(Découvrir/Québec) : La ville de Québec version nature et insolite !
Québec est la seule ville d’Amérique du Nord, au nord du Mexique, à avoir conservé ses fortifications d’origine, des remparts qui racontent une histoire vieille de plusieurs siècles, mais qui ne résument pas à eux seuls l’âme de la cité.
Au-delà des images cartes postales du Vieux-Québec que l’on croit bien connaître, s’étend une ville foisonnante, plurielle, vibrante d’imprévus. Son nom, « Québec », vient d’un mot algonquin signifiant « passage étroit » ou « détroit », en référence à l’endroit précis où le fleuve Saint-Laurent se resserre, là même où la ville s’élève aujourd’hui.
- Le Musée national des Beaux-Arts du Québec – MNBAQ. Le bâtiment historique © JLRF
Fondée par Samuel de Champlain le 3 juillet 1608, Québec dépasse largement les limites de ses murailles. Elle est souffle et matière, émotion et promesse. C’est une ville nord-américaine à l’âme européenne, où la nature ne se contente pas d’entourer l’espace urbain : elle y pénètre, l’habite et l’apaise
La nature en majesté, au cœur de Québec.
Dès que l’on pose le pied dans le centre historique, la nature se glisse dans le regard. Le parc des champs-de-bataille et les plaines d’Abraham, ces vastes parcs suspendus au-dessus du Saint-Laurent, accueillent les promeneurs et les amateurs de footings matinaux, les pique-niqueurs, les concerts d’été, des décorations au moment des fêtes d’Halloween et de Noël.
Au centre des deux parcs, s’élève un édifice à la silhouette majestueuse : le Musée national des beaux-arts du Québec - MNBAQ. Ce lieu, à la fois institution d’art et gardien de la mémoire collective, incarne l’ambition d’un peuple de penser, de créer et de raconter son monde à travers une esthétique harmonieuse. Fondé en 1933, en pleine tourmente économique, le musée est d’abord un geste de foi envers la culture, une affirmation tranquille que l’art a sa place même dans les heures sombres. Sa mission première est claire : refléter la richesse et la diversité des expressions artistiques du Québec, depuis les débuts de la colonie jusqu’aux formes les plus novatrices du XXIe siècle. Le musée compte plus de 41 000 œuvres et s’étend aujourd’hui sur quatre pavillons aux identités fortes, dont le pavillon Charles-Baillairgé, ancienne prison de style néo-Renaissance.
Le parc de l’Esplanade, ou encore les jardins autour de l’Hôtel du Parlement et de la citadelle offrent d’autres haltes vertes au cœur des fortifications.
Mais la nature, à Québec, ne se contente pas de border les murs : elle les traverse. Le fleuve Saint-Laurent devient colonne vertébrale, et la Promenade Samuel-De Champlain, longue de près de 7 km, déroule ses pistes cyclables, ses sentiers boisés, ses jardins thématiques et ses œuvres d’art contemporain entre ciel et rive.
Aux environs, des paysages à couper le souffle !
En périphérie immédiate, la nature se fait sauvage. Au nord, le parc national de la Jacques-Cartier occupe un territoire de 670 km2, un véritable royaume d’érablières et de conifères, de falaises granitiques et de rivières fougueuses. L’orignal s’y promène librement, et le silence y pèse comme un voile d’écorce. Plus proche, la chute Montmorency rugit du haut de ses 83 mètres, plus haute d’une trentaine de mètres que celles du Niagara, elle surplombe l’île d’Orléans et la Baie de Beauport au loin, dans une mise en scène saisissante : Escaliers vertigineux, téléphérique, belvédères et pont suspendus : le spectacle y est total.
Plus au sud de la ville et moins célèbre, le parc des Chutes-de-la-Chaudière, à Lévis, offre un contraste tout aussi grandiose. Là, la rivière se fracasse dans une gorge profonde, qu’enjambe une spectaculaire passerelle suspendue. Le site, préservé, regorge de sentiers, de belvédères sur la cataracte, et d’une énergie brute que seule une chute libre de 35 mètres sur 121 de large peut produire.
Une ville qui respire aussi par ses lieux cachés.
Mais Québec n’est pas qu’un décor naturel ou patrimonial : c’est aussi une ville d’âmes, de secrets, de vibrations artistiques et spirituelles nichées dans des lieux souvent méconnus.
Prenez le Centre culturel Morrin, par exemple. À deux pas du célèbre Château Frontenac, l’hôtel le plus photographié du monde, une ancienne prison devenue bibliothèque victorienne abrite aujourd’hui l’une des plus riches programmations littéraires de la ville. Flâner dans ses couloirs, c’est remonter le fil d’un Québec anglophone historique et inhabituel.
À quelques rues de là, la Maison de la littérature, blanche et épurée, installée dans un ancien temple protestant de style néogothique, marie patrimoine religieux, spectacles, cercles de lecture et créativité contemporaine. C’est un sanctuaire pour les voix nouvelles de la littérature québécoise.
