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Un conflit aux conséquences imprévisibles sur l’ex-Sahara espagnol. Par Fofana Daouda, Etudiant.
Parution : mercredi 9 janvier 2019
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La question de l’ex-Sahara espagnol partagé depuis 1976 entre le Maroc et la Mauritanie contre le gré de l’Algérie, vue d’ensemble sur quelques aspects historiques, sociologiques, géographiques et juridique.

A l’heure de l’indépendance, les gouvernements des nouvelles nations s’attachent à construire, sur leurs propres données, des États modernes. Les problèmes de la nation, de l’État et du gouvernement se posent simultanément et rendent le développement politique ardu et délicat. Peut-on, par exemple, créer une administration et une superstructure gouvernementale efficaces.

Les relations entre le pouvoir et l’opposition, tempérées par le consensus autour de la question du Sahara occidental ex-Sahara espagnol récupéré par le Maroc en 1975 et dont le front Polisario a réclamé l’indépendance depuis cette date, ont connu certaines turbulences liées à
la persistance de la crise économique et sociale, et a la pression provoquée par la démocratisation de nombreux pays, notamment en Afrique et en Europe de l’Est. A plusieurs reprises, les partis d’opposition

La Cour internationale de justice a également prouvé que le territoire du Sahara n’était pas terra nullius au moment de sa conquête.
Par ce même arrêt, la Cour a démontré que lors de cette même conquête, le Sahara avait des maîtres. Donc, vouloir appliquer cette résolution 1514 au territoire en question signifierait inévitablement étendre la même procédure a toute la planète et particulièrement a tous les pays où il existe en cohabitation des ethnies différentes représentées par des mouvements d’opposition.

Il paraît impossible d’isoler les grands épisodes de l’histoire saharienne et leurs protagonistes de l’histoire de la nation marocaine toute entière, de même qu’il est objectivement impossible de dissocier l’évolution historique des tribus sahariennes de celle du Maroc et de la Mauritanie dans leur ensemble.

Le partage colonial a divisé arbitrairement l’ensemble national marocain, créant des frontières là où il n’y en avait pas. Le tracé rectiligne qui séparait les possessions françaises des possessions espagnoles ne connaissait qu’une seule courbe, qui a permis au français de conserver les richesses d’Idjil.
A l’intérieur même de ses possessions, l’Espagne introduisait des frontières, créant un protectorat pour la région de Tarfaya, et une province d’outre-mer, rattachée administrativement aux canaries par la seguiet el Hamra et le Rio de Oro.

Par ailleurs, et c’est là une constatation des plus déterminantes pour établir l’appartenance des populations sahraouies à un seul et même ensemble géographique et culturel, aucune de ces frontières coloniales que d’aucuns voudraient maintenant reconnaître comme étant celles qui fixent les limites d’un nouvel État indépendant, n’a représenté le partage d’une aire culturelle, d’un tout économique ou d’une entité distincte ethnique ou sociale.

Le Sahara occidental est le terrain de parcours des tribus arabo-berbères, nomade dans leur grande majorité, qui restent exactement les mêmes. Vouloir créer un État sahraoui en tenant compte des zones de nomadisation des reguibat qui sont largement majoritaires parmi les habitants de l’ex-Sahara espagnol, reviendrait à dessiner un territoire débordant de toutes parts les frontières artificielles laissées par l’Espagne et privant l’Algérie et la Mauritanie de très vaste régions. On ne sait si le Président Boumediene voulant priver le Maroc de sa portion du Sahara pour la donner au Polisario ?

Il paraît évident à tous ceux qui ont vu dans quelles conditions alimentaires et hygiéniques effrayantes survivent, entassés sous des tentes en loques, ces milliers de malheureux, séparés par des centaines de kilomètres de désert de leurs troupeaux, qu’une fois rentrés dans leurs foyers d’origine, peu seront ceux qui auront envie de repartir vers l’Est pour retrouver les camps algériens de Tindouf.
Mais, ce retour des exilés volontaires, s’il a finalement lieu, devra marquer pour tous les Sahraouis la découverte d’une vie nouvelle et d’un avenir meilleur.
Le Maroc, ainsi que la Mauritanie, auront à accomplir cette tâche immense, difficile mais exaltante, pour ces hommes du désert desquels Saint-Exupéry, par des mots cruels et vrais, avait dit « qu’on leur avait enseigné la soif ». Eh bien ! il est l’heure maintenant de tracer pour eux et avec eux un chemin vers les puits.

Fofana Daouda Étudiant en master en gouvernance intelligence internationale Publication restreinte