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“Les droits des femmes sont des droits de l’Homme” : focus sur la Déclaration et le Programme d’action de Beijing. Par Elsa Guérin, Étudiante.
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Parution : vendredi 7 mars 2025
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2025 est l’occasion de commémorer le 30e anniversaire de la Déclaration et du Programme d’action de Beijing. Adoptés en 1995 par 189 États lors de la quatrième Conférence mondiale sur les femmes, ces deux textes restent, aujourd’hui encore, une référence majeure en matière d’égalité des sexes et un cadre stratégique essentiel pour promouvoir les droits des femmes à l’échelle mondiale.
La mission principale de la Déclaration et du Programme est la suivante : “Garantir la pleine réalisation des droits fondamentaux des femmes et des petites filles, en tant que partie inaliénable, intégrante et indivisible de tous les droits de la personne humaine et de toutes les libertés fondamentales”.
La Déclaration et le Programme d’action de Beijing constituent un jalon décisif dans l’histoire des droits des femmes. Contrairement à d’autres textes internationaux précédents, tels que la Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes (CEDAW) de 1979, qui repose sur des engagements juridiquement contraignants, Beijing s’inscrit dans une logique programmatique. Elle dresse une feuille de route exhaustive, articulée autour de douze domaines critiques, allant de l’autonomisation économique des femmes à l’éradication des violences basées sur le genre. Elle est, en somme, le principal document de politique mondiale en matière d’égalité des sexes.
25 ans après, s’est tenu le Forum Génération Égalité, en 2021 (retardé d’un an en raison de la crise sanitaire). Le 25e anniversaire de cette déclaration constituait une opportunité pour réaffirmer son importance et renforcer les efforts en faveur de l’égalité entre les femmes et les hommes. Depuis 1995, une campagne pour lutter contre les violences faites aux femmes a été lancée en 2006 par les Nations Unies. En ce sens, Henri Obderdoff rappelle : « Lorsqu’on évoque les droits des femmes, il ne faut pas oublier qu’elles continuent à subir dans le monde, mais aussi en France des violences ». À ce titre, une femme sur trois en moyenne souffre de violences dans sa vie.
Depuis 1995 également, de nouveaux défis sont apparus : numérisation du travail, cyberharcèlement et recul des droits des femmes dans certains contextes politiques.
L’essor du numérique a bouleversé le monde du travail et la place des femmes dans la société. D’une part, il a permis l’accès à de nouvelles opportunités professionnelles, favorisant l’entrepreneuriat féminin et la participation des femmes aux secteurs technologiques. D’autre part, il a également exacerbé certaines formes de discriminations et de violences, notamment à travers le cyberharcèlement et les discours misogynes en ligne. Selon une étude menée par l’ONU, près de 73 % des femmes déclarent avoir été confrontées à des violences numériques, qu’il s’agisse de menaces, d’intimidation ou de diffusion non consentie d’images privées.
Les droits des femmes sont également mis à l’épreuve par des reculs observés dans plusieurs pays. En Pologne, la quasi-interdiction de l’avortement en 2021 a restreint l’accès des femmes à leurs droits reproductifs, tandis qu’aux États-Unis, la remise en cause de l’arrêt Roe v. Wade en 2022 a entraîné une vague de restrictions au niveau des États fédérés. Dans d’autres régions du monde, comme en Afghanistan, les femmes ont été brutalement évincées de l’espace public. Ces exemples montrent à quel point les droits acquis restent fragiles et nécessitent une vigilance constante pour éviter toute forme de régression.
À juste titre, Delphine O, ambassadrice et secrétaire générale du Forum Génération Egalité (Pékin+25), le souligne : « Alors que les idées féministes infusent nos sociétés, un phénomène de régression est à l’œuvre sur tous les continents : en Afghanistan, en Iran mais aussi en Pologne et récemment aux États-Unis. Dans un monde où une femme sur trois est victime de violences et où elles comptent pour moins de 15 % des chefs d’État, il est urgent de faire de l’égalité de genre une priorité stratégique des politiques étrangères ».
In fine, comme l’exprime Delphine O, « notre souhait est qu’un nouveau forum puisse se tenir dans cinq ans, avec une clause de revoyure », car l’égalité ne peut plus être un idéal lointain.
Sources :
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