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Immobilisation du véhicule et mise en fourrière. Par Julien Gueguen-Caroll, Avocat.
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Parution : samedi 30 juillet 2016
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Lorsqu’une personne commet certaines infractions au Code de la route, il est possible que soit prononcée une mesure à l’encontre du véhicule qui a permis la réalisation de cette infraction. Cette mesure peut aller de la simple immobilisation à la confiscation pure et simple du véhicule.
Présentation
Lorsqu’une infraction au Code de la route est commise et constatée par les agents de police ou de gendarmerie, une immobilisation du véhicule peut être ordonnée. Cette mesure consiste à maintenir le véhicule sur place, à proximité du lieu de l’infraction ou placé en fourrière.
Le véhicule peut être immobilisé dans les hypothèses suivantes :
Pendant la durée de la rétention du permis de conduire [1] ;
Homicide involontaire commis à l’occasion de la conduite d’un véhicule terrestre à moteur [2] ;
Conduite sous l’empire d’un état alcoolique avec une concentration d’alcool supérieure à 0,40 mg/litre d’air expiré ou 0,80g/litre de sang [3] ;
Conduite sous l’empire d’un état alcoolique avec une concentration d’alcool dans le sang égale ou supérieure à 0,25 mg/litre d’air expiré ou 0,50 g/litre de sang [4] ;
Conduite sous l’empire d’un état alcoolique avec une concentration d’alcool dans le sang égale ou supérieure à 0,10 mg/litre d’air expiré ou 0,20 g/litre de sang pour les conducteurs de véhicules de transports en commun [5] ;
Conduite en état d’ivresse manifeste [6] ;
Conducteur ayant fait usage de substances ou plantes classées comme stupéfiant [7] ;
Conduite sans être titulaire du permis de conduire correspond à la catégorie du véhicule concerné [8] ;
Conduite malgré suspension, rétention ou annulation du permis de conduire [9] ;
Refus de se soumettre aux vérifications de l’état alcoolique en état de récidive [10] ;
Conduite d’un véhicule non couvert par une assurance [11] ;
Non réalisation du nouveau certificat d’immatriculation dans le délai de un mois, par le nouveau propriétaire, à compter de un mois après le jour de la cession [12] ;
Absence de contrôle technique [13] ;
Dépassement du poids de charge autorisé supérieur à 5 % [14] ;
Stationnement gênant [15] ;
Pneu usé [16] ;
Transport exceptionnel sans autorisation [17] ;
Non respect des règles pour le transport de personnes [18] ;
Véhicules émettant des bruits ou des fumées susceptibles d’altérer la santé et la sécurité publique [19] ;
Le fait de ne pas respecter l’interdiction permanente d’accès de certaines routes à certains véhicules [20].
L’immobilisation du véhicule est prescrite par les articles L325-1 à L325-3 du Code de la route. Elle peut être prononcée :
Par le maire, l’officier de police judiciaire ou les agents habilités et dans la limite de leur champ de compétence, à l’encontre des véhicules dont la circulation ou le stationnement sont en infraction aux dispositions du Code de la route ;
Par l’officier ou l’agent de police judiciaire avec l’accord préalable du procureur de la République en cas de constatation d’une contravention de 5ème classe ou un délit pour lequel la peine de confiscation du véhicule est encourue.
L’immobilisation peut en tout état de cause être prononcée sans l’accord du propriétaire et en son absence.
Le Code de la route prévoit que le fait pour un conducteur de faire obstacle à l’immobilisation ou la mise en fourrière de son véhicule, est passible d’une peine de trois mois d’emprisonnement et 3.750 euros d’amende et des peines complémentaires de suspension du permis de conduire, du TIG, de la peine de jour amende. Ce délit entraine également un retrait de six points sur le permis de conduire.
L’immobilisation du véhicule ne peut excéder le délai de un an. En tout état de cause elle doit être levée dès lors que la circonstance qui l’a motivée à cessé. La levée de l’immobilisation est prononcée par l’agent qui l’a prescrite ou toute autre personne habilité qui aurait été saisi de l’immobilisation. Si aucune mesure n’a été prise dans les 48 heures, l’officier de police judiciaire ou toute autre personne habilitée peut décider de placer le véhicule en fourrière.
