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Ecrire pour le web : quel retour sur investissement ?
Parution : lundi 25 février 2013
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Ecrire pour le web est un exercice à la fois rigoureux et créatif. Rigoureux parce que l’écriture demande le respect d’un certain nombre de règles dont on ne peut faire l’économie. Créatif car il demande un retour sur soi et une certaine forme d’introspection intellectuelle.
Ecrire pour le web semble aujourd’hui « monnaie courante » mais à bien y réfléchir, que recherchons nous en prenant la plume : le partage du savoir ? La reconnaissance de nos pairs ? Développer notre e-reputation ? … Et surtout, existe-t-il un retour sur investissement ?
Sabine Ichaï décrypte pour nous.

Ecrire dans sa zone de confort doit être une priorité.

Votre zone de confort est la sphère de compétences dans laquelle vous vous sentez à votre place, l’espace dans lequel vous avez la quasi-certitude de maîtriser votre sujet de sorte que vous perdiez le moins de temps possible en investigations et autres recherches documentaires.

N’imaginez pas un seul instant écrire sur un sujet pour lequel pour devez d’abord monter en compétences : vous en perdriez le contrôle et seriez tenté de coller au plus près (trop près !) de ce qui est écrit ailleurs.

Bon à savoir : L’originalité de votre œuvre est vérifiée par les éditeurs qui ne peuvent prendre le risque de publier des contenus dont vous ne seriez pas l’auteur mais qui seraient signés de votre main.

Savoir identifier ses supports de publications.

Comment savoir où être publié pour en tirer le meilleur profit ? Ecrire pour des plateformes communautaires, des sites de presse spécialisée, son propre blog ou site web …
C’est un choix stratégique pour votre retour attendu sur investissement.

Ecrire pour son propre blog ou site web : la solitude du créateur ?

Nous ne nous attarderons pas sur les « prétendues » distinctions qui peuvent exister entre un blog et un site web. Pour simplifier, nous pourrions dire qu’à l’origine, le blog s’attache essentiellement à délivrer du contenu censé être partagé et commenté (l’ancêtre de la plateforme communautaire ?) sans intention lucrative. Le site web personnel, présente qu’il soit site « vitrine » ou site commercial, présente des objectifs business plus ou moins avoués et s’attache plus visiblement à la forme (ergonomie conviviale dite aussi « user friendly ») et à la ligne graphique.

Dans les deux cas, écrire sur son propre support demande à être très correctement référencé car la montée en puissance de vos lecteurs ne dépend que de vous et vous risquez rapidement de vous sentir seul. L’idée étant en ce cas de relayer vos e-articles sur les médias sociaux qui peuvent vous aider à promouvoir vos écrits. Reste à savoir si cette forme de publication satisfait votre soif de communication et vous offre la vitrine dont vous rêviez sur le World Wide Web …

Ecrire pour des plateformes externes : un choix business judicieux si vous gardez le contrôle !

Plusieurs plateformes notamment communautaires peuvent accueillir et publier vos écrits s’ils présentent un intérêt pour le lectorat cible. L’intérêt d’un tel choix est évident : ces plateformes disposent de leviers de communication et de croissance dont vous ne pouvez disposer via votre propre support web. En d’autres termes, ces plateformes ont une crédibilité « métier » qu’il vous faudrait construire, si vous êtes seul, pendant de longs mois voire des années.

Choisissez donc une plateforme mature, qui a fait ses preuves et qui un a nombre de visiteurs déjà conséquents.

Quels sont les modèles économiques proposés par les différentes plateformes de publications ?

La première question que l’on peut se poser est : cette prestation est-elle rémunérée ?

On trouve la rémunération au nombre de mots (comme pour les traductions) mais deux tendances se dégagent majoritairement : la rémunération au forfait ou l’absence de rémunération.

