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Chronique de votre carrière (8) : Comment fonctionner en mode réseau ?
Parution : jeudi 23 octobre 2014
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Lors de la chronique précédente, nous avions analysé comment faire appel à son réseau. Nous allons maintenant rentrer dans le vif du sujet pour comprendre comment fonctionner en mode réseau.

Nous allons successivement étudier les règles à respecter avant les entretiens, les méthodes qui peuvent faciliter cette approche, et les différentes options qu’il convient d’envisager après vos entretiens.

Comment fonctionner en mode réseau

Lors de la chronique précédente, nous avions analysé comment faire appel à son réseau. Nous avions évoqué ce qu’il convenait de dire et surtout de ne pas dire. Puis, nous avons défini ce que peut apporter un réseau à ce moment précis. Il permet principalement de cibler avec justesse un secteur, une fonction ou une entreprise et d’affiner votre offre en fonction de l’analyse du marché à date.

Nous avons ensuite rapidement revu les règles, aujourd’hui devenues très classiques, qu’il convient de respecter pour réussir un entretien de ce type.

Nous allons aujourd’hui considérer que cette démarche a été bien entamée et que vous êtes maintenant en train d’approcher des personnes que vous ne connaissez pas et qui pourraient se révéler très importantes pour votre déroulement professionnel futur.

Une petite parenthèse au préalable pour répondre à deux questions fréquemment posées : Qui peut faire du réseau et à quel moment de sa recherche d’emploi ?

On peut faire du réseau quelque soit son âge. Même si les références du marché de l’emploi vous font croire que vous êtes trop jeunes (c’est à dire sans expérience) ou trop vieux (c’est à dire trop formatés).

Quant au moment approprié pour travailler son réseau, il est à la fois avant ou en parallèle de l’envoi de votre CV à des chasseurs de têtes qui pourraient être intéressés par votre offre de compétence (comme avait coutume de le dire l’un de mes amis : on n’est jamais à l’abri d’un succès) ; et après la mise à jour de vos profils linkedin et viadeo, afin d’être visible auprès de tous les professionnels qui pourraient faire une recherche par mots clés sur des secteurs ou des compétences.

Autre point important : quid de l’opposition apparente entre l’approche réseau et les chasseurs de têtes ? Il faut absolument faire une approche réseau vers les chasseurs de têtes auprès desquels vous aurez déjà envoyé un CV et qui ne vous auront pas répondu. Recommandé par un de leurs proches vous aurez plus de chances de pouvoir plaider votre cause en direct.

Tout cela étant posé, nous allons maintenant rentrer dans le vif du sujet pour comprendre comment fonctionner en mode réseau ?

Nous allons successivement étudier les règles à respecter avant les entretiens, les méthodes qui peuvent faciliter cette approche, et les différentes options qu’il convient d’envisager après vos entretiens.

1. Les règles à respecter avant une période d’entretiens décisifs.

Avant tout respectez votre rythme. Vous n’êtes pas dans une course contre la montre.

Règle numéro 1 : être parfaitement bien dans sa peau lorsque vous rentrez dans un entretien.

Très en amont, ne négligez pas quelques semaines de vacances ou de pause « couette chocolat vin rouge » si vous avez du mal à faire le deuil de votre ancienne situation ou si vous ne supportez pas votre situation présente.

Juste avant l’entretien réseau, vous pouvez essayer classiquement toutes les techniques de visualisation positive. Je conseille aussi souvent à mes clients une application très facilement téléchargeable sur votre smartphone. Elle s’appelle la Cohérence Cardiaque. Il s’agit tout simplement de régler votre respiration sur un rythme de battement de cœur ralenti. Vous pouvez faire cela dans la salle d’attente avant de vous présenter à un rendez-vous. Cette technique très efficace, qui dure 5 mn, vous permettra de vous présenter avec sérénité lors de l’entretien.

Règle numéro 2 : Avoir confiance en soi quelque soit le niveau de l’interlocuteur que l’on rencontre. Pour cela, il est absolument nécessaire d’avoir préparé très scrupuleusement votre entretien. Cela signifie que vous êtes renseigné sur votre interlocuteur. Vous connaissez aussi votre sujet et avez une idée relativement précise de ce que vous souhaiteriez idéalement obtenir de lui.

2. Approches facilitant la recherche en réseau.

Il existe une approche qui facilite grandement vos entretiens lorsque vous commencez à avoir épuisé votre premier cercle et vos amis. Il s’agit de l’approche dite du « thème de campagne ».

Elle consiste à vous présenter auprès de votre interlocuteur en sollicitant son avis sur un sujet qui vous intéresse professionnellement, pour lequel il fait figure de spécialiste et sur lequel vous cherchez à avoir une idée des bonnes pratiques du secteur ou de la profession.

