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Révision des valeurs locatives. Par Sophie Colomb, Avocat
Parution : mardi 26 février 2013
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La campagne de révision des valeurs locatives est en route. Suite à l’expérimentation conduite en 2011 dans 5 départements (Hérault, Pas-de-Calais, Bas-Rhin, Haute-Vienne et Paris), les nouvelles modalités de calcul des valeurs locatives sont généralisées à l’ensemble du territoire.

Depuis début février 2013, les propriétaires de locaux commerciaux ou professionnels se voient adresser un imprimé de déclaration N° 660-RAV-K à déposer sous forme papier au plus tard au 8 avril 2013 avec des délais complémentaires sont prévus pour les déclarations faites via internet.
Ces nouvelles modalités de calcul des valeurs locatives des locaux professionnels ou commerciaux, avec une date de référence fixée au 1er janvier 2013, devraient servir de base au calcul de la Taxe Foncière et de la Cotisation Foncière des Entreprises (bases multipliées par les taux votés par les collectivités territoriales) à partir de 2015 ; par la suite, cette valeur locative sera actualisée chaque année.
Avec de nouvelles catégories, la valeur locative ne repose plus sur les règles cadastrales datant de 1970 avec la référence à un local type (VL 70) mais devrait être déterminée en fonction de l’état réel du marché.

La formule de calcul retenue est la suivante :

VLP = surface pondérée x tarif de la catégorie x coefficient de localisation
(VLP = valeur locative des locaux professionnels)

Le coefficient de localisation augmente ou diminue la VLP pour tenir compte de la situation géographique du local dans le secteur d’évaluation.
Le tarif correspond à la catégorie du local à évaluer et figure dans la grille tarifaire du secteur d’évaluation.

Un décret du 17 octobre 2011 précise que la surface pondérée est déterminée à partir de la superficie de ses différentes parties (superficie mesurée au sol, entre murs ou séparations, et arrondie au m² inférieur). Elle tient compte de l’affectation et de l’utilisation des différentes parties d’un local. Ainsi, lorsque l’une de ces parties a une valeur d’utilisation réduite par rapport à l’affectation principale du local, la superficie de cette partie est réduite par application d’un coefficient fixé à 0,5 lorsque cette partie est couverte et à 0,2 dans le cas contraire.

Pour appliquer ces pondérations, le détail de la surface à déclarer se décompose de la façon suivante :

- trois zones P1 à P3 pour la surface du local hors parkings :

- deux zones pour les espaces de stationnement :

Bien évidemment, le montant du loyer annuel HT et hors charges dû pour 2013 doit être inscrit dans cette déclaration.

Le nouveau système de classification des locaux qui a été adopté avec le décret du 10 octobre 2011 prévoit la classification suivante avec 39 catégories :

Sous-groupe I : magasins et lieux de vente :

Sous-groupe II : bureaux et locaux divers assimilables :

Sous-groupe III : lieux de dépôt ou de stockage et parcs de stationnement :

Sous-groupe IV : ateliers et autres locaux assimilables :

Sous-groupe V : hôtels et locaux assimilables :

Sous-groupe VI : établissements de spectacles, de sports et de loisirs :

Sous-groupe VII : établissements d’enseignement et locaux assimilables :

Sous-groupe VIII : cliniques et établissements du secteur sanitaire et social :

Sous-groupe IX : carrières et établissements industriels non évalués selon la méthode comptable :

Sous-groupe X : établissements présentant des caractéristiques exceptionnelles :

Catégorie 1 : locaux ne relevant d’aucune des catégories précédentes par leurs caractéristiques sortant de l’ordinaire.

Le choix de la catégorie peut s’avérer difficile car un local à usage professionnel doit être classé dans une seule catégorie sur une totalité de 39, même s’il est utilisé pour plusieurs activités différentes. En cas de poly-activités, la catégorie à retenir est celle qui occupe la plus grande surface.

Une fois ces informations collectées par la DGFIP, celles-ci seront rapprochées des données figurant dans le fichier des données cadastrales MAJIC et permettront ainsi d’avoir de nouvelles bases pour 2015.

Cette déclaration doit donc être particulièrement bien remplie afin d’éviter des mauvaises surprises lors de la sortie finale des nouvelle bases, il ne faut donc pas hésiter à se faire aider dans sa rédaction.

Sophie Colomb Avocat spécialisée en droit fiscal Barreau de Grenoble

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