On peut d’ores et déjà retenir que de cette option dépend souvent le devenir de vos droits d’auteurs. Nous y reviendrons …

La rémunération au forfait est souvent peu lucrative. Les montants proposés varient de 30€ à 90€ l’article (c’est une généralité qui s’applique notamment pour les petites contributions de moins de 2 000 mots). Cette rémunération implique souvent une contrainte de nombre de mots qui oblige, soit à restreindre le propos, soit à « broder » pour respecter les minimas imposés. Dans ce cadre, il ne faut pas négliger non plus le fait que vous pouvez être astreint à des dates de remise de texte voire planning complet si vous vous engagez pour plusieurs articles.

Dès lors qu’il y a rémunération, il y a contrat et bon de commande (si votre éditeur est sérieux !). Dans le cadre de ce contrat, dans la mesure où vous êtes rémunéré forfaitairement, vous avez toutes les chances de devoir signer une clause d’exclusivité et une clause de cession de droits d’auteurs qui permet à votre éditeur de publier l’article sur tous ses supports sans que vous ne puissiez émettre de réserves et quand bien même vous signez vos articles en votre nom.

Bon à savoir : vous pouvez, pour des raisons personnelles ou professionnelles demander à signer vos articles sous un pseudo. C’est souvent le cas pour les personnes salariées qui souhaitent rester discrètes vis à vis de leur employeur.

Ecrire sans contrepartie financière : de l’abus ? Non ! Evidemment non. Il est dans la nature même du Web dit 2.0 ou participatif de permettre à chacun d’intervenir sur la toile sous une forme ou une autre et, que vous écriviez des articles ou que vous y réagissiez via vos commentaires, vous êtes contributeur !

C’est aussi le meilleur moyen que vous ayez pour garder le contrôle sur vos e-articles car vous conservez généralement vos droits d’auteur. Vous pourrez donc faire publier vos articles sur autant de plateformes et de sites que vous le souhaitez, au rythme qui vous convient.

Notre conseil : en l’absence de rémunération, refusez toute exclusivité. Vous pouvez toutefois, dans une démarche « win/win » avec votre éditeur, accorder implicitement une exclusivité mais limitée dans le temps.

L’idéal est bien entendu de savoir conjuguer savamment la publication sur plateformes externes, la prise de relais sur votre site ou blog et sur les médias sociaux (« Contributeur pour le site … », « Tous mes articles sur www. … » ).

A noter : Toute publication qui se respecte se construit selon une charte éditoriale. La charte éditoriale ne doit pas être qu’une contrainte. Elle doit être structurante de la pensée et de l’écrit tout en respectant votre liberté. Nombre de mots, chapô, mots clés, structure, temps de narration, … sont autant de lignes conductrices qui vous aideront à trouver votre style.

Le retour sur investissement : développer votre e-réputation !

Les grandes marques l’ont bien compris, faire grimper sa notoriété sur le web est aujourd’hui un impératif des plans de développement marketing !
Qui de sa page facebook, qui de son compte Twitter n’a d’autre objectif que de développer sa e-réputation ?

Pour faire jouer à plein la complémentarité des supports de diffusion, faite publier vos articles sur des plateformes « métier » pour attirer l’attention de vos pairs sur vos compétences. Puis, relayez l’information sur votre support web (blog ou site « vitrine ») pour élargir votre lectorat et vous ouvrir de nouvelles pistes de développement.
En fin de mois, réunissez vos articles au sein d’une Newsletter que vous diffuserez alors en « push » auprès de vos clients et contacts réseau. Vous voilà désormais entré dans le monde du mix marketing, point de départ de votre plan de développement

Ecrire pour le web fait aujourd’hui partie intégrante de toute démarche d’auto-promotion. Une démarche gratuite et gratifiante pour qui sait mesurer son propos et son audience … De là à devenir journaliste, la tentation est grande mais il y a un autre pas à franchir et l’acquisition de la carte de presse est un tout autre sujet !

Rédaction du village