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Des outils pour les étudiants en droit (2) : apprendre le droit, mais pas que ...
Parution : mardi 19 septembre 2017
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Aux côtés des outils numériques, les étudiants en droit disposent de solutions plus classiques, mais renouvelées, pour apprendre et réviser les nombreuses matières qu’ils découvrent chaque année.
Mais la période universitaire ne se résume pas à apprendre le droit : elle doit servir à préparer son avenir professionnel ... qui ne se résume pas uniquement aux compétences juridiques.

Des supports rassurants pour les étudiants

Carole Billiout

Quoi de plus classique qu’une fiche de révision ? Tout étudiant se fixe comme bonne résolution, à chaque rentrée, de compiler ses cours au fur et à mesure, afin d’être prêt pour les révisions. Mais cet objectif est parfois difficile à réaliser, lorsqu’il faut faire face au rythme de travail quotidien. Pour aider les étudiants, Enrick B. Editions propose ainsi les Lexifiches [1], qui synthétisent de nombreuses matières juridiques en utilisant une présentation qui facilite l’apprentissage et la mémorisation. « Le but des Lexifiches est d’alterner textes et synthèses visuelles, explique Carole Billiout, rédactrice en chef au sein de la maison d’édition. Le gérant de la société est psychologue de formation : il a étudié tous les processus de mémorisation et d’entrée en mémoire des différentes notions et définitions. En parallèle, des juristes élaborent le contenu des fiches. Ces deux facettes nous ont permis d’avoir un contenu pointu, et d’utiliser tous les procédés en psychologie pour l’assimilation des connaissances. Nos éléments graphiques permettent à l’étudiant de tracer un chemin pour retrouver plus facilement l’information qu’il cherche dans sa mémoire. »

En utilisant schémas, couleurs et mind-mapping [2], les étudiants retiennent ainsi plus facilement les notions phares de chaque matière, répondant à un véritable besoin. « D’après les nombreux commentaires que nous pouvons avoir sur les réseaux sociaux, les étudiants sont effectivement demandeurs de ce type de supports. Cela peut les rassurer au début de l’année, puis pour suivre en TD, et évidemment à la fin de l’année, lors des phases de révision, pour avoir une synthèse faite par des professionnels du droit qu’ils assimileront plus facilement. Nous avons également organisé un atelier avec Legal Design Assas, qui a pu nous confirmer que cela correspondait à leurs besoins. » Et pour s’assurer que les élèves aient toujours accès à un contenu à jour, un QR code est présent sur chaque fiche « Pour les matières très évolutives, comme le droit du travail ou le droit pénal, il est indispensable de pouvoir proposer des mises à jour, car nous ne pouvons pas rééditer les fiches tous les deux mois, souligne Carole Billiout. Nous proposons donc une page de mise à jour sur notre site internet, accessible via un QR code et un mot de passe. »

Développer d’autres compétences pour préparer son avenir professionnel

Si les connaissances juridiques constituent le fondamental de tout futur juriste – les hard skills – il faut aussi songer, durant son cursus, à développer des soft skills, soit des compétences considérées parfois comme secondaires, mais pourtant indispensables dans la pratique professionnelle.

Mathilde Gentil

C’est notamment le cas de l’expression orale. 4ème Cour [3], lancé en septembre 2016, propose ainsi des ateliers intensifs, deux fois par mois, pensés pour répondre aux besoins concrets des étudiants et des élèves avocats, et une formule sur-mesure pour individualiser le parcours. Un format masterclass, destiné à la préparation du grand oral du CRFPA, va également commencer cette rentrée. Comme l’explique Mathilde Gentil, comédienne, metteur en scène et fondatrice de 4ème Cour, « il s’agit une préparation d’une part physique. Nous travaillons l’agilité du corps, la posture, la gestuelle, puis tout ce qui concerne la voix : savoir la poser, la projeter, articuler, et respirer. Tenir un discours, c’est savoir le respirer, et savoir respirer c’est gérer son stress. Il y a ensuite un travail d’interprétation, car c’est la première étape pour savoir lire, parler, débattre, argumenter avec le bon phrasé, choisir une rythmique qui permet d’accrocher son auditoire, pour finalement mener la danse. Et nous avons enfin tout un travail d’improvisation. »

Les étudiants passant par 4ème Cour sont majoritairement des étudiants préparant le concours d’avocat, et quelques élèves-avocats, intéressant moins les étudiants plus jeunes. Pourtant, « le fait d’apprendre à ’parler’ est quelque chose dont nous avons tous besoin, et je pense que l’école ne remplit pas entièrement son rôle à ce niveau-là, souligne Mathilde Gentil. Il y a un gros focus sur l’écrit, et les présentations orales demandées à l’école ou à l’université, sont souvent pour soutenir une pensée de l’écrit, pas pour développer une capacité de débat ou d’argumentation uniquement construite à l’oral. L’oral est pourtant ce qui va finalement faire la différence sur le marché du travail, et ce qui constitue les relations humaines que l’on a au quotidien. » Les intervenants essayent donc de démontrer à leurs élèves que ces capacités ne seront pas uniquement utiles pour passer un examen : « Nous essayons de leur montrer qu’il s’agit juste d’une étape qui jalonne un parcours. Les capacités dont vous ferez preuve durant l’examen sont celles dont vous aurez aussi besoin dans votre carrière professionnelle. Mais je pense qu’il y a aussi une question de maturité : ce sont des déclics qui arrivent quand on est plus âgé, pour mieux porter les mots et s’y investir, en utilisant son vécu au profit de son client et de sa plaidoirie. »

Une réflexion qui commence à faire son chemin du côté des facultés, puisque 4ème Cour a commencé à travailler avec l’Université de Versailles Saint-Quentin en Yvelines. « C’est une autre démarche car nous sommes à l’intérieur de l’université, dans le cadre de la formation des étudiants, et le cours que nous proposons est dans leur programme. Cela permet aussi de se rendre compte qu’il y a un besoin des étudiants, mais aussi du côté du corps pédagogique. »

Clarisse Andry Rédaction pour le Village de la Justice {© photo d'entête: Village de la justice}

[2Représentation visuelle des idées et informations sous forme de carte, composée de sujets principaux, secondaires, et de relations. Déployés autour d’une idée centrale, ils organisent l’information et les idées selon une vue basée sur la hiérarchisation et l’association. Source : http://www.mind-mapping-decision.com/mindmapping