Tout proche, le Monastère des Ursulines, dans son ensemble, incarne un pan fondateur de l’identité québécoise. Il est l’un des plus anciens établissements en Amérique du Nord à avoir été continuellement habité par des femmes consacrées. Aujourd’hui, bien que la communauté soit réduite en nombre, les lieux demeurent animés d’un souffle patrimonial rare. Fondé en 1639, il a gardé son grand jardin et son verger. La chapelle, reconstruite à plusieurs reprises depuis le XVIIe siècle, demeure aujourd’hui un joyau d’architecture et de ferveur. Sa sobriété extérieure contraste avec l’éclat intérieur : retables en bois doré, œuvres d’art sacré, tableaux provenant de France dont un Philippe de Champaigne, sculptures raffinées et vitraux baignés de lumière composent un décor d’une harmonie solennelle.
- Le parc des Chutes-de-la-Chaudière © JLRF
Adossé au monastère, le musée des Ursulines ouvre une fenêtre sur une histoire dense, à la fois intime et collective. Il conserve une collection d’objets d’art religieux, de manuscrits, de vêtements liturgiques et d’instruments pédagogiques qui racontent la vie quotidienne des Ursulines et de leurs élèves au fil des siècles.
Plus loin, dans un ancien cloître du XVIIe siècle, le Monastère des Augustines propose de vivre une expérience hors du temps. On y dort dans des cellules monacales aux standards actuels, on y médite, on y mange sainement, on y explore les archives d’un hôpital vieux de plusieurs siècles.
L’Observatoire de la Capitale : Québec à hauteur d’histoire
Perché au sommet de l’édifice Marie-Guyart, l’Observatoire de la Capitale dont les murs sont couverts d’œuvres d’artistes, offre le plus haut point de vue sur Québec. À 221 mètres au-dessus du niveau du fleuve, la ville s’y dévoile dans toute sa splendeur : des fortifications du Vieux-Québec aux méandres du Saint-Laurent, chaque détail raconte un chapitre de son passé.
Inauguré en 1998, ce belvédère urbain conjugue panorama et mémoire. L’exposition permanente Horizon 360° retrace l’évolution politique, sociale et culturelle du Québec, faisant de ce lieu un espace de contemplation autant que de compréhension.
Les détours archéologiques et populaires.
Dans le quartier Saint-Roch de la basse-ville, l’Îlot des Palais invite à une exploration interactive du passé, entre fouilles archéologiques, projections immersives et récits brassicoles. Le site met en lumière les vestiges des anciens palais de l’Intendant de la Nouvelle-France, ainsi que ceux des magasins du roi, des prisons et des brasseries Jean Talon et Boswell.
À cent mètres, inaugurée en 1915, la Gare du Palais est un élégant édifice de style château inspiré de l’architecture des gares du Canadien Pacifique, avec ses toits en cuivre, ses tourelles et sa façade en pierre sculptée. Témoignage du passé ferroviaire de la ville, elle allie grandeur patrimoniale et fonction moderne, accueillant encore aujourd’hui les trains pour Montréal et les autocars. Une impressionnante verrière représentant l’hémisphère occidental surplombe le hall d’entrée.
Le Musée de la civilisation de Québec, inauguré en 1988 près du Vieux-Port, incarne une vision audacieuse de la culture : celle d’un dialogue vivant entre le passé, le présent et les sociétés du monde.
Et puis, il y a ces lieux que l’on croit connaître mais qu’il faut oser revisiter. L’escalier Casse-Cou et ses 59 marches, dont l’origine remonte à plus de 400 ans, relie la Haute et la Basse-Ville : on le descend souvent sans y penser, mais on devrait surtout le remonter lentement. Il dévoile alors des ateliers d’artisans, des échappées sur le fleuve, des terrasses où se restaurer et prendre un verre.
Murales et murmures.
Même les murs parlent. La fresque des Québécois, célèbre trompe-l’œil du Vieux-Québec, cache bien plus qu’une galerie de visages historiques. C’est un puzzle d’allusions, de références cachées, de personnages oubliés qu’un œil attentif ou un guide passionné pourra révéler. Car ici, l’histoire n’est jamais figée : elle se superpose, elle palpite.
Que l’on soit amateur de culture ou amoureux du plein air, Québec offre un terrain de jeu incomparable, où la ville et la nature se rencontrent harmonieusement. Un lieu où chaque saison redéfinit le paysage, et où l’appel du dehors n’est jamais bien loin.
- Les jardins de l’Hôtel du Parlement © JLRF
Informations générales sur la ville de Québec : https://www.quebec-cite.com/fr
Parc National de la Jacques Cartier : https://www.sepaq.com/pq/jac/
Parc de la chute-Montmorency : https://www.sepaq.com/destinations/...
Centre culturel Morrin : https://www.morrin.org
Maison de la Littérature : https://www.maisondelalitterature.q...
Musée des Ursulines Québec : https://www.polecultureldesursuline...
Observatoire de la Capitale : https://observatoire-capitale.com
Musée de la Civilisation : https://mcq.org
Photo en logo : Vue de la ville de Québec vers le Château Frontenac, depuis l’Observatoire de la Capitale © JLRF
