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Merci Madame Dorange pour votre article.
Un petit complément en tant qu’ancien avocat désormais consultant auprès des Ordres d’avocats, sur le « pourquoi » rater son projet de transformation :
1- Pour préserver coûte que coûte sa culture et le contenu/ modalités de sa formation
« La culture prédominante (de l’avocat) est celle de la censure, de l’autocensure, du scepticisme et de l’incrédulité. Dans un tel environnement, proposer une nouvelle page de site internet, voire une nouvelle manière de travailler suscite plus souvent la critique systématique que l’adhésion enthousiaste. L’innovation est souvent affaire collective. Or, toute la formation initiale du juriste est fondamentalement une formation ultra-individualiste et s’il exerce en collaboration ou en association, l’approche de l’avocat repose sur un schéma individualisé » (rapport Haeri de 2017 sur « l’avenir de la profession d’avocat »).
Un ancien président du CNB a ainsi considéré que « les avocats (…) sont les plus résistants à tout changement » (Thierry Wickers, Grand atelier 2020 des avocats).
2- Pour rester toujours fidèle aux postures et comportements adoptés dans l’exercice du métier
l’avocat adopte habituellement une posture « haute » auprès d’un client qui souhaite bénéficier de son savoir. Celui qui veut transformer doit intervenir auprès d’un système client pour le faire « accoucher » du sien. La résolution des problèmes, qui dépend quasi exclusivement de l’avocat, repose alors sur des acteurs à qui il doit faire faire ou faire avec ; et donc faire confiance,
il aime la certitude, sécurise l’existant. Son corpus de connaissances est spécialisé. La plupart des étapes sont connues à l’avance et formalisées. Au contraire, toute mission de transformation fait appel à des connaissances hétéroclites dans un environnement de travail mouvant composé d’acteurs aux comportements imprévisibles. Les solutions proposées ne peuvent se fonder que sur des hypothèses ; il n’existe pas de « vérité » ni de méthode toute faite,
son travail consiste grosso modo à convaincre que « moi raison, vous tort » alors qu’une démarche de transformation repose sur l’écoute et la prise en compte de l’ensemble des acteurs et de leurs arguments de telle sorte que les divergences et oppositions soient comprises par tous et puissent leur apparaitre sous un angle différent.
Préserver et rester fidèle…autant de bonnes raisons de ne pas changer…