L’immobilisation peut intervenir suite à la commission d’une contravention de 5ème classe ou d’un délit. Dans cette hypothèse, l’immobilisation est poursuivie par le placement du véhicule en fourrière jusqu’au jour du jugement.
Lorsque l’auteur de l’infraction n’est pas le propriétaire du véhicule, l’immobilisation ou le cas échéant la mise en fourrière doivent être levées dès qu’une personne proposée par le conducteur ou le propriétaire se présente et peut assurer la conduite du véhicule [21].
Les circonstances dans lesquelles la mesure de mise en fourrière ont été prises sont relatées dans un procès verbal lorsqu’elle est consécutive à une infraction et transmis au procureur de la république ou dans un rapport de mise en fourrière pour tous les autres cas et remis au préfet.
Lorsque le propriétaire n’était pas présent, la mise en fourrière lui est notifiée par lettre recommandée avec accusé de réception dans les cinq jours qui suivent le placement du véhicule [22]. Cette notification comporte des mentions obligatoires. Notamment, l’indication de l’auteur de la mesure, le motif du placement, la fourrière désignée, la décision de classement du véhicule, l’autorité qualifiée pour prononcer la mainlevée, l’énoncé des voies de recours, montant des frais…
Lorsque le propriétaire n’était pas présent lors du placement, une copie de la fiche descriptive de l’état du véhicule est fournie en même temps que la notification.
Le placement du véhicule en fourrière peut être contesté auprès de l’autorité compétente. Il peut s’agir du procureur de la république quand la mesure est consécutive à une infraction ou au préfet dans les autres hypothèses. L’autorité compétente dispose d’un délai de cinq jours pour confirmer sa mesure ou ordonner la mainlevée si la décision est infondée [23].
Lorsque la mise en fourrière intervient après une infraction, il faut attendre le jour du jugement. Le juge prononcera soit la mainlevée de la mesure, une nouvelle durée d’immobilisation ou la confiscation du véhicule ci celle-ci est prévue par les textes.
Le fait d’immobiliser un véhicule et de le placer en fourrière sans qu’une infraction ne soit constatée est une voie de fait. Il s’agit d’un acte grave et illégal commis par l’administration et qui porte atteinte à une liberté individuelle ou au droit de propriété.
Textes de référence
Code de la route : article L325-1, article L325-1-1, article L325-1-2, article L325-2, article L325-3, article L325-3-1.
Code de la route : article R325-1, article R325-1-1, article R325-2, article R325-3,article R325-4, article R325-5,article R325-6, article R325-7, article R325-8, article R325-9, article R325-10, article R325-11.
Code de la route : article R325-12, article R325-13, qrticle R325-14, article R325-15, article R325-16, article R325-17, article R325-18, article R325-19, article R325-20, article R325-21, article R325-22, article R325-23, article R325-24, article R325-25, article R325-26, article R325-27, article R325-28, article R325-29, article R325-30, article R325-31, article R325-32, article R325-34, article R325-35, Article R325-36, article R325-37, article R325-38, article R325-39, article R325-40, article R325-41, article R325-42, article R325-43, article R325-44, article R325-45, article R325-46.
Aspects pratiques
Lorsque cette notification n’est pas intervenue il est possible de demander la mainlevée de la mesure d’immobilisation.
Néanmoins, il est peu probable que l’autorité compétente accorde une mainlevée de la mesure avant la date d’audience dans la mesure où pour de nombreuses infractions prévoient la peine complémentaire de confiscation. Par conséquent, il est plus facile de conserver le véhicule en fourrière jusqu’au jour de jugement dans l’attente de voir la peine qui sera prononcée par le juge.
[1] Art L224-4 du Code de la route.
[2] Art L232-1 du Code de la route.
[3] Art L234-1 du Code de la route.
[4] Art R234-1 2° du Code de la route.
[5] Art R234-1 1° du Code de la route.
[6] Art L234-1 II du Code de la route.
[7] Art L235-1 du Code de la route.
[8] Art L221-2 du Code de la route.
[9] Art L224-16 du Code de la route.
[10] Art L234-12 du Code de la route.
