Cet article est proposé par le nouveau Magazine "Liberalis"...
Avec ce nouveau numéro du magazine LIBERALIS, nous vous invitons à poser un autre regard sur vos professions libérales.
Nous vous invitons à découvrir nos rubriques à travers le prisme des sentiments et de l’action comme « Se passionner », « S’étonner » pour découvrir les savoir-faire ou encore « S’enflammer » pour les témoignages de collectionneurs.
(Découvrir / Exposition) : Sur les pas du célèbre collectionneur Henri Cernuschi, qui a donné son nom au musée parisien. Revivez son voyage en Extrême-Orient, pour le 150e anniversaire de son « Retour d’Asie ».
Par Jean-Louis Roux-Fouillet
- Musée Chinois et Japonais de M. Cernuschi - 1880 © Paris Musées-Musée Cernuschi
Enrico Cernuschi est né en 1821 à Milan dans une famille bourgeoise. Il prend part en 1848 à l’insurrection de Milan contre les Autrichiens. Puis il part pour Rome où il est élu député de la jeune, mais éphémère, république romaine. Arrêté, jugé et acquitté pour des raisons politiques par deux fois, en 1850 il obtient l’exil en France. Arrivé à Paris avec ses idéaux républicains, il assiste aux dernières heures du Second Empire, suivies des débuts mouvementés de la IIIe République. En 1871, il est naturalisé français, il francise alors son prénom et devient Henri Cernuschi.
L’année même où Jules Verne publie « Le Tour du monde en 80 jours », Cernuschi parcoure le Japon, la Chine, la Mongolie, Java, Ceylan (le Sri Lanka actuel) et l’Inde. Un véritable voyage autour du monde entrepris en compagnie de Théodore Duret, critique d’art, compagnon de route des impressionnistes, journaliste et écrivain français. Cernuschi n’a pas laissé de récit de ce voyage, mais il constitue l’une des plus importantes collections européennes d’art asiatique de son temps.
- Vase modèle Deux Poissons - Christofle & Cie © Musée d’Orsay
- Norikazu - Netsuke, cinq figures de Daruma © Paris Musées-Musée Cernuschi
Ce sont près de 5 000 œuvres d’art, des bronzes, céramiques, peintures, estampes, objets en bois laqué et sculpté, photographies ou livres illustrés, qui voguent sur les océans jusqu’à Paris. Les objets d’art chinois et japonais qu’il a rassemblés exercent immédiatement une fascination considérable sur les artistes et artisans de l’époque, et deviennent des modèles pour toute une génération de créateurs en Europe. Parallèlement, Cernuschi achève son œuvre en créant pour sa collection un écrin unique. Son musée, pensé comme un temple des arts asiatiques, devient un des hauts lieux du japonisme parisien, dont le rayonnement international se prolonge jusqu’à aujourd’hui.
- Plat à émail cloisonné, XIXe siècle, Japon © Paris Musées-Musée Cernuschi
Durant le parcours de l’exposition, vous suivrez sa trace lors de son périple en Asie, jusqu’à la création du musée, puis sa mort en 1896. Il lègue son hôtel particulier et ses collections à la Ville de Paris, pour devenir le musée des arts de l’Asie de la Ville de Paris,qui ouvrira au public en 1898.
Il est à noter, qu’à l’occasion de l’anniversaire de ce « Retour d’Asie » le musée a dévoilé des dragons sculptés japonais restaurés qui n’ont pas été exposés dans leur intégralité depuis 1930. Une occasion supplémentaire de se rendre dans la plaine Monceau.
- Poètes et immortels d’après Du Jin (actif de 1465 à 1505) © Paris Musées-Musée Cernuschi
« Retour d’Asie »
Du 6 octobre 2023, jusqu’au 4 février 2024.
Musée Cernuschi, musée des arts de l’Asie de la Ville de Paris, 7 avenue Vélasquez, Paris 8, métro : Monceau ou Villiers
Informations : www.cernuschi.paris.fr