Sélection Liberalis du week-end : les trésors de l'Yonne, en Bourgogne Franche-Comté.

Sélection Liberalis du week-end : les trésors de l’Yonne, en Bourgogne Franche-Comté.

Par la Rédaction de Liberalis

1re Parution: Modifié: 5  /5

Ça ne va pas plaire à l’été, mais les plus belles journées se goûtent après l’équinoxe, dans la douceur colorée et la lumière rasante des heures automnales ou printanières. Dans l’Yonne, en Bourgogne de l’ouest, et plus particulièrement dans la Puisaye, ces instants prennent un éclat particulier : vastes panoramas baignés de teintes ocre, rouille et or, forêts profondes, collines douces habillées de vignes, canaux miroirs des nuages et trésors patrimoniaux nichés dans ses villages médiévaux… chaque paysage semble rivaliser de splendeur. Partons à la découverte de quelques trésors, pas assez connus à leur juste valeur…

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Commençons par cette demeure bourgeoise du village de Saint-Sauveur-en-Puisaye, sauvée de la ruine, et où naquit Sidonie-Gabrielle Colette le 28 janvier 1873. Elle y vécut les dix-huit premières années de sa vie, entourée d’un bonheur sans égal.

Bien plus qu’un simple lieu d’enfance d’une grande autrice, la maison de Colette est le personnage central qui habite toute son œuvre. Dès son premier roman, Claudine à l’école en 1900, le village de Montigny, qui y prend vie, est en réalité Saint-Sauveur, son village natal. Ici, chaque détail a été recréé à partir des écrits de Colette. 30 % du mobilier est authentique, tandis que le reste a été fidèlement reconstitué selon les descriptions de l’écrivaine. Même les livres de la bibliothèque ont été disposés dans l’ordre exact où ils avaient été placés.
Il faut attendre que le printemps s’incline vers l’été pour que s’entrelacent les parfums des soixante variétés de rosiers, soigneusement choisis par Sido, mère de Colette et maîtresse des lieux. Trois jardins se dévoilent alors, offrant un enchantement pour les yeux.

Château de Ratilly © photo JLRF

Non loin de là, le château de Ratilly, imposante forteresse du XIIIe siècle bâtie sur les vestiges d’un ancien édifice du XIe, déploie sa silhouette médiévale au cœur d’une nature préservée. Ses quatre tours d’angle, ses deux tours d’entrée protégeant un pont-levis, son rare pigeonnier et sa cour intérieure carrée au charme intimiste composent un ensemble architectural harmonieux que l’on découvre soudainement, caché parmi les arbres, loin des regards pressés.
Au fil des siècles, Ratilly a offert refuge aux Huguenots durant les guerres de religion, puis aux Jansénistes persécutés au début du XVIIIe siècle. Transformé peu à peu par divers propriétaires, le château a su préserver la beauté authentique de son passé médiéval.
Le château de Ratilly, situé à Treigny-Perreuse-Sainte-Colombe, est aujourd’hui reconverti par ses propriétaires, la famille Pierlot, en temple des potiers, centre d’art et lieu de formation pour les musiciens. Il est ouvert à la visite.

Maison de Colette © photo JLRF

À 15 kms, le Château de Saint-Fargeau trouve son origine en 980. Cette architecture pentagonale massive, dont les six tours ornées de lanternons rappellent Chambord, a triomphé de dix siècles d’histoire en pays bourguignon.
Plusieurs célèbres propriétaires s’y sont succédé, chacun laissant son empreinte sur le domaine, parmi eux Jacques Cœur, célèbre argentier, Antoine de Chabannes, fidèle lieutenant de Jeanne d’Arc au combat, qui lance la construction de ce géant de briques tel que nous le connaissons aujourd’hui et Anne-Marie Louise d’Orléans, dite la Grande Mademoiselle. Cousine germaine du roi Louis XIV, cette dernière fut exilée et s’installa alors au château de Saint-Fargeau.
Ce lieu a également inspiré l’écrivain Jean d’Ormesson, issu de la famille Lepeletier, propriétaire du domaine depuis 1713, et qui y passa son enfance. Celui-ci rend hommage au monument dans son roman autobiographique Au Plaisir de Dieu. 
En 1979, Michel et Jacques Guyot reprennent le domaine et entreprennent de restaurer ce patrimoine historique pour lui redonner tout son éclat. Ne pas rater la visite des imposantes combles et de ses 1000 tonnes de poutres de chênes. On estime qu’il a fallu couper une chênaie d’une soixantaine d’hectares pour réaliser cette immense toiture de près de 2 ha.

Michel Guyot est également à l’origine du chantier voisin de Guédelon, ouvert en 1997 et dont la fin du gros œuvre est attendu en 2030. Ce projet de grande envergure vise à ériger un véritable château fort en s’appuyant sur les techniques et savoir-faire du Moyen Âge, reproduisant fidèlement les méthodes de construction en usage sous le règne du roi Philippe Auguste.

Ne quittez pas la Puisaye sans flâner sur l’un des plus beaux marchés de France, à Toucy, patrie de Pierre Larousse, encyclopédiste et lexicographe français, à l’origine du Petit Larousse.

Château de Guédelon © Château de Guédelon

Maison de Colette, 8-10 rue Colette
89520 Saint-Sauveur en Puisaye
Informations : www.maisondecolette.fr
Château de Ratilly, 89520 Treigny
Informations : https://chateauderatilly.fr
Château de Saint-Fargeau, 89170 St Fargeau
Informations : www.chateau-de-st-fargeau.com
Château de Guédelon, 89520 Treigny
Informations : www.guedelon.fr
Bourgogne-Franche-Comté tourisme : www.bourgogne-tourisme.com

Photo en logo : Château de Saint-Fargeau © Château de Saint-Fargeau

Par la Rédaction de Liberalis

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