Lors des premiers entretiens, même si vous avez correctement potassé votre sujet, vous ferez très probablement figure de néophyte. Cependant, après un peu de pratique, vous pourrez à votre tour informer votre interlocuteur des pratiques de son secteur ou de secteurs connexes et apparaitrez alors comme apporteur de valeur ajoutée.

Cette approche sera encore plus facile si vous avez repris des études et que vous écrivez un mémoire de fin d’étude. Vous travaillerez alors votre sujet et lui donnerez le résultat avec les bonnes pratiques des différentes sociétés connexes mais non concurrentes sur son secteur. Cela est également possible et assez facile si vous écrivez un livre ou un article sur un sujet que vous connaissez bien et que vous sollicitez leur expertise dans leur secteur.

Cette approche offre de nouvelles occasions de contact avec ces interlocuteurs précieux. Et certains interlocuteurs peuvent être susceptibles de vous faire une proposition d’embauche, au moment où vous leur remettrez les résultats de votre analyse.

3. Les options à envisager après vos entretiens.

Cette fois-ci, ce qui est très important est de rester très ouvert sur les propositions ou les suggestions qui vous seront faites. Si vous avez la chance d’expliquer à un interlocuteur votre offre de service de façon directe ou subtile, restez très souple sur la réponse qu’il va vous apporter si elle ne correspond pas exactement à vos désidératas.

• La situation a priori idéale est bien sûr le CDI dans une entreprise en croissance

L’idéal consiste à identifier lors de vos entretiens réseau, une société en phase de croissance qui aurait besoin de votre savoir faire, de votre savoir être et de votre réseau pour s’implanter rapidement sur un secteur ou sur un marché qu’elle ne connaît pas encore. Votre embauche lui indiquerait les erreurs à ne pas commettre afin de devenir opérationnel très rapidement sur cette nouvelle niche.

Néanmoins, soyons clairs, dans le marché actuel cela risque d’être rare ou problématique. Il ne faut donc pas négliger d’autres possibilités. Il peut s’agir de faire une mission de conseil, du management de transition, de l’aide à une start-up, ou de la reprise d’une entreprise en difficulté.

Toutes ces choses peuvent conduire à une situation professionnelle pérenne, dans un monde qui est en complète dérégulation. Néanmoins, il vous faudra agir avec bon sens. N’acceptez pas une proposition parce que vous avez peur de la période de flottement dans laquelle vous vous trouvez, mais plutôt parce que cela sera susceptible de servir votre projet professionnel une fois que vous l’aurez dessiné.

N’hésitez pas également à faire un petit passage court vers l’étranger pour vous ouvrir l’esprit et voir comment un type de pratique similaire peut être présenté à l’international. Le benchmark et les meilleures pratiques sont toujours une excellente idée lorsque vous voulez vous lancer dans quelque chose de nouveau.

• Une façon de rebondir peut ainsi consister à aider une start-up à se développer.

Vous apporterez alors votre expérience et votre réseau. De son côté, elle vous apportera la vision et l’expérience de la pratique d’un nouveau business model. Cela devient alors une phase de transition gagnant-gagnant. Si la start-up réussit, vous aurez la possibilité de devenir salarié, administrateur ou actionnaire. Si elle fait faillite ou se revend sans que vous ne puissiez en tirer profit, vous serez alors en mesure de valoriser cette expérience auprès d’une autre société de ce secteur en faisant valoir votre prise de risque et votre côté entrepreneurial qui, croyez moi, sera fortement valorisé dans le monde de demain.

• Enfin, ce n’est pas parce que vous ne disposez pas de fonds personnels que vous ne pouvez pas penser à faire de la reprise d’entreprise.

Il y a encore de belles affaires à réaliser en s’adossant à des fonds. Ils vous demanderont peut-être de faire une mission de conseil, rémunérée ou pas, pour leur permettre de prendre pied dans un secteur qu’ils ne connaissent pas. Là encore, il vous faudra user de toute votre attention et de votre sagacité pour faire la différence entre quelqu’un qui va se comporter de façon indélicate et profiter de votre étude pour acheter une société et ensuite mettre quelqu’un de son réseau à votre place, et quelqu’un qui va vous récompenser à la hauteur des efforts que vous avez fournis.

Le mois prochain nous passerons en revue les questions à se poser lorsque vous vous décidez à entrer dans un nouvel environnement professionnel.

En attendant,
Bon travail, et à bientôt.

Mireille Garolla Associé gérant de Group3C Executive coach spécialisée en transition professionnelle Auteur de : Changer de Vie en milieu de Carrière chez Eyrolles