[11] Art L324-2 du Code de la route.
[12] Art R322-5 du Code de la route.
[13] Art. R323-1 du Code de la route.
[14] Art R312-3 et suivants du Code de la route.
[15] Art R417-10 du Code de la route.
[16] Art R314-1 du Code de la route.
[17] Art R312-10 du Code de la route et R433-4 du Code de la route.
[18] Art R317-24 du Code de la route.
[19] Art R318-1 et R318-3 du Code de la route.
[20] Art R411-17 et suivants du Code de la route.
[21] Art L325-1-2 du Code de la route.
[22] Art R325-32 du Code de la route.
[23] Art R325-27 du Code de la route.
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La partie voie de fait n’est pas développée...
Un avis papier illisible d’interdiction de stationner pour le 15 juillet ( feu d’artifice ) sans panneau vertical, a entrainé une mise en fourrière d’un véhicule garé depuis le 13 juillet ...
Cette interdiction momentanée doit-elle résulter d’une délib du conseil municipal, pour être légale ?
Cette mise en fourrière ( droit à 7 jours de stationnement ) est-elle une voie de fait ?
merci pour votre réponse .
Bonjour quelquun pourrai t il me renseigné jai etait pris par les motard a 74km au dessu de la vitesse autorise mon véhicule à étai mit en fourrière judiciaire jusqu’àu jugement c est mon premier exets à grande vitesse mon véhicule me sera t il restitué ou non sachant que je le paye à crédit tout les mois merci de me répondre je suis vraiment inquiet
Bonjour,
suite à diverses infractions, excès de vitesse et conduite sans permis, le vehicule est immobilisé dans mon jardin, depuis 2 semaines, un garagiste va venir estimer le véhicule.
mon jardin servant de dépôt pour, soit disant pour éviter des frais.
puis je m’opposer au fait qu’il pénétre chez moi ?
suis je tenue de signer un quelconque document, ce vehicule ne m’appartenant pas ?
merci de votre réponse
Bonjour je me permet de vous sollicité car j’ai car j’ai fait l’objet d’une rétention de permis de conduire suite à un excès de vitesse 2 + 2 50 km heures l’agent verbalise acteur m’a notifié ma rétention de permis de conduire par compte pour ce qui est de l’immobilisation du véhicule il ne m’a transmis aucun document approprié à ce jour je n’ai toujours pas de nouvelles de mon véhicule ni de courrier relatant une immobilisation.
Cordialement
Bonjour, je suis aujourd’hui dans le même cas que vous. Comment celà s’est il passé vous concernant ? Avez-vous reçu un quelquonque document avant le jugement ?
Merci de votre réponse.
Bonjour,
Je viens de lire votre article sur l’immobilisation et la mise en fourrière des véhicules.
https://www.village-justice.com/articles/Immobilisation-vehicule-mise-fourriere,22739.html
Ce dernier peut- être amélioré dans la mesure où certaines évolutions législatives le rendent obsolète.
La visite de l’expert n’est plus requise puisque désormais le classement dans l’une des deux catégories (et non plus trois) se fait grâce au système d’information national des fourrières automobiles (SIF). R.325-30 du CR.
Le délai d’aliénation ou de destruction ont été réduits. L325-7 du CR..
Très bonne journée,
David VALENSI
Bonjour,
En tant que gérant d’une société de location de voitures avec et sans chauffeur (VTC), je vous écris concernant un incident impliquant l’un de nos véhicules. Ce véhicule a été loué à un particulier avec un contrat stipulant clairement une utilisation uniquement à des fins personnelles, excluant donc toute activité de transport de passagers (VTC).
Malheureusement, le locataire a été interpellé par les forces de l’ordre pour avoir utilisé le véhicule pour le transport de passagers via des applications de mise en relation (type Uber, Heetch, Bolt, etc.). En conséquence, le véhicule a été placé en immobilisation judiciaire à la fourrière pour une période de six mois.
Étant donné que le contrat avec ce particulier est désormais arrivé à échéance et que j’ai d’autres contrats à honorer, je souhaite savoir comment procéder pour lever l’immobilisation du véhicule.
Je vous remercie par avance pour votre aide et vos conseils.
Cordialement,