Cet article est proposé par le Magazine "Liberalis"...
Avec ce numéro du magazine LIBERALIS, nous vous invitons à poser un autre regard sur vos professions libérales.
Nous vous invitons à découvrir nos rubriques à travers le prisme des sentiments et de l’action comme « Se passionner », « S’étonner » pour découvrir les savoir-faire ou encore « S’enflammer » pour les témoignages de collectionneurs.
(Découvrir / exposition) : Chantilly, « Louise d’Orléans : première reine des Belges, un destin romantique ».
Le nom de Chantilly évoque un château, un parc, une forêt, de la porcelaine, une célèbre crème, de la dentelle de soie noire, un hippodrome, et plus largement l’univers de l’équitation. Le château situé à 40 kilomètres au nord de Paris et auquel Henri d’Orléans, duc d’Aumale, fils du roi Louis-Philippe, a lié son nom, mérite d’être compté parmi les plus grands joyaux du patrimoine français, tant pour son architecture que pour ses collections. Il abrite en effet la deuxième collection la plus importante pour l’art ancien en France, après le Musée du Louvre. Parmi ses trésors, citons, le célèbre manuscrit à peintures des « Très Riches Heures du Duc de Berry » qui fera l’objet d’une exceptionnelle exposition en 2025, quarante miniatures de Jean Fouquet, « Les Incunables », Le célèbre tableau « Les Trois Grâces » de Raphaël, le diamant rose « Le Grand Condé » etc.
- Portraits de famille, exposition Louise d’Orléans © Domaine de Chantilly, photo JLRF
Le Gallo-Romain Cantilius édifie sur une ile rocheuse qui émerge d’étangs et de marécages, une maison fortifiée. Chantilly né de ce nom et de cette première bâtisse. Cinq châteaux se succéderont en deux mille ans, en ce site de la vallée de la Nonette. D’abord un château fort au Moyen-Âge, il appartient au « bouteiller de France » chargé des caves du Roi sous les Capétiens, puis à la puissante famille Montmorency. En 1528, on élève un palais dans le style de la Renaissance française. Le Grand Condé (1621-1686), cousin de Louis XIV et l’un des grands généraux du Grand Siècle, se consacre aux embellissements du château et Le Nôtre s’attelle aux transformations du parc et de la forêt. Après la révolution le château est ruiné, le parc dépecé. Louis-Joseph de Condé et son fils, décide de remettre en état leur domaine qui passe par héritage en 1830 à Henri d’Orléans. Et c’est de 1875 à 1881 que celui-ci, fait édifier par Daumet, dans le style Renaissance, le grand château actuel, le cinquième, devenu depuis Musée Condé.
- Fanny Geefs, portrait de la reine Louise en robe blanche, Bruxelles Palais de la Nation © Fédéric Pauwels Province de Namur (SMPC)
Ce cadre prestigieux accueille, pour la première fois, une exposition dédiée à Louise d’Orléans, princesse de France, fille de Louis Philippe, sœur du duc d’Aumale, et épouse de Léopold Ier, premier roi des Belges. Cette collection présente des œuvres qui n’avaient encore jamais été dévoilées au public, beaucoup d’objets inédits proviennent des palais royaux de Belgique ou de collections privées.
La première reine des Belges était donc Française et paradoxalement, c’est une souveraine peu connue en France, mais aussi par les habitants, outre-Quiévrain, nous précise Mathieu Deldicque, conservateur en chef du patrimoine, directeur du musée Condé et commissaire de l’exposition.
Celle-ci réunit des objets et œuvres du grand portrait d’apparat, à la sculpture, mais aussi des bijoux, dessins, gravures et souvenirs personnels en tous genres. Sa vie, son rôle et son histoire sont retracés, afin de découvrir l’intimité d’une reine moderne pour son époque, tout à fait étonnante.
- Bracelet aux pendants formé d’yeux en miniatures, d’après Winterhalter, Chantilly, musée Condé © GrandPalaisRmn, Domaine de Chantilly, Adrien Didierjean
Parmi les trésors exposés figure une toute nouvelle acquisition du musée Condé : une paire de bracelets offerts par la reine Victoria à Louise d’Orléans pour son anniversaire en 1844. Ceux-ci sont composés de petits médaillons parfois ornés de pierres précieuses, contenant des mèches de cheveux provenant des sœurs, frères et parents de la reine des belges. Le second bracelet est encore plus surprenant : l’initiale de chaque pierre précieuse forme le prénom de la personne dont un œil, d’après les tableaux du célèbre portraitiste Winterhalter, est représenté à l’intérieur.
Deux chefs-d’œuvre en argent de l’orfèvrerie anversoise, ayant appartenu au maître du baroque, Pieter Paul Rubens, et prêtés par la Fondation Baudouin sont également présentés à cette occasion.
- Le cabinet des livres du Château de Chantilly © Domaine de Chantilly, photo JLRF
70 œuvres sont à découvrir au musée Condé du château de Chantilly jusqu’au 16 février 2025. L’exposition partira ensuite au TreM.a, un musée de Namur en Belgique, du 14 mars au 16 juin 2025.
Parallèlement, le cabinet des livres du château, constitué de plus de 30 000 volumes rares et de manuscrits de la bibliothèque du duc d’Aumale, dévoile un aspect méconnu de ses collections et explore les origines comme les tendances du livre de bibliophilie contemporaine. Procédés d’impression innovants, premières illustrations photographiques, ouvrages d’auteurs et d’artistes vivants sont présentés. L’exposition « La bibliophilie contemporaine » réalisée sous la houlette de Marie-Pierre Dion, est à découvrir jusqu’au 10 mars 2025.
« Louise d’Orléans : première reine des Belges, un destin romantique », jusqu’au 16 février 2025
« La bibliophilie contemporaine », jusqu’au 10 mars 2025
Château de Chantilly, Musée Condé, 7 rue du Connétable, 60500 Chantilly
Informations : https://chateaudechantilly.fr
Photo en logo : Louise d’Orléans, un destin romantique © Domaine de Chantilly