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Les usages quotidiens des technologies par les avocats connectés.
Parution : mardi 16 février 2016
Adresse de l'article original :
https://www.village-justice.com/articles/Le-quotidien-des-avocats,21422.html
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Le CNAM organisait en janvier 2016 un passionnant colloque sur le thème "Enseignement et formation en ligne des professionnels du droit : vers une profonde mutation des études de droit ?".
Ce colloque, gratuit, était à suivre sur place ou en ligne, en direct ou en différé... très accessible donc, pour mettre en pratique le sujet même du colloque pour les étudiants de demain et... les professionnels d’aujourd’hui [1].

Ce colloque a eu lieu dans le cadre d’une recherche financée par la mission Droit et justice du ministère de la Justice, recherche sur les pratiques innovantes de formation professionnelle du droit, ou "comment se diriger vers un nouveau modèle". Et c’est justement le sujet que nous vous présentons ici.

Nous avons choisi de vous présenter deux interventions en vidéo, dont voici la seconde [2], celle d’Émilie Rebourg, Avocat collaborateur au sein du Cabinet d’avocats Mauduit Lopasso Goirand & Associés (barreau de Toulon), docteur en droit, chercheur FMSH.

Retour d’expérience sur les outils de l’avocat connecté...

Village de la Justice : Pour vous Avocate, les technologies améliorent-elle "simplement" votre quotidien, ou cela va-t-il plus loin en vous permettant un "nouveau quotidien" plus inspiré ?

Emilie Rebourg en pleine conférence mixte sur place et à distance, détaillant les technologies du quotidien pour l’avocat.

Émilie Rebourg : "Ces nouvelles technologies améliorent effectivement mon quotidien d’avocat ! Internet est un outil capable de faciliter ce que j’ai appelé les activités d’administration, de conseil et de contentieux. C’est un gain de temps et d’argent incontestable.

C’est aussi une économie d’espace évidente. La dématérialisation des procédures, la gestion électronique des documents ou encore la gestion collaborative des dossiers sont nécessairement importants en terme d’efficacité du cabinet, notamment en matière d’urbanisme ou de construction par exemple, où les documents sont particulièrement volumineux (Plans locaux d’urbanisme, Schéma de cohérence territoriale, Permis de construire et d’aménager, plans divers….).

C’est enfin un grain d’efficacité avec les recherches en ligne, l’écriture d’acte collaborative, la dématérialisation des procédures. Je constate dans mon travail au jour le jour à quel point Richard Susskind dans son livre "The End of Lawyers ? : Rethinking the Nature of Legal Services", publié aux Oxford University presse en 2008 avait raison : "Autant que les IT sont concernées, dans une certaine mesure, beaucoup ou tout de ce que les avocats font peut être entrepris plus rapidement, moins cher, plus commodément et d’une façon moins rébarbative par ces systèmes que par le travail conventionnel" [3] .

"Les nouvelles technologies amènent une plus grande efficacité dans ma pratique professionnelle, donc un meilleur service pour mes clients et pour le service public de la justice."


Bref, les nouvelles technologies amènent une plus grande efficacité dans ma pratique professionnelle qui veut dire aussi un meilleur service pour mes clients et pour le service public de la justice.

Et ces nouvelles technologies me permettent aussi de transformer mon quotidien d’avocat ! Les nouvelles technologies permettent de modifier l’exercice quotidien de la profession d’avocat pour l’adapter aux évolutions sociales et économiques. Richard Susskind annonçait dans son livre au titre provocateur "La fin des avocats". De fait, de nouveaux acteurs concurrents émergent et le marché du droit se libéralise. Experts comptables, notaires, startup du droit, plateformes en ligne de résolution des litiges... bouleversent le "marché" de l’avocat.
Sans faire de scénario catastrophe, je pense que la réflexion autour de l’avenir de la profession d’avocat doit être faite par chaque avocat ! "

Village de la Justice : Est-ce seulement une affaire de technologies ?

Émilie Rebourg : "En réalité Susskind invitait les avocats a utiliser les nouvelles technologies en affirmant "le futur des avocats pourra être prospère ou désastreux". Premier exemple, celui de la démarche marketing et commerciale des avocats : plus de 9 millions de recherches sont effectuées chaque année sur le site pagesjaunes.fr pour trouver un avocat. Le chiffre seul est convainquant de la nécessité pour un avocat d’être présent sur le net.

"Plus d’avocat sans nouvelles technologies !"

En outre, je vous rappelle que la loi Hamon du 17 mars 2014 a autorisé la sollicitation personnalisée. Le Conseil d’Etat dans un arrêt du 9 novembre 2015 a annulé l’interdiction faite à l’avocat de faire sa publicité par « voie de tracts, affiches, films cinématographiques, émissions radiophoniques ou télévisées ».
Second exemple, celui des nouveaux services offerts par les avocats à leurs clients grace aux nouvelles technologies. Je mène actuellement une réflexion afin de proposer aux entreprises notamment de nouveaux rapports de travail.

Bref, plus d’avocat sans nouvelles technologies ! "

Regardons maintenant avec grand plaisir l’intervention d’Émilie Rebourg sur les outils qu’elle utilise au quotidien...
Première partie sur la prise en compte du quotidien des professionnels dans la formation, seconde partie (4ème minute) sur l’ensemble des outils du quotidien de l’avocat :

https://vimeo.com/154018876
Rédaction du village

[1Pour la formation continue.

[3p.274.

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