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Canalisations sur fonds servant : le rôle décisif d’un acte notarié pour reconnaître l’existence d’une servitude conventionnelle. Par Elodie Cheikh Husein, Avocat.
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Parution : vendredi 18 avril 2025
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Une décision judiciaire du 3 décembre 2024 (Tribunal judiciaire de Lille, 2ᵉ chambre, 3 décembre 2024, RG 22/07152) a confirmé l’existence d’une servitude couvrant les canalisations d’eaux pluviales, usées et d’arrivée d’eau.
Le tribunal s’est appuyé sur un acte notarié pour établir les droits des bénéficiaires, tout en écartant les arguments de la partie demanderesse, qui invoquait des restrictions inexistantes dans le titre.
Cette décision met en lumière l’importance des actes notariés et des preuves d’usage historique dans la sécurisation des droits de servitude.
La partie demanderesse contestait l’existence d’une servitude d’écoulement d’eau sur son fonds et donc la présence de canalisations enterrées.
Selon elle :
Les défendeurs, mes clients, soutenaient au contraire que :
Extrait de la décision : « L’acte notarié établit que “la servitude de passage existant au profit des maisons […] sera maintenue ainsi que l’écoulement d’eau” ».
Cette mention, bien que succincte, a été jugée suffisante pour établir une servitude couvrant les besoins ordinaires des fonds dominants, y compris les canalisations nécessaires.
Extrait de la décision : « En l’absence d’exclusion expresse dans le titre, la servitude doit être comprise comme englobant tous les écoulements nécessaires ».
Extrait de la décision : "En effet, outre le fait que ce n’est pas expressément précisé dans le titre établissant cette servitude, les dispositions de l’article 640 du Code civil citées par la demanderesse n’ont vocation à s’appliquer que dans le cadre de servitudes qui dérivent de la situation naturelle des lieux, sans que la main de l’homme y ait contribué, en cas de présence de fonds inférieurs et de fonds plus élevés. Or, la demanderesse ne rapportent pas la preuve que les parcelles litigieuses présentent une telle disposition(...)".
"Contrairement à ce qu’allègue la demanderesse, cette servitude ne doit pas être analysée comme une servitude d’écoulement des eaux naturelles exclusivement".
Extrait de la décision : « Il résulte des attestations que ces canalisations existent depuis au moins 1979, ce qui démontre leur intégration dans la servitude ».
Ici, l’acte notarié constitue ce titre et a été jugé suffisant pour valider la servitude.
Extrait de la décision : "Enfin, force est de constater que le titre doit être interprété strictement, et qu’en ne prévoyant aucune exclusion particulière, la servitude doit s’entendre comme celle concernant tous les écoulements d’eau possibles."
Le tribunal a jugé que :
Extrait de la décision : « Les défendeurs rapportent la preuve de l’existence d’une servitude d’écoulement des eaux pluviales, usées et d’entrée d’eau par titre » [1].
Elodie Cheikh Husein Avocat au Barreau de Lille[1] Tribunal judiciaire de Lille, 2ᵉ chambre, 3 décembre 2024, RG 22/07152.
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