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Les sites internet des avocats en 6 indicateurs.
Parution : vendredi 19 août 2016
Adresse de l'article original :
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Le monde des avocats fourmille actuellement de débats et d’idées sur la façon d’exercer le droit face aux concurrences et nouvelles pratiques. Mais si l’on revient à la base, que proposent-ils sur leurs sites ? C’est la question que la Rédaction du Village s’est posée, et nous y répondons par un mini-audit de 51 sites de toutes catégories d’avocats.

Où en sont les avocats sur leur offre de site internet ? Ont-il intégré les techniques aujourd’hui éprouvées (adaptation à toutes les tailles d’écran, incitation à entrer en contact, interaction avec réseaux sociaux…) ?

Cette enquête n’a pas vocation à dresser un état statistique complet, qui n’aurait pas de sens du fait de la diversité des cabinets en France. Nous avons plutôt choisi de sélectionner au hasard 51 sites internet de cabinets, répartis à parts égales entre cabinets de plus de 100 collaborateurs, cabinets de 20 à 100 collaborateurs et cabinets de moins de 20 collaborateurs, avec une majorité de cabinets d’affaires et généralistes et quelques cabinets s’adressant aux particuliers.

La valeur de ce mini-audit est avant tout pédagogique, ces 6 indicateurs amènent à faire réfléchir à votre propre site !

Les résultats :

Commentaires...

1. Le taux d’actualisation des sites des avocats n’est pas une surprise, en moyenne, il est correct sans plus. Il est plutôt bon sur les sites de moyens et grands cabinets qui ont plus de ressources pour ce faire. Les petits cabinets ont aussi plus souvent des sites "statiques", la publication n’y est pas un objectif.
Rappelons que l’approvisionnement en contenu récent de votre site a plusieurs vertus : dynamisme apparent, tenir au courant vos clients, prospects et partenaires, améliorer le référencement (pour faire très simple, un site dynamique a un peu plus de chance de trouver un bon positionnement sur les moteurs de recherche ou d’être cité sur les réseaux sociaux).

2. L’intégration des réseaux sociaux se met en place de façon encore insuffisante, et de façon simple, par des liens vers les comptes des cabinets (une façon évidente de chercher à obtenir des abonnés).
La course au contact et à la visibilité sur les réseaux sociaux que sont Linkedin, Twitter, Viadeo et Facebook a débuté, il faut alimenter ces réseaux et grappiller des abonnés, qui peuvent venir au départ d’une visite de votre site.

3. "Mobile friendly" [1] : Trop peu de sites sont adaptés aux supports mobiles et tablettes. Ces supports représentent de 15 à 40% du lectorat des sites pourtant, selon les secteurs d’activité, un nombre qui grandit vite... 39% des sites d’avocats seulement font un effort, et il est souvent limité (il n’y a pas toujours une vraie pertinence de l’affichage, plus souvent une adaptation grossière selon la taille de l’écran). Ne parlons pas ici des applis de cabinets d’avocats, quasi introuvables en 2015 (sans doute moins de 50 applis d’avocats pour 60.000 avocats en France).
Il y a dans l’adaptation fine aux smartphones une vraie stratégie à développer, pas si simple et très différente en réalité de la stratégie d’un site internet : on ne présentera pas tout le contenu, on pensera à se rapprocher au maximum de la situation du visiteur smartphone, etc.

4. Graphiquement, il reste encore 14% de sites qui n’ont pas été retouchés depuis plus de 4 ans, et on trouve 30% de sites redesignés très récemment (moins d’un an).
On n’attend pas de "révolution graphique" de la profession d’avocat, mais il est opportun de profiter d’une remise aux goûts du jour d’un site pour lui ajouter des fonctions sociales, un design "responsive" (i.e. adaptable, cf point précédent), une optimisation pour le référencement...). Ce n’est pas qu’une question esthétique !

5. "Call to action" [2] : Seulement 24% des sites tentent de pousser l’internaute à interagir dès la page d’accueil et de façon très visible, par contact email ou le plus souvent par la consultation de l’annuaire des avocats.
C’est très peu, et encore cela ne va pas très loin : aucune volonté de pousser au contact direct par téléphone, très peu d’abonnement newsletter avec promesse, pas de livres blancs à télécharger pour proposer du contenu supplémentaire et prolonger la visite, pas de contenu personnalisable... quasiment rien ne pousse à l’interaction, à la mise en relation. Dommage de laisser cet internaute sur le pas de la porte, il faut tout faire pour le convertir en contact ou en lecteur attentif de votre activité !

6. Les réponses personnalisées à une demande par email sont très rares ; il est pourtant facile de confirmer à un visiteur sa demande, lui indiquer un délai moyen de réponse, un contact direct, d’autres infos à consulter en attendant, une proposition de consulter un compte Twitter ou Linkedin...
Ce n’est pas compliqué à mettre en place et montre - même s’il s’agit d’une réponse automatique - une attention particulière donnée à votre visiteur, qui retrouvera par ailleurs bien plus facilement votre contact quelques jours plus tard s’il a une trace email.

Rédaction du village

[1Adapté aux mobiles et tablettes.

[2Incitation à l’action sur le site.