Découverte du Centre Culturel Irlandais de Paris.
Son histoire débute avec l’immigration irlandaise au XVIIe siècle, notamment sous le règne de Jacques II (1633-1701), lorsque de nombreux Irlandais fuyant les persécutions contre les catholiques trouvent asile dans le pays, et plus particulièrement à Paris. Ils sont accueillis dans des établissements appelés « collèges irlandais », créés principalement sur le territoire français mais aussi dans d’autres pays européens. Sous Louis XIV en 1677, le Collège des Lombards devient leur premier lieu de résidence permanente, offrant un cadre propice à la formation des étudiants et futurs ecclésiastiques. La chapelle de ce collège est toujours visible, rue des Carmes (l’église Saint-Ephrem-le-Syriaque) et constitue le seul bâtiment parisien construit d’après, Le Bernin, surnommé « le second Michel-Ange ».
- Chapelle Saint-Patrick du Centre Culturel Irlandais © photo JLRF
Un siècle plus tard, en 1769, l’achat d’un hôtel particulier situé rue du Cheval-Vert, rebaptisée plus tard sous Napoléon rue des Irlandais, permet à cette communauté de s’étendre et de se structurer davantage. C’est le bâtiment en U actuel vraisemblablement conçu et transformé par François-Joseph Bélanger, architecte du château de Bagatelle dans le bois de Boulogne et finalisé en 1775.
Lors de la Révolution de 1789, les prêtres et étudiants irlandais perdent leur résidence. Il s’ensuit différentes appropriations, un hôpital militaire, une école d’officiers, un séminaire polonais qui a vu passer Karol Wojtyła, futur Jean-Paul II, avant de devenir le Centre Culturel actuel en 2002.
L’une des ailes construites par Bélanger, abrite la chapelle Saint-Patrick richement décorée vers 1860. La bibliothèque patrimoniale fondée en 1775, allie sobriété et élégance. Elle occupe une belle salle voûtée juste au-dessus de la chapelle, et abrite une collection de 8 000 ouvrages couvrant la théologie, l’histoire, la géographie, la philosophie et la musique. Près de la moitié de ces documents datent du XVe au XVIIIe siècle. Trois manuscrits enluminés exceptionnels y sont exposés et constituent un témoignage unique de l’art médiéval. Parmi toutes les bibliothèques qui peuplaient jusqu’à la fin du XVIIIe siècle, les nombreux collèges, couvents, monastères de la Montagne Sainte-Geneviève, c’est l’une des seules qui ait subsisté.
Parmi les autres trésors, un escalier du XVIIe siècle de l’ancien édifice est toujours visible.
- Bibliothèque patrimoniale du Centre Culturel Irlandais © photo JLRF
En ce début d’année, le soir venu et en s’inspirant de l’ancienne fête celtique d’Imbolg célébrant les premières lueurs du printemps, les 26 installations lumineuses immersives « Silvia Lumina » de l’artiste en résidence Tom Meskell, embrasent le jardin enchanteur du Centre Culturel, agrémentées de dessins et lanternes confectionnaient lors d’ateliers avec plus de 300 écoliers âgés de 3 à 12 ans. Créées à partir de papiers spéciaux résistant aux intempéries, et affichant des formes humaines ou végétales, ces créatures incarnent l’espoir et l’esprit de la communauté.
Une fois l’an, les Irlandais de Paris et leurs amis se réunissent dans le centre culturel pour y fêter la Saint-Patrick, fête nationale du pays. Cette année du 11 au 20 mars, concerts traditionnels, spectacles et diverses activités sont au rendez-vous. Et jusqu’au 13 avril, une explosion de couleurs et de lumière est proposée avec les œuvres de l’artiste Tom Climent, dans l’ancien réfectoire.
Outre la diversité de son programme culturel, avec en point d’orgue la Fête de la Musique en juin, le lieu est doté d’une Médiathèque, premier centre de ressources sur l’Irlande en France.
- Exposition « Etat sauvage » de Tom Climent © photo JLRF
Centre Culturel Irlandais, 5 rue des Irlandais, Paris 5
Informations : www.centreculturelirlandais.com
Photo en logo : Centre Culturel Irlandais de Paris © photo JLRF