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Le droit de rétrocession d’un bien préempté. Par Rémy Dandan, Avocat.
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Parution : lundi 28 octobre 2024
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Le droit de rétrocession permet à un ancien propriétaire de racheter un bien préempté par la mairie sous certaines conditions. Il constitue une garantie pour le cédant de pouvoir réacquérir son bien.
Le droit de rétrocession permet à un ancien propriétaire de racheter un bien préempté par la mairie sous certaines conditions.
Conformément à l’article L421-1 du Code de l’expropriation pour cause d’utilité publique, ce droit s’applique lorsque la mairie utilise le bien à une autre fin que celle mentionnée dans la décision de préemption, à condition que le bien n’ait pas reçu sa destination prévue dans les 5 ans suivant l’expropriation, ou si elle envisage, par la suite, de vendre le bien exproprié.
Ce droit existe même en présence d’une cession amiable (Cass. civ. 3e, 12 décembre 1984, Commune des Plats c/ M. Traversier et autres, n°83-11.830 ; confirmé par Cass. civ. 3e, 7 février 2001, Commune de Codognan c/ M. Gaufres, n°99-13.507).
En effet, ce droit relève de l’ordre public. Comme rappelé par la Cour de cassation en 2022, l’exproprié ne peut être amené à renoncer à ce droit avant que les conditions de sa mise en œuvre ne soient réunies (Cass, civ 3ème, 19/01/2022, n°20-19.351). Ainsi, toute clause contraire est nulle.
Attention, il n’est plus possible de bénéficier de ce droit dès lors que l’ancien propriétaire du bien a fait usage de son droit de délaissement.
En application de l’article L421-1 du Code de l’expropriation pour cause d’utilité publique, le droit de rétrocession peut s’exercer lorsque le bien préempté n’a pas reçu la destination qui était prévue. Cette action est ouverte au propriétaire et à ses ayants droit à titre universel dans un délai de 30 ans à compte de l’ordonnance d’expropriation.
Dans ce cas, la mairie va devoir proposer le rachat du bien à son ancien propriétaire en lui faisant parvenir, par lettre recommande avec accusé de réception, une offre de vente avec un prix. Le propriétaire aura alors 2 mois pour se prononcer : il pourra accepter, renoncer ou solliciter un autre prix de vente. Sans réponse de sa part, il est réputé avoir renoncé.
En cas de désaccord sur le prix de vente, ce dernier peut être fixé par voie judiciaire.
Les articles R421-1 et suivants du Code de l’expropriation pour cause d’utilité publique prévoient que lorsque l’expropriant envisage de vendre le bien préempté, ce dernier doit en informer l’ancien propriétaire ou ses ayants droit afin de les inviter à exercer leur droit de rétrocession ou à y renoncer.
Ils auront également deux mois pour se décider, et en cas de désaccord sur le prix de vente, le juge de l’expropriation pourra intervenir.
Rémy Dandan Avocat au Barreau de Lyon Enseignant en droit de l’urbanisme Enseignant en protection des libertés et des droits fondamentaux https://www.rdavocats.com/Cet article est protégé par les droits d'auteur pour toute réutilisation ou diffusion, plus d'infos dans nos mentions légales ( https://www.village-justice.com/articles/Mentions-legales,16300.html#droits ).