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Partage de la valeur : zoom sur la nouvelle obligation pour les TPE/PME depuis janvier 2025. Par Jochen Bauerreis, Avocat.
Parution : jeudi 3 avril 2025
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Depuis le 1ᵉʳ janvier 2025, les entreprises de 11 à 50 salariés sont tenues de mettre en place un dispositif de partage de la valeur, conformément à la loi n°2023-1107 du 29 novembre 2023. Cette mesure vise à mieux associer les salariés aux performances de leur entreprise, tout en offrant des avantages fiscaux et sociaux.

Cette obligation, prévue pour une durée expérimentale de cinq ans, ne prévoit pour le moment pas de sanctions en cas de non-respect. Toutefois, les salariés pourront revendiquer son application pour bénéficier d’un complément de rémunération et il n’est pas exclu que des sanctions soient prévues ultérieurement. Les entreprises non concernées peuvent, sur une base volontaire, dès aujourd’hui mettre en place ces dispositifs pour profiter des exonérations fiscales et sociales associées.

Qui est concerné ?

L’obligation s’applique aux entreprises :

Quels dispositifs choisir ?

Focus sur la Prime de partage de la valeur (PPV).

L’employeur peut librement fixer le montant de la Prime de partage de la valeur. Cette prime pourra être versée sur la base de critères d’attribution permettant de moduler son montant en fonction de :

Le critère de rémunération, de la durée de présence effective ou de la durée de travail prévue au contrat s’apprécient sur les 12 mois glissants précédant le versement de la prime. En revanche, le critère du niveau de classification et de l’ancienneté sont appréciés au moment du versement de la prime.

Seuls deux critères permettent d’exclure complètement certains salariés du versement de la prime :

Les autres critères légaux ne permettent que de moduler le montant de la prime et ne doivent pas conduire à ce qu’un salarié soit exclu de son bénéfice. Si d’autres critères sont prévus pour l’attribution de la prime, les exonérations sociales et fiscales ne s’appliqueront pas.

Or, l’intérêt de la prime de partage de la valeur réside dans son régime social et fiscal. Pour les primes versées entre le 1ᵉʳ janvier 2024 et le 31 décembre 2026, dans la limite de 3 000 euros par an et par bénéficiaire :

En revanche, elle est soumise à la CSG/CRDS et à l’impôt sur le revenu dès le premier euro.

Remarque : Pour déterminer si le bénéficiaire de la prime est en dessous du plafond de trois SMIC, il faut tenir compte du SMIC en vigueur au cours des douze mois précédant le versement de la prime. Si celui-ci a changé au cours des douze derniers mois, le plafond (3 SMIC) est obtenu en multipliant par trois la moyenne pondérée des différents SMIC en vigueur durant cette période.

Jochen Bauerreis, M.A., D.E.A. Avocat au barreau de Strasbourg Avocat spécialisé en droit de l’arbitrage, droit international et de l’Union Européenne [->jochen.bauerreis@abci-avocats.com] Avocat associé & Rechtsanwalt (Partner) ABC International Selarl www.abci-avocats.com

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