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L’obligation du taximètre et la régulation des applications de transport au Maroc. Par Achraf Sym Tameloucht, Juriste.
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Parution : mercredi 16 avril 2025
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Au Maroc, le refus d’utilisation du compteur par les petits taxis reste une pratique fréquente, notamment envers les touristes, en dépit de son illégalité avérée. Cet article propose une analyse juridique complète des obligations légales des chauffeurs, des recours ouverts aux usagers et du vide réglementaire entourant les applications de transport comme inDrive. À l’heure où les autorités marocaines planchent sur une réforme du secteur, il est essentiel de faire le point sur les textes en vigueur, les jurisprudences récentes et les tensions croissantes entre taxis traditionnels et services numériques.
Au Maroc, il arrive souvent que des chauffeurs de petits taxis refusent d’utiliser le compteur et imposent un prix fixe, surtout aux touristes. Dans le même temps, des applications comme inDrive ou Bolt permettent à des conducteurs de proposer des trajets sans passer par le système officiel des taxis. Beaucoup de passagers ne savent pas ce qui est autorisé, ni vers qui se tourner en cas d’abus.
Cet article propose une explication claire des règles en vigueur : quand et pourquoi le compteur est obligatoire, quelles sanctions sont prévues si un chauffeur ne le respecte pas, et ce que dit la loi à propos des applications de transport. Il s’appuie sur les textes juridiques marocains, des décisions locales, et des prises de position officielles pour aider chacun à mieux comprendre ses droits et ses obligations.
Oui, et cela repose sur une base juridique claire. Depuis le Dahir du 12 novembre 1963, les petits taxis (2e catégorie) ont l’obligation de démarrer le compteur (taximètre) à chaque course. Ce texte fondateur encadre toujours la profession, même s’il est ancien. En complément, plusieurs arrêtés municipaux et circulaires ministérielles, comme celle du ministère de l’Intérieur en décembre 2024, rappellent l’obligation stricte d’utiliser le taximètre afin de garantir la transparence tarifaire.
La règle est simple : dès qu’un passager monte à bord, le chauffeur doit activer le compteur et appliquer le tarif réglementaire en vigueur dans sa ville. Cette règle s’applique aussi bien pour les citoyens marocains que pour les touristes.
Chaque ville fixe ses tarifs par arrêté local (prise en charge, prix au kilomètre, majoration de nuit, etc.). Par exemple, à Fès, l’arrêté du Wali n°25 du 5 juin 2023 impose une prise en charge à 1,50 DH, et 0,20 DH par kilomètre, avec un minimum de 6 DH. À Casablanca, le tarif de départ est de 2 DH, avec une majoration nocturne automatique de 50%.
Oui, mais elles varient selon les villes :
Dans toutes les autres situations, l’usage du compteur reste obligatoire.
Un chauffeur qui impose un tarif fixe hors compteur commet une infraction. Il s’expose à :
Depuis fin 2024, le ministère de l’Intérieur a renforcé les contrôles : les taxis refusant le compteur risquent la mise en fourrière du véhicule pendant 15 jours.
Un citoyen ou touriste peut :
Certaines villes (comme Casablanca ou Rabat) disposent de bureaux ou plateformes de gestion des plaintes taxi, accessibles même aux étrangers.
A. Sont-elles légales ?
Non, sauf exception.
B. Que risquent les chauffeurs qui utilisent ces applications ?
Les non-taxis (particuliers) risquent :
Les taxis agréés qui utilisent une appli non reconnue (comme inDrive) peuvent perdre leur agrément ou subir une suspension administrative.
C. Et les conflits avec les taxis classiques ?
Les tensions sont vives.
Depuis 2015, les taxis ont :
Des cas extrêmes ont été jugés :
Le ministère de l’Intérieur reste ferme : les applications non encadrées sont illégales. Des circulaires (dont celle de 2022 et celle de 2024) ont ordonné aux walis de réprimer le "transport clandestin".
Le ministère du Transport travaille depuis 2023 sur un nouveau cadre juridique pour réguler les VTC, mais rien n’a été voté à ce jour.
Les collectivités locales appliquent les instructions de l’État, en multipliant les contrôles routiers et en coordonnant avec les syndicats de taxis.
Les syndicats de taxis, quant à eux, demandent la digitalisation du secteur avec une application publique unique, mais refusent toute concurrence hors agrément.
Le respect du cadre légal est indispensable pour garantir un service de transport urbain sûr, fiable, et équitable — en particulier à l’approche d’événements internationaux majeurs comme la CAN 2025 ou la Coupe du Monde 2030.
Références :
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