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Indemnisation d’une nymphoplastie ratée. Par Anne Faucher, Avocat.
Parution : vendredi 12 mars 2021
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La nymphoplastie est une chirurgie de l’intime qui rencontre un certain succès. La patiente victime d’une nymphoplastie ratée pourra être indemnisée sous certaines conditions.

L’hypertrophie des petites lèvres peut créer une gêne fonctionnelle et esthétique, générer des complexes chez la femme et impacter sa sexualité.

Une des solutions pour y remédier consiste à réduire la longueur des petites lèvres par nymphoplastie.

Il s’agit d’une opération généralement réalisée sous anesthésie générale et qui peut sous certaines conditions être prise en charge par la Sécurité sociale.

Cette chirurgie peut apporter une amélioration de la qualité de vie de la patiente avec notamment une meilleure acceptation de soi.

Néanmoins, toucher au sexe n’est pas anodin.

De plus et comme toute chirurgie, la nymphoplastie comporte des risques de complications plus ou moins graves, tels que :
- infection- hématome
- nécrose locale
- hémorragie
- maladie veineuse thromboembolique
- désunion cicatricielle
- perte de sensibilité
- douleurs chroniques
- atteinte à la fonction des petites lèvres (orientation du jet urinaire).

Les bonnes pratiques limitent ces risquent mais ne les suppriment pas.

Des complications peuvent intervenir immédiatement ou à distance, et nécessiter une reprise chirurgicale.

Parfois le résultat est mauvais, avec des cicatrices mal positionnées et douloureuses et une gêne finalement plus importante après qu’avant l’opération.

Ayant un impact sur le quotidien et la sphère intime, cela peut être très mal vécu par la patiente :
- regrets de s’être faite opérer
- estime de soi et image de soi dégradées
- perte de confiance dans le corps médical
- sentiment de culpabilité
- incompréhension, colère, dépression…

La patiente victime pourra être indemnisée en cas d’infection nosocomiale, d’aléa thérapeutique (si l’acte a une finalité thérapeutique ou reconstructrice) ou encore en cas de faute médicale, par exemple :
- défaut d’information sur un risque qui s’est réalisé
- problème d’indication
- erreur technique
- geste chirurgical maladroit
- procédés de suture mal maitrisés
- défaillance dans la prise en charge post-opératoire…

Le plus souvent, c’est l’assureur du chirurgien qui indemnisera la victime.

Attention toutefois car la responsabilité du chirurgien n’est pas automatique en cas de résultat décevant.

La consultation d’un avocat qualifié en responsabilité médicale permettra de déterminer si l’assureur est susceptible de prendre en charge le sinistre.

La prescription pour solliciter une indemnisation de ses préjudices est de 10 ans à compter de la consolidation médico-légale.

Anne FAUCHER Avocat DU Contentieux médical DU Réparation juridique du dommage corporel DIU Evaluation des traumatisés crâniens DIU Traumatisme crânien de l’enfant, de l’adolescent - syndrome du bébé secoué http://anne.faucher.avocat.free.fr/

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