Village de la Justice www.village-justice.com

Une orientation en droit et une recherche "intelligente". Par Maroua Houmad, Etudiante.
Parution : vendredi 13 avril 2018
Adresse de l'article original :
https://www.village-justice.com/articles/une-orientation-une-recherche-intelligente,28243.html
Reproduction interdite sans autorisation de l'auteur.

Dans un contexte de mondialisation, il est nécessaire d’effectuer un travail en amont afin d’accroitre le caractère professionnalisant de l’étudiant en droit et ce afin que la fonction de juriste ne tombe pas en désuétude.

Le statut de juriste désigne communément les juristes de professions, les professionnels du droit mais également les étudiants en droit.
Ce juriste en herbe qu’est l’étudiant en droit doit faire l’objet d’une revalorisation, cela s’avère fondamental dans la société actuelle puisque ce dernier est confronté aux lacunes que peut présenter son parcours en raison de son manque d’expérience et il doit de surcroît faire face aux enjeux de la justice prédictive.

Dans un premier temps, le juriste nouvellement diplômé se voit confronté à une difficulté majeure à savoir son manque d’expériences juridiques qui lui porte préjudice et ce malgré un parcours universitaire exemplaire.

Le système universitaire permet à l’étudiant de se voir dispenser des cours magistraux de qualités, néanmoins, il est aisé de constater qu’il existe différents profils d’étudiants en droit, certains préféreront assister aux cours magistraux quand d’autres privilégieront l’étude en bibliothèque universitaire.
Quelque soit la méthode de chacun, cela permet d’ores et déjà de constater qu’il n’y a pas un profil unique d’étudiant en droit mais que chacun présente des qualités différentes. De ce fait, la lacune fondamentale et qui est omniprésente dans le système universitaire est l’absence de professionnalisation de l’étudiant, celle-ci apparaît en dernier lieu et de manière encore timide dans le cadre de certains Master 2 en alternance. Or, il est nécessaire de s’intéresser en amont au dessein de chaque juriste afin que ses compétences soient utilisées à bon escient.

En pratique, nous observons la multiplicité de juristes aux parcours exemplaires sur le plan théorique mais dont l’aspect pratique fait défaut en raison de l’absence de stage ou il est tout à fait plausible que l’étudiant ait eu l’opportunité d’effectuer un stage mais il est généralement de courte durée et bien souvent non rémunéré.

Par voie de conséquence, ce juriste lorsqu’il tentera d’intégrer le monde du travail, devra faire face à la dure réalité à savoir qu’il passera en second plan soit après un candidat bien plus expérimenté. Voici, la réalité du monde professionnel contemporain qui n’épargne alors pas le domaine juridique.

Cette difficulté doit désormais être évitée, pour cela, il est nécessaire d’effectuer un travail en amont grâce à une bonne organisation tout au long de ses études et à la mise en œuvre d’une orientation « intelligente ». Cet aspect est bien souvent lésé et n’est pas enseigné aux étudiants.

Il convient d’être réaliste, pour la majorité des étudiants, les études doivent être conciliés avec un « job étudiant ». Les étudiants en droit qui doivent travailler en parallèle de leurs études devraient en premier lieu tenter de trouver un emploi dans le domaine juridique tel que le métier d’hôte ou d’hôtesse d’accueil, de secrétaire juridique ou de toute autre fonction de supports au sein d’un cabinet d’avocats ou autre structure juridique.

Cette expérience professionnelle permettra dans un premier temps de se familiariser avec le monde professionnel tout en continuant à payer son loyer et ses innombrables factures. Le fait d’évoluer dans une structure juridique est fondamental car cela permet à l’étudiant d’avoir une vue d’ensemble sur la profession qu’il souhaite exercer afin de poursuivre dans cette voie ou à défaut, ce dernier se réorientera à temps pour travailler dans un domaine correspondant à ses attentes.

Ainsi, la carence du système universitaire résulte de ce manque de « coaching » de l’étudiant, or intégrer le monde professionnel permet à ce juriste de développer son agilité, sa capacité d’organisation et sa faculté d’adaptation.

Outre ces bienfaits, ces expériences permettent de rencontrer des professionnels du droit qui apporteront leurs précieux conseils, et, l’étudiant pourra faire appel à eux lorsqu’il devra effectuer un stage.

In fine, le précieux conseil à retenir est que l’étudiant va devoir prendre conscience de sa singularité et ainsi ne pas prendre le risque que ses diplômes soient simplement honorifiques.

Cet article a une vocation pédagogique, notamment dans un contexte de mutation de la société. En effet, à l’ère du numérique, des algorithmes et de l’intelligence artificielle, il apparaît comme opportun, si ce n’est nécessaire, d’informer les juristes en herbe sur la transformation des métiers juridiques.
Il va falloir dépasser les préjugés de certains consistant à faire un raccourci primaire qu’on entend bien trop souvent et qui consiste à affirmer que « plus tard, les robots nous gouvernerons ».
Il est évident que le manque d’information conduit à assimiler insécurité juridique et justice prédictive. Or, loin de tout pessimisme, il est fondamental de se réconcilier avec ces nouveaux modes de travail et de prendre en compte ces nouveaux outils numériques.

Ce contexte de mondialisation et de concurrence omniprésente rend d’autant plus nécessaire cette prise de conscience du juriste et ce dès ses premières années de droit, il doit acquérir les reflexes d’un « bon juriste ».

De nombreux professionnels du droit informent régulièrement par le biais d’articles ou de conférences sur les effets de l’intelligence artificielle, il est indispensable de se tenir informer.
Néanmoins, dans un contexte d’un surplus d’informations, les juristes en devenir doivent commencer à parvenir à effectuer une recherche « intelligente » afin de faire ce travail en amont de synthèse et de prise en compte de l’information la plus pertinente.

Cet effort de recherches constituera indéniablement une plus-value pour le juriste curieux et ce quelque soit son domaine de prédilection car il devra faire preuve d’une grande capacité d’adaptabilité.
La visée pédagogique de cet article résulte d’une constatation régulière de cette problématique à laquelle sont confrontés les étudiants dans le cadre de leur recherche de stage ainsi que dans l’élaboration de dossiers de candidatures pour les Master 2.

Par ailleurs, les nombreux professionnels du droit rencontrés tout au long de mon parcours ont été unanimes quant à cette problématique les mettant de ce fait dans une situation inconfortable.

Une communication en temps utile permettra vraisemblablement de réconcilier candidat et recruteur.

Maroua Houmad.