Recours en responsabilité médicale : amiable ou judiciaire ?

En matière de responsabilité médicale quel recours choisir ? L’amiable ou le judiciaire ?

Quel est le recours le plus rapide ?

Les recours amiables sont souvent plus rapides au démarrage, surtout devant la Commission de conciliation et d’indemnisation (CCI). Mais, concernant la CCI, c’est plutôt la fin de la procédure qui, lorsqu’il s’agit d’attendre la proposition financière de l’ONIAM, augmente le délai global du recours dans son intégralité.

Les tentatives de règlements amiables auprès des assureurs sont souvent une perte de temps, les assureurs répondant rarement (ou prenant leur temps) ; mais cette étape demeure un préalable obligatoire avant la saisine du juge.

La procédure judiciaire est objectivement la plus longue mais la plupart de temps, cela revient au même au final…

Quel est l’expert saisi ?

L’expert judiciaire, qui a le mérite d’être garant d’une meilleure qualité de jugement et d’une impartialité incontestable, n’est nommé que par la CCI en amiable ou par le juge au judiciaire.

L’expert dit « amiable » est celui auprès duquel on peut commencer par faire un état des lieux au départ de la procédure ou celui désigné par l’assureur à ses frais en procédure de tentative transactionnelle. L’expert désigné par l’assureur a inévitablement tout intérêt à minimiser le préjudice. Quant à l’expert qui fait l’état des lieux, c’est également parfois le cas, précisément quand l’avocat avec lequel il travaille escompte se rémunérer en grande partie en honoraires de résultat…

L’expert judiciaire coûte plus cher (environ 1 500 euros contre 500 à 1 000 euros environ pour un expert amiable) mais c’est un investissement qui semble incontournable pour aboutir au succès optimal de tout recours.

Quel est le plus réparateur financièrement ?

L’assureur proposera évidemment la somme la plus allégée possible.
L’ONIAM (via la CCI) proposera également une somme minimale mais juste. Car son objectif est de protéger les deniers publics. L’idée est de réparer le préjudice mais rien que le préjudice…
Le juge peut être le plus généreux mais tout dépend du contexte et surtout, l’aléa judiciaire demeure inévitable.

Quel est le plus réparateur psychologiquement ?

Cet aspect est primordial à notre sens et permet souvent de départager notre choix en cas d’hésitation entre plusieurs procédures.

Par exemple, un assureur prêt à dédommager une « maladresse » sans que la victime n’ait l’impression que l’auteur de son préjudice ait été un minimum inquiété n’aboutit parfois pas à satisfaire la victime qui peut avoir davantage besoin d’une condamnation écrite par un juge déclarant l’auteur « responsable d’une faute ».

Inversement, les victimes attendent parfois tout simplement des « excuses » après avoir été entendues dans leur souffrance…

Seul un avocat expérimenté peut vous aider à choisir de manière concrète le recours pertinent en fonction de votre histoire et de qui vous êtes… Une procédure n’est pas meilleure qu’une autre in abstracto. Tout dépend du contexte global et des attentes de chacun.

Amélie Beaux
Docteur en Droit
Avocate au Barreau de Paris

Recommandez-vous cet article ?

Donnez une note de 1 à 5 à cet article :
L’avez-vous apprécié ?

2 votes

Bienvenue sur le Village de la Justice.

Le 1er site de la communauté du droit, certifié 6e site Pro en France: Avocats, juristes, fiscalistes, notaires, commissaires de Justice, magistrats, RH, paralegals, étudiants... y trouvent services, informations, contacts et peuvent échanger et recruter. *

Aujourd'hui: 150 230 membres, 24769 articles, 126 721 messages sur les forums, 4 310 annonces d'emploi et stage... et 1 450 000 visites du site par mois en moyenne. *


FOCUS SUR...

• Saurez-vous traduire ces phrases en anglais juridique ? (14) Le Quiz de la semaine.

• [Chronique] Parlons innovation des directions juridiques (saison 2023, épisode 3).




LES HABITANTS

Membres

PROFESSIONNELS DU DROIT

Solutions

Formateurs