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Vademecum pratique sur l’organisation matérielle de l’assemblée générale des copropriétaires mettant fin aux fonctions du syndic. Par Valérie Valeux, Avocat.
Parution : lundi 22 juin 2015
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L’assemblée générale des copropriétaires visant à révoquer le syndic en exercice ou à ne pas renouveler son mandat peut souvent tourner au cauchemar. Il est donc important d’anticiper les difficultés et d’adopter de bonnes pratiques afin de permettre son bon déroulement.

Lorsque le syndic en exercice est révoqué ou n’est pas reconduit dans ses fonctions à l’issue du mandat, l’assemblée générale l’ayant destitué ou non-renouvelé peut en être perturbée. Voici quelques conseils pour permettre à cette réunion des copropriétaires de se dérouler dans les meilleures conditions.

☞ Le choix du lieu

Il est vivement conseillé d’organiser l’assemblée générale hors des locaux du syndic. Ainsi, un endroit neutre, tel qu’un local communal ou l’appartement de l’un des copropriétaires sera préféré.

En effet, il arrive fréquemment que, suite à sa révocation ou au non-renouvellement de son mandat, le syndic dont le mandat expire le même jour que le jour où l’assemblée se tient, mette fin immédiatement à ladite assemblée générale.

• Si l’assemblée générale ne se tient pas dans les locaux du syndic.
Le syndic n’a pas le droit d’imposer la levée de la séance suite à sa révocation ou à son non-renouvellement. Il se contente alors de quitter la réunion.

• Si l’assemblée générale se tient dans les locaux du syndic.
Il est fréquent que le syndic souhaite mettre fin à la séance dès sa destitution. Ainsi, il prie l’ensemble des copropriétaires de quitter les lieux.
Dans ce cas là, il est conseillé de suspendre l’assemblée le temps pour les copropriétaires de se réunir dans un lieu qui paraîtra opportun (café, appartement de l’un de copropriétaires, etc).
Ainsi, il sera possible de reprendre le cours de la séance, momentanément interrompue, et notamment élire un nouveau syndic et voter les autres résolutions à l’ordre du jour.

☞ L’élection d’un secrétaire « neutre »

En vertu de l’article 15 alinéa 2 du décret n°67-223 du 17 mars 1967, le syndic assume les fonctions de secrétaire de séance de l’assemblée générale des copropriétaires, sauf décision contraire de l’assemblée générale.

Ainsi, il est vivement conseillé en début de séance de nommer un tiers secrétaire de séance. Ce tiers peut être l’un des copropriétaires, mais l’assemblée peut en réalité nommer qui elle souhaite et notamment l’un des candidats aux fonctions de syndic [1].

Cela évite notamment que le syndic démis de ses fonctions perturbe la bonne poursuite de l’assemblée générale en négligeant une procédure.

De plus, une fois désavoué, le syndic risque de quitter l’assemblée et peut « oublier » de remettre le début du procès-verbal, la feuille de présence, etc.

De surcroit, en cas de départ du syndic qui assurait les fonctions de secrétaire, la séance ne pourra reprendre que lorsqu’une autre personne aura été élue pour le remplacer. En effet, la séance ne peut pas se poursuivre sans secrétaire. Ainsi, si un secrétaire neutre a été élu en début de séance, il pourra poursuivre paisiblement la tenue du secrétariat en cas de départ du syndic déchu.

Néanmoins, si le syndic sortant était le secrétaire du début de séance, il conviendra de s’assurer, avant qu’il ne quitte l’assemblée générale, qu’il laisse bien derrière lui les documents nécessaires à la poursuite de l’assemblée (feuille de présence, procès verbal, etc).

Valérie Valeux Avocat associé Alister Aarpi

[1Cass, Civ 3ème, 17 juillet 1996, n° 94-15140.

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