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Les soft skills, compétences à ne pas négliger pour les métiers du droit !
Parution : jeudi 17 août 2017
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Le Journal du Village de la Justice a consacré en 2017 pour la première fois un dossier aux soft skills, ces compétences humaines et relationnelles souvent négligées ou méconnues par les cabinets d’avocats. Pourtant, elles sont fondamentales à l’heure de la transformation digitale et constituent un atout considérable pour celui qui les développera et les mettra en valeur au sein de sa structure : valeur ajoutée, communication, relation- client, gestion des ressources humaines, management... sont autant de sujets que les softs skills influencent positivement.

Que sont les soft skills ?

Ces compétences se définissent souvent par opposition aux hard skills ou cognitive skills, qui sont les compétences techniques pouvant être clairement identifiées et évaluées. Pour les avocats, il s’agit donc de leur expertise juridique qui peut se démontrer grâce aux diplômes, aux titres, aux spécialisations mais aussi à l’expérience dans tel ou tel cabinet. Les soft skills sont d’un ordre tout autre. Ce sont des compétences plus intrinsèques à la personne, plus difficilement identifiables, mais qui peuvent toutefois être développées : pédagogie, empathie, écoute, créativité, prise de parole en public, aisance relationnelle, gestion du stress, accessibilité, adaptabilité...

Antoine Henry de Frahan, Consultant de FrahanBlondé qui organise des formations sur ce sujet depuis 16 ans définit les soft skills « comme l’art de nouer, de nourrir et de développer des relations positives, fructueuses avec d’autres personnes (clients, prospects, associés, collaborateurs...)  ». Car là est tout l’enjeu : réussir à valoriser et mettre en avant ces compétences pour favoriser les relations humaines et donc la pérennité de l’activité du cabinet ainsi que le développement personnel des personnes qui le composent.

Jusqu’à peu, on n’entendait pas ou peu parler de ce sujet en France alors qu’il fait l’objet de nombreux travaux au niveau international. Déjà en 2012, Bénédicte Bury à l’occasion d’ une intervention aux assises du Bonheur à Sètes relevait l’importance accordées aux compétences sociales et émotionnelles par les travaux de l’OCDE : [1] « l’OCDE (Organisation de coopération et de développement économique) recherchait à mettre en place des instruments harmonisés mesurant d’ autres types de compétence pour l’ innovation et la croissance économique mais aussi pour la qualité de vie en général, explique Bénédicte Bury, au Barreau de Paris, présidente de la commission formation et directrice des Congrès de l’ ACE (Avocats Conseil d’ Entreprise) parce que toutes les compétences comptent dans la vie. L’organisation indiquait travailler à un projet sur l’éducation et le progrès social qui se poursuit aujourd’hui. L’OCDE a publié des études et rapports dans le cadre de ce projet qui a précisément pour objectif d’attirer l’attention sur l’importance de compétences sociales et émotionnelles dans la réussite des enfants au niveau de l’éducation, du marché du travail, de la santé, des relations sociales et de l’engagement civique.
Ces compétences sociales et émotionnelles ont été identifiées comme permettant d’atteindre des objectifs (persévérance, contrôle de soi, passion pour les objectifs) de travailler avec les autres (sociabilité, estime, empathie) et de gérer les émotions (estime de soi, optimisme, confiance). Enfin, l’OCDE incite depuis longtemps à mettre en œuvre des politiques sociales afin de renforcer les compétences pour innover. Charles Fadel, expert mondial de l’éducation futuriste, pour préparer aux besoins du XXIe siècle, dans un monde instable, incertain, complexe et ambigu (ou VUCA, « volatility, uncertainty, complexity et ambiguity ») a pu souligner dans le cadre de ces travaux que dans les politiques à mettre en œuvre, la qualité et la capacité à assimiler de nouvelles connaissances nécessitent le développement de compétences plus évoluées comme la créativité, la pensée critique, le sens de la communication et de la collaboration
 ».

Nous pouvons également citer les travaux du World Economic Forum qui publie régulièrement les compétences du futur et auxquelles le rapport L’avenir de la profession d’avocat remis au Garde des Sceaux par le groupe de travail de Kami Haeri en février 2017, fait référence.

Les esprits évoluent donc et les choses commencent à changer. De plus en plus d’entreprises commencent à s’y intéresser et à les prendre en considération pour se développer et innover.

Mais qu’est-ce qui pourrait pousser les cabinets d’avocats à se pencher sur le sujet ?

Qu’ils s’agissent de résoudre les problèmes relationnels du cabinet ou de faire face à la crise et à la révolution digitale, les softs skills s’avèrent être un remède efficace !

C’est l’objet de la première partie de ce dossier. Ensuite, nous nous sommes penchés sur le capital humain du cabinet et comment mieux le gérer en misant sur l’identification et la valorisation de ces fameuses compétences. Enfin, dans une dernière partie, nous avons démontré que les soft skills permettaient à la fois d’améliorer la performance et la relation-client du cabinet.

C’est dire s’il est urgent de lire ce dossier et de vous intéresser à ces compétences souvent méconnues par ceux qui les détiennent et/ou les emploient !

Ce dossier, initialement rédigé pour les avocats, est loin de ne concerner que ces professionnels. Les softs skills intéressent tout le monde, étudiants et professionnels exerçant dans le domaine du droit ou d’autres secteurs d’activité...

Revue disponible par abonnement également consultable et téléchargeable en ligne ci-dessous en cliquant sur l’image...

Laurine Tavitian Rédaction du Journal du Village de la Justice
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