de ne plus avoir peur, d’apprendre à s’affirmer calmement, de repérer sur quels déclencheurs leur manipulateur agit pour les bouleverser. Mais à plusieurs contre un, la partie est trop inégale. La médiation reste une maltraitance supplémentaire d’une grande violence. Il n’y a pas qu’un problème de formation. Le manipulateur, conforté par l’absence de réaction ou de cadre clair, renforce souvent son emprise. Or, le cadre de la médiation ne permet pas toujours un recadrage suffisamment ferme pour stopper cette dynamique. C’est contraire à l’esprit de la médiation.

Une seule fois, j’ai vu un médiateur jeter l’éponge dès le premier entretien :

« Monsieur ment, se fiche de nous, nous prend pour des idiots. On perd notre temps. On n’arrivera à rien. Je vais transmettre à la justice que la médiation a échoué ».

Quel gain de temps, d’argent et d’énergie !

3. Se défendre : Attaques diffamatoires, harcèlement, discrimination, quels recours ?

Tristan Berger :

Les comportements toxiques prennent parfois la forme de propos dévalorisants, de rumeurs, de diffamations, d’exclusion. Or il s’agit d’infractions pénales, qui peuvent faire l’objet de procédures disciplinaires et d’un signalement au Procureur de la République :

Infractions pénales applicables
InfractionFondement juridiqueDescription
Diffamation Article 29 de la loi du 29 juillet 1881 Allégation ou imputation d’un fait précis portant atteinte à l’honneur ou à la considération
Injure Article 33 de la loi du 29 juillet 1881 Propos outrageants ne contenant pas l’imputation d’un fait, mais portant atteinte à la dignité d’une personne.
Discrimination Article 225-1 du Code pénal ; article 6 de la loi n°83-634 du 13 juillet 1983 Traitement défavorable fondé sur un critère prohibé (sexe, origine, orientation sexuelle, âge, état de santé, etc.).
Harcèlement moral Articles 222-33-2 du Code pénal, L1152-1 du Code du travail, R411-11-1 du Code de l’éducation, L135-6 du Code général de la fonction publique Agissements répétés entraînant une dégradation des conditions de vie ou de travail et une altération de la santé mentale ou physique.
Menace Articles 222-17 à 222-18-3 du Code pénal Menace de commettre un crime ou un délit, ou toute menace visant à intimider une personne, même sans passage à l’acte.
Dénonciation calomnieuse Article 226-10 du Code pénal Fausse accusation d’un fait susceptible de sanctions, faite en connaissance de cause et dans l’intention de nuire.
Atteinte à la vie privée Article 226-1 du Code pénal Captation, enregistrement ou diffusion d’informations ou documents relatifs à la vie privée sans le consentement de la personne concernée.
Appels malveillants Article 222-16 du Code pénal Répétition d’appels ou de messages visant à troubler la tranquillité d’autrui.
Cyberharcèlement Article 222-33-2-2 du Code pénal Harcèlement par messages ou comportements répétés, y compris en ligne ou par plusieurs personnes successivement, causant une altération de la santé.

Il est important de :

  • Veiller à préserver sa santé mentale ;
  • Penser à formaliser un signalement : courrier recommandé à l’autorité compétente, avec demande d’enquête interne si nécessaire (voir Décision-cadre du Défenseur des droits n°2025-019 du 5 février 2025).
  • Mobiliser l’autorité institutionnelle (employeur, directeur d’école, etc.) qui a l’obligation de garantir votre sécurité.

Être confronté à une personne toxique, c’est subir une tension continue. Dans ce contexte, l’épuisement psychique n’est pas un signe de faiblesse, c’est un signal d’alerte.

Le Code du travail impose à l’employeur de prévenir les risques psychosociaux (article L4121-1 du Code du travail). Le manquement à cette obligation engage sa responsabilité. Les fonctionnaires ont droit à la protection fonctionnelle. Les élèves ont également des droits similaires, les directeurs d’écoles engageant également leur responsabilité en cas d’insécurité physique ou psychique (article R411-11-1 du Code de l’éducation).

Se faire accompagner est souvent nécessaire, parfois vital : avocat, médecin du travail, professionnels de santé et thérapeutes, assistants sociaux, proches, etc. Ne restez pas seul. Si besoin, alertez aussi le Défenseur des droits ou une association d’aide aux victimes.

Christel Petitcollin :

Il y a souvent beaucoup de déni et de minimisation de la part de ceux qui devraient recadrer le harceleur. Mais il faut dire aussi que les agissements des manipulateurs sont tellement sournois qu’ils sont difficiles à détecter. De l’extérieur, on ne voit pas grand-chose. La diffamation peut être très insidieuse. Par exemple, avec un air gêné et compatissant, le manipulateur vous confie :

« Ma femme n’a pas de patience avec les enfants, elle crie tout le temps et les tape souvent, mais ce n’est pas de sa faute : à cause de son enfance difficile, elle boit un peu trop ».

Évidemment, rien de tout cela n’est vrai.

Idem en entreprise : dans le couloir, votre collègue susurre au patron :

« Je sors du bureau de Nadine. La pauvre, elle ne s’en sort pas avec le dossier Dupont & co. Pourtant, elle devrait être reposée, elle rentre de vacances. Elle ne doit pas avoir l’envergure suffisante pour ce genre d’affaires. Si vous voulez, moi qui ai plus d’expérience, je peux m’en charger... ».

Comment dans ces cas insidieux repérer la diffamation ?

Pendant plusieurs années, j’ai formé des chefs d’entreprise à détecter les climats de harcèlement dans leur entreprise. La plupart du temps, ils n’avaient pas repéré la manipulation avant notre journée de formation. Ils croyaient avoir affaire à une personne colérique, à quelqu’un de maladroit ou à une personne ayant de grosses difficultés personnelles. Ils n’avaient pas compris que cette personne était à l’origine d’un énorme turn-over, d’arrêts maladie, de démotivation, d’une ambiance délétère et pire d’erreurs, de vols, d’accidents et de sabotages. Parfois même, c’est eux qui étaient la victime de leur employé(e).

Dans les PME, la peur d’un contentieux prud’homal dissuade souvent les employeurs d’agir, d’autant que les manipulateurs savent instrumentaliser les failles procédurales. Beaucoup de dirigeants redoutent ce type de profil, difficile à sanctionner sans éléments solides.

Je confirme qu’une victime ne peut pas s’en sortir aisément sans un accompagnement par des professionnels, mais uniquement par ceux qui comprennent et savent qui sont les manipulateurs.

Conclusions.

Tristan Berger :

Le pré-contentieux, loin d’être un entre-deux flou, est déjà un espace de défense. Agir tôt, calmement, juridiquement, c’est poser les premières pierres d’une reconstruction. Il est normal de ressentir de la peur ou de l’incertitude à l’idée d’agir, mais il est essentiel de comprendre que l’inaction ne fait qu’alimenter la spirale de la toxicité et prolonger la souffrance. Agir tôt, même sans certitude absolue, c’est déjà commencer à reprendre le contrôle.

La toxicité ne s’enferme pas dans les murs d’un couple ou les grilles d’une entreprise : elle se déploie à l’école, dans les familles, dans les associations, dans les casernes, les cabinets d’avocats, les lieux de culte, les cercles militants... Partout où un rapport de domination peut s’installer sous couvert de lien, d’engagement ou d’amour.

Dans tous les cas, le processus est le même :

  • Comprendre l’emprise : reconnaître les mécanismes de contrôle, d’isolement, de culpabilisation.
  • Documenter les faits : journal, messages, mails, témoignages, certificats médicaux, photographies, enregistrements, vidéos, etc. Constituer un faisceau d’indices.
  • Agir, par écrit : formaliser les situations par mail, puis adresser un signalement formel à toutes les autorités compétentes : responsable hiérarchique, chef d’établissement, bâtonnier, directeur de structure, procureur de la République (notamment pour les infractions comme le harcèlement, les discriminations, ou les abus de pouvoir).

L’importance de ne pas minimiser les signaux faibles et de faire usage du droit comme outil de protection : Il importe de ne pas minimiser ce que l’on subit. Le fait de se sentir vidé, confus, en perte de repères, est déjà un indicateur de violence psychologique. En pré-contentieux, on n’a pas besoin de preuves irréfutables pour agir, mais de signaux concordants et cohérents.

Le droit ne cherche pas la vengeance, il cherche la vérité. Et rétablir la vérité, c’est permettre à chacun d’assumer ses paroles, ses actes, et leurs conséquences. Les personnes toxiques, elles, s’évertuent précisément à fuir toute forme de responsabilité. Mais nous vivons dans une société d’adultes : rappeler chacun à ses devoirs, c’est aussi un acte civique.

Le droit est un outil. Il est là pour poser un cadre, rétablir une parole, protéger une dignité. Oser s’en servir dès les premiers signes d’alerte n’est ni « démesuré », ni « procédurier », c’est un droit, une liberté, une nécessité.

Christel Petitcollin :

Je ne compte plus les victimes qui m’ont dit : « J’allais y laisser ma peau » et « Votre livre m’a sauvé la vie ».

Mes livres agissent comme l’image sur la boite du puzzle. Bien sûr, les victimes ont toutes les pièces dans les mains, et depuis longtemps, mais faute de savoir à quoi elles correspondent, elles les tournent dans tous les sens en croyant devenir folles. Une fois qu’elles disposent des explications, tout s’éclaire. C’est un immense soulagement.

Ce qui me frustre depuis trente ans, c’est que le profil du manipulateur est sinistrement standard. Pourquoi passons-nous notre temps à tomber des nues devant leurs agissements ?

Ce qui m’amuse : mes lecteurs m’écrivent : « J’avais commencé à stabiloter votre livre. J’ai arrêté : il devenait fluo. Ma parole, vous connaissez mon manipulateur ! » Une de mes lectrices m’a même écrit : « Vous ne me la ferez pas : vous êtes l’ex de mon mari ! »

Je rêve du jour où plus personne ne sera dupe devant ces sinistres personnages.

Tristan Berger
Avocat à la Cour
Barreau de Paris
Docteur en Droit
et
Christel Petitcollin
Auteure de plusieurs ouvrages sur la manipulation mentale :
 "Échapper aux manipulateurs, les solutions existent"
 "Divorcer d’un manipulateur, un emploi à plein temps"
(éd. Guy Trédaniel)

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