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![]() Pratiques de l’IA en cabinet d’avocats : premiers retours d’expériences.
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Parution : mercredi 22 janvier 2025
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Retour sur une des tables rondes de la 8ᵉ édition des Rendez-vous des transformations du droit au cours de laquelle les intervenants ont partagé leurs constats, leurs expériences, mais aussi les défis à venir et leurs visions pour l’avenir de la profession d’avocat face à l’IA.
Étaient réunis à cette occasion Philippe Agazzi (Membre du Cercle de L’informatique Juridique, et Head of Operations and IT chez CMS Francis Lefebvre Avocats), François Girault (Avocat et Président de la commission Prospective et innovation du CNB), Mathieu Bouillon, Entrepreneur et Consultant spécialisé dans les legaltech, et Thibault Oudotte, Fondateur de Side Quest, et animateur de la conférence.
François Girault décrit une adoption de l’IA en gradation, une acculturation différente selon l’appétence des confrères : ceux qui sont dans la crainte, ceux qui ont appréhendé sans maîtriser, ceux qui sont en avance (souvent les grands cabinets), avec des solutions en interne soit maison, soit externalisées.
Mathieu Bouillon, entrepreneur dans le secteur juridique, évoque une approche pragmatique de la part des petits cabinets : quelles sont mes activités qui sont récurrentes, comment les automatiser ? C’est en faisant cela qu’ils arrivent à l’utilisation de l’IA (et non l’inverse). (Et sur ce sujet précis des petits cabinets, lisez l’interview du même Mathieu Bouillon : Oui, l’IA est aussi à la portée des petits cabinets d’avocats !)
Philippe Agazzi soulève la question du calcul du retour sur investissement (ROI) et de la question du temps gagné : qu’en fait-on ? Des interrogations qui bousculent le modèle économique traditionnel, côté RH (quid notamment des stagiaires) et côté facturation, notamment la facturation à l’heure.
Selon Mathieu Bouillon, c’est presque une certitude : "S’il restait encore un mode de facturation à l’heure, l’IA sera le dernier clou de son cercueil !"
P. Agazzi le rappelle : des solutions sont parfois interdites d’utilisation, comme par exemple ChatGPT dans son propre cabinet.
Avant d’utiliser l’IA, il faut sécuriser ses données, c’est le "premier niveau", rappelle F. Girault. La protection des données est un sujet crucial. Pour lui, l’usage de l’IA doit être compatible avec le secret professionnel.
Mathieu Bouillon complète et nuance : on peut avoir un "workflow" où tous les documents passent par un process d’anonymisation et on utilise pour cela une IA "locale" et propre sur ces sujets puis on passe par les solutions "puissantes" (comme Open AI).
Autre sujet à mettre sur la table (notamment au CNB) : la définition de la consultation juridique, qui ne prend pas en compte les problématiques de traitement automatisé ou non ("J’ai utilisé l’IA et j’envoie la réponse à mon client : est-ce une consultation ou non ?").
Retrouvez l’intégralité de cette conférence et de ces échanges